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Nombre premier régulier

En mathĂ©matiques, un nombre premier p > 2 est dit rĂ©gulier si une certaine propriĂ©tĂ© liĂ©e aux racines du polynĂŽme Xp – 1 est vĂ©rifiĂ©e. Cette notion a Ă©tĂ© introduite par Ernst Kummer en 1847, en vue de dĂ©montrer le « dernier thĂ©orĂšme de Fermat Â»[1], dans un article intitulĂ© « Beweis des Fermat'schen Satzes der Unmöglichkeit von xλ+yλ = zλ fĂŒr eine unendliche Anzahl Primzahlen λ ».

DĂ©finitions

Un nombre premier impair p est dit rĂ©gulier s'il ne divise pas le nombre de classes du corps cyclotomique ℚ(ζp), oĂč ζp est une racine primitive p-iĂšme de l'unitĂ©.

Une maniĂšre de tester la rĂ©gularitĂ© en pratique est donnĂ©e par le critĂšre de Kummer : p est rĂ©gulier si et seulement s'il ne divise le numĂ©rateur d'aucun des nombres de Bernoulli Bk, pour k prenant les valeurs paires entre 2 et p – 3.

Un nombre premier irrĂ©gulier est un nombre premier impair non rĂ©gulier[2]. Les nombres premiers irrĂ©guliers forment la suite A000928 de l'OEIS : 37, 59, 67, 101, etc., les rĂ©guliers formant la suite OEIS A007703.

Il existe une infinité de nombres premiers irréguliers. Plus précisément, un théorÚme de MetsÀnkylÀ (fi)[3] assure que pour tout sous-groupe propre H du groupe des unités de l'anneau ℀/n℀, il existe une infinité de nombres premiers irréguliers dont la classe modulo n n'appartient pas à H.

En revanche, l'existence d'une infinité de nombres premiers réguliers reste une question ouverte[4].

Travaux de Kummer

Le travail de Kummer permet précisément de montrer l'assertion suivante : si p est un nombre premier régulier, l'équation xp + yp = zp n'a pas de solutions pour x, y et z entiers relatifs tous non divisibles par p. Le point central de l'argument, développé en termes modernes, est qu'une telle identité se factorise en :

dans le corps ℚ(ζp). Cette Ă©galitĂ© peut alors ĂȘtre interprĂ©tĂ©e comme une Ă©galitĂ© entre le produit des idĂ©aux (x + ζi
p
y) et l'idéal (z) élevé à la puissance p. On peut montrer que les idéaux (x + ζi
p
y) sont premiers entre eux ; la théorie de la décomposition des idéaux premiers et celle des anneaux de Dedekind permettent d'assurer que chacun est la puissance p-iÚme d'un certain autre idéal Ai ; l'idéal Ap
i
est principal, l'hypothĂšse que le nombre p est rĂ©gulier — il n'est pas diviseur du nombre de classes de ℚ(ζp) — montre alors que l'idĂ©al Ai lui-mĂȘme est principal, ce qui fournit une Ă©galitĂ© de la forme x + ζi
p
y = Δαp, pour une certaine unité Δ. Quelques calculs permettent d'aboutir à une contradiction.


Notes et références

  1. (en) Lawrence C. Washington, Introduction to cyclotomic fields, [dĂ©tail de l’édition] (lire en ligne), notes du chapitre 1.
  2. 2 n'est donc ni régulier, ni irrégulier.
  3. Washington 1997, p. 84.
  4. En dépit du titre de l'article de Kummer.

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