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Obésité (animaux de compagnie)

L'obésité des animaux de compagnie survient lorsqu'un excès de tissu adipeux s'accumule dans le corps[1] et est généralement définie lorsque la masse corporelle est supérieure d'au moins 20 % à son poids corporel optimal[2]. L'obésité est associée à des changements métaboliques et hormonaux[1].

Une gerbille obèse

Diagnostic

Chez les chiens et les chats, le score d'état corporel est utilisé pour déterminer le niveau de corpulence de l'animal par rapport à son poids idéal sur une échelle allant de 1 à 5, 7 ou 9 comme score maximum correspondant à un animal obèse[3]. Il existe de nombreuses versions du score corporel en 5, 7 ou 9 points. Cependant, seul le système à 9 points présente des scores en corrélation avec le pourcentage de graisse corporelle réel mesuré à l'aide de l'absorptiométrie à rayons X à double énergie (DEXA)[4]. L'évaluation de la corpulence par la méthode du score d'état corporel consiste à évaluer visuellement l'animal et à le palper au niveau des côtes, pour sentir la quantité de graisse à leur surface. Idéalement, la taille doit être légèrement marquée et les côtes facilement palpables sous une très fine couche de graisse[3]. Des systèmes similaires existent pour le bétail[5]. Pour les chevaux, il existe le système d'évaluation d'Henneke de l'état corporel des chevaux.

Étiologie

Une prise de poids survient quand l'apport énergétique est supérieure aux calories dépensées par l'animal[6]. Les chats et les chiens d'âge moyen, en particulier ceux âgés de 5 à 10 ans, présentent un risque accru d'obésité[7]. Des études montrent également que chez les chats, entre 2 ans et 11,5 ans, les besoins énergétiques diminuent ; un gain de poids se produit alors si les apports énergétiques de l'alimentation ne diminuent pas avec les besoins énergétiques de l'animal[8].

L'obésité chez les animaux de compagnie est généralement due à un apport alimentaire excessif ou à un manque d'exercice physique[9]. Les propriétaires peuvent considérer la nourriture comme un moyen de récompenser leurs animaux de compagnie, ce qui contribue à la suralimentation[10]. Les animaux domestiques confinés dans une maison ou un terrain réduit, qui ne font pas d'exercice régulièrement, sont plus sujets à l'obésité[10].

L'obésité des propriétaires de chiens peut constituer un facteur de risque pour l'animal ; le facteur principal semble être que les propriétaires obèses ne promènent pas autant leur chien. Ce facteur de risque n'est pas retrouvé chez les chats[11].

Chez les chats, la castration augmente le risque d'obésité, d'une part parce que la castration provoque un abaissement du taux métabolique basal, et d'autre part parce que les chats castrés ont une tendance réduite à se promener par rapport aux chats non castrés[12].

Prise en charge

La gestion du poids comporte deux étapes : la perte de poids puis son maintien. En phase d'amaigrissement, l'apport énergétique provenant des aliments doit être inférieur à l'énergie dépensée chaque jour[13]. Perdre du poids chez les chats et les chiens est un défi, et l'incapacité à perdre du poids est courante[13]. Si les animaux eux-mêmes ne parviennent pas à contrôler leur propre apport calorique, il est recommandé aux propriétaires d'animaux de contrôler la quantité de nourriture donnée. Des lignes directrices existent sur les apports énergétiques pour les animaux d'un poids corporel donné[14].

Le dirlotapide et le mitratapide sont des molécules autorisées dans l'Union européenne puis retirées du marché, employées dans le but de réduire l'appétit et l'apport alimentaire[13]. La Food and Drug Administration américaine approuve le dirlotapide en 2007[15]. Cependant, jusqu'à 20 % des chiens traités avec du dirlotapide ou du mitratapide souffrent de vomissements et de diarrhée ; moins fréquemment, une perte d'appétit peut survenir[16]. Lorsque ces médicaments sont arrêtés, l'appétit du chien revient aux niveaux précédents[16]. Si d'autres stratégies de perte de poids ne sont pas utilisées, le chien reprendra du poids[16].

Répercussions

Par rapport aux animaux non obèses, les chiens et les chats obèses ont une incidence plus élevée d'arthrose et de diabète sucré, qui surviennent alors également plus tôt dans la vie de l'animal[1]. Les animaux obèses courent également un risque accru de complications après une anesthésie ou une intervention chirurgicale[1].

Les chiens obèses sont plus susceptibles de développer une incontinence urinaire, peuvent avoir des difficultés à respirer et, dans l'ensemble, ont une moins bonne qualité de vie que les chiens non obèses[13]. Ils présentent aussi une espérance de vie plus courte[1]. Les chats obèses ont un risque accru de maladies affectant la bouche et les voies urinaires[13]. Les chats obèses qui ont du mal à se toiletter sont prédisposés à la peau sèche et squameuse et à l'acné féline[17].

Épidémiologie

Aux États-Unis, la prévalence de l'obésité et du surpoids chez les chiens adultes est de 23 à 53 %, dont environ 5 % sont obèses[18] - [19]. Chez les chats adultes, ce pourcentage atteint 55 %[19], parmi lesquels environ 8 % sont obèses[18].

En Australie, l'obésité est la maladie nutritionnelle la plus courante chez les animaux de compagnie[20]. La prévalence de l'obésité chez les chiens y est d'environ 40 %[10].

Société et culture

Des propriétaires d'animaux de compagnie au Royaume-Uni ont été poursuivis pour cruauté envers les animaux parce que leurs animaux de compagnie étaient dangereusement obèses[21].

Aux États-Unis, la Journée nationale de sensibilisation à l'obésité des animaux de compagnie a lieu le 14 octobre[22] - [23].

Articles connexes

Références

  1. Zoran, « Obesity in dogs and cats: A metabolic and endocrine disorder », Veterinary Clinics of North America: Small Animal Practice, vol. 40, no 2, , p. 221–239 (DOI 10.1016/j.cvsm.2009.10.009)
  2. Linder et Mueller, « Pet obesity management: beyond nutrition », The Veterinary Clinics of North America. Small Animal Practice, vol. 44, no 4, , p. 789–806, vii (PMID 24951347, DOI 10.1016/j.cvsm.2014.03.004)
  3. Laflamme, « Development and validation of a body condition score system for dogs », Canine Practice, vol. 22, no 4, , p. 10-15
  4. Mawby, Bartges, d'Avignon et Laflamme, « Comparison of various methods for estimating body fat in dogs », Journal of the American Animal Hospital Association, vol. 40, no 2, , p. 109-114 (DOI 10.5326/0400109)
  5. (en) « Body Condition Scoring | Animal Health and Welfare », Government of Saskatchewan
  6. Linda Case, Leighann Daristotle, Michael Hayek et Melody Foess-Raasch, Canine and Feline Nutrition: A Resource for Companion Animal Professionals, Third, , p. 59
  7. Larry Tilley et Francis Smith, Blackwell's Five-Minute Veterinary Consult: Canine and Feline, Sixth, , p. 960
  8. Laflamme, « Nutrition for Aging Cats and Dogs and the importance of Body Condition », Vet Clin Small Anim, vol. 35, no 3, , p. 713–742 (PMID 15833567, DOI 10.1016/j.cvsm.2004.12.011)
  9. German, « The growing problem of obesity in dogs and cats », The Journal of Nutrition, vol. 136, no 7 Suppl, , p. 1940S–1946S (PMID 16772464, DOI 10.1093/jn/136.7.1940S)Accès libre
  10. Larsen et Villaverde, « Scope of the problem and perception by owners and veterinarians », The Veterinary Clinics of North America. Small Animal Practice, vol. 46, no 5, , p. 761–72 (PMID 27264053, DOI 10.1016/j.cvsm.2016.04.001)
  11. « Overweight in dogs, but not in cats, is related to overweight in their owners », Public Health Nutr, vol. 13, no 1, , p. 102–106 (PMID 19545467, DOI 10.1017/S136898000999022X)Accès libre
  12. Problem-based feline medicine, Edinburgh, Repr., , 452–455 (ISBN 9780702024887, lire en ligne Accès limité), « Obesity »
  13. German, « Weight management in obese pets: the tailoring concept and how it can improve results », Acta Veterinaria Scandinavica, vol. 58, no Suppl 1, , p. 57 (PMID 27766974, PMCID 5073926, DOI 10.1186/s13028-016-0238-z)
  14. « Nutritional Guidelines for Complete and Complementary Pet Food for Cats and Dogs », FEDIAF
  15. Klonoff, « Dirlotapide, a U.S. Food and Drug Administration-approved first-in-class obesity drug for dogs-will humans be next? », J Diabetes Sci Technol, vol. 1, no 3, , p. 314–6 (PMID 19885086, PMCID 2769592, DOI 10.1177/193229680700100301)
  16. MJ Chandler, Canine and Feline Gastroenterology, London, Elsevier Health Sciences, (ISBN 9781437703023), « Pharmaceutical therapy and weight loss », p. 395
  17. Feline internal medicine secrets, Philadelphia, Hanley & Belfus, , 311–315 p. (ISBN 9781560534617), « Obesity and polyphagia »
  18. Lund Elizabeth M., « Prevalence and Risk Factors for Obesity in Adult Dogs from Private US Veterinary Practices », Intern J Appl Res Vet Med, vol. 4, no 2, , p. 177–86 (lire en ligne)
  19. de Godoy et Swanson, « Companion Animals Symposium: nutrigenomics: using gene expression and molecular biology data to understand pet obesity », Journal of Animal Science, vol. 91, no 6, , p. 2949–64 (PMID 23296821, DOI 10.2527/jas.2012-5860)
  20. « Prevalence of obesity in dogs examined by Australian veterinary practices and the risk factors involved », Veterinary Record, vol. 156, no 22, , p. 695–702 (PMID 15923551, DOI 10.1136/vr.156.22.695)
  21. E Boden et A Andrews, Black's Student Veterinary Dictionary, 22nd, , 621 p. (ISBN 9781472932037), « Obesity »
  22. Shaw, « Local vet weighs in on chubby pets on National Pet Obesity Awareness Day », Annarbor.com (consulté le )
  23. Chion, « Is Your Dog or Cat Too Fat? Advice on Pet Obesity Awareness Day - Brandon, FL Patch », Brandon.patch.com, (consulté le )
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