Nilofar Bayat

Alors que Nilofar Bayat est âgée de deux ans, une roquette tirée par les talibans atteint la maison de sa famille ; son frère meurt, son père et elle sont blessés[2]. Elle-même perd une jambe[3] et elle est également gravement touchée à la colonne vertébrale et brûlée au dos par des éclats d'obus, ce qui nécessite un an d'hospitalisation[4].

Durant la présidence de Hamid Karzaï, elle a la possibilité de faire des études de droit et devient avocate[2]. Elle prend publiquement position contre les talibans[2] et en faveur des droits des femmes et plus particulièrement des femmes handicapées[4]. Elle travaille par ailleurs pour le Comité international de la Croix-Rouge[4].

Elle commence à pratiquer le basket-ball en fauteuil roulant après avoir vu des hommes y jouer[3]. Elle contribue alors à la création de la sélection nationale afghane[3], dont elle devient la capitaine[2]. Cette équipe participe à ses premières compétitions nationales en 2017[4]. Les joueuses afghanes tentent de se qualifier pour les Jeux paralympiques de Tokyo, mais elles échouent après des défaites contre l'Australie et la Chine (en) lors du tournoi pré-olympique[2].

En août 2021, après la prise de Kaboul par les talibans, Nilofar Bayat se sait en danger : « Ils pouvaient me tuer, car j’apparais dans beaucoup de vidéos où je parle des talibans, de basket, de mes participations dans des marches de femmes en Afghanistan »[3]. En se réfugiant à l'aéroport de Kaboul, elle croise des talibans qui la battent[3] et lui confisquent ses bagages[4]. Après avoir témoigné auprès d'Antonio Pampliega[5], un journaliste espagnol avec lequel elle a sympathisé quelques années auparavant[4], son histoire est relayée sur les réseaux sociaux, ce qui lui permet d'obtenir de nombreux soutiens, dont la militante et joueuse de basket en fauteuil Gema Hassen-Bey (es)[4]. Les autorités espagnoles acceptent de l'aider à quitter son pays aux côtés des Afghans qui ont collaboré avec l'armée ou les opérations civiles espagnoles[4].

Nilofar Bayat et son mari parviennent ainsi à être évacués de Kaboul et à se réfugier en Espagne, atterrissant à la base aérienne de Torrejón de Ardoz après une escale à Dubaï[5] - [6]. Elle est recrutée par Bidaideak, l'équipe de basket-ball en fauteuil roulant de Bilbao[5], tout comme son mari, Ramesh Naik Zai[3], membre de l'équipe masculine afghane dans ce même sport[4]. Donnant une conférence de presse depuis l'Espagne, elle appelle la communauté internationale à se préoccuper de l’Afghanistan et du sort de sa population, estimant que « les talibans n’ont pas changé »[3].