No-pan kissa
No-pan kissa (ăăŒăăłć«è¶) signifie littĂ©ralement cafĂ© sans culotte. Il sâagit dâĂ©tablissements dont les serveuses, vĂȘtues de minijupes, ne portent pas de sous-vĂȘtements. Tout ou partie du sol est souvent composĂ© de miroirs.
Description
Les clients se font servir une boisson ou une restauration rapide et peuvent regarder lâentrejambe des serveuses. Certains Ă©tablissements possĂšdent une camĂ©ra de tĂ©lĂ©vision encastrĂ©e dans le sol qui renvoie sur un Ă©cran le sexe des serveuses en gros plan, ou une soufflerie qui retrousse leurs minijupes Ă la façon de Marilyn Monroe. Les attouchements sont en revanche interdits. Mis Ă part cette particularitĂ©, lâĂ©tablissement ressemble Ă nâimporte quel autre cafĂ© mais avec un prix de la consommation quatre fois supĂ©rieur Ă celui pratiquĂ© par les autres Ă©tablissements (habituellement 700 yens (5,50 âŹ) pour un cafĂ©). Auparavant la plupart des Ă©tablissements dĂ©volus au sexe Ă©taient les soaplands et les salons roses au sein desquels officiaient des prostituĂ©es. Les no-pan kissa sont devenus un choix pour certaines femmes en raison de leur cĂŽtĂ© lucratif sans lâobligation dâun contact sexuel Ă©troit avec les clients. Beaucoup dâentre elles sont des Ă©tudiantes Ă la recherche dâargent de poche.
Histoire
Tsuchida Yuichi ouvre le premier cafĂ© du genre en 1978 Ă Kyoto sous le nom de Johnny (Ă la mĂ©moire de Johnny Guitar). Dâautres Ă©tablissements suivent Ă Osaka puis Ă Higashi et Ă Tokyo. Initialement situĂ©s hors des quartiers de plaisir, un grand nombre de « cafĂ©s » ont envahi des endroits divers et mĂȘme les stations importantes du chemin de fer.
Le dĂ©veloppement maximum de ces Ă©tablissements est atteint dans les annĂ©es 1980. LâĂ©tablissement le plus connu sâappelle alors Lo Lan et compte une liste de VIP de 15 000 membres. Les serveuses, contre rĂ©tribution, montent sur la table et montrent leur sexe. Le cafĂ© est notamment frĂ©quentĂ© par les cadres du ministĂšre des Finances jusquâau , date Ă laquelle Koichi Miyagawa, inspecteur en chef du ministĂšre des finances, et son assistant sont inculpĂ©s pour avoir acceptĂ© des sommes importantes de la part de quatre banques japonaises sous forme de soirĂ©es libidineuses entre hommes. Peu de temps aprĂšs, le ministre des finances dĂ©missionne, deux de ses assistants sont congĂ©diĂ©s et un collĂšgue se fait seppuku. AprĂšs ce scandale, le Lo Lan est fermĂ© mais rouvre peu aprĂšs avec un nouveau propriĂ©taire. Les serveuse portent cette fois des culottes⊠transparentes.
Certains no-pan kissa exhibent des serveuses totalement nues ou dont seul le haut du corps est (discrÚtement) couvert. Ce genre de « café » a décliné à partir de ce moment.
UltĂ©rieurement, certains no-panty kissa sont devenus des pink salons, mettant de petites chambres Ă la disposition de leurs clients dans lesquelles les serveuses leur prodiguent des services sexuels tels des masturbations ou des fellations. Ces maisons ont donnĂ© naissance aux fashion health si bien que peu, sinon aucune nâest restĂ©e en lâĂ©tat. Le , le champ dâapplication de la loi connue sous le nom de New Amusement Business Control and Improvement Act a considĂ©rablement encadrĂ© lâindustrie du sexe et favorisĂ© les mĂ©tiers plus traditionnels.
à cÎté des no-pan kissa se sont ouverts des restaurants no-pan servant shabu-shabu et autres yakiniku.
Références
- AgnĂšs Giard, Lâimaginaire Ă©rotique au Japon, Paris, Albin Michel, (ISBN 978-2-226-16676-0);
- (en) Akira Suei, The Lucky Hole as the Black Hole (ISBN 978-3-8228-4681-0);