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Nieuport-Delage NiD.42

Le Nieuport-Delage NiD.42 est chasseur monoplace sesquiplan français de l'entre-deux-guerres. Gustave Delage et Robert Duhamel sont considérés comme les créateurs de la formule sesquiplan avec le NiD.31. Cette formule fut appliquée avec un certain succès à une lignée de chasseurs monoplaces dont le NiD.42 constitue la première génération.

Nieuport-Delage NiD.42 C1
Constructeur Nieuport-Astra
RĂ´le Chasseur
Premier vol
Mise en service
Date de retrait
Nombre construits 25
Équipage
1
Motorisation
Moteur Hispano-Suiza 12Hb
Nombre 1
Type Moteur en ligne
Puissance unitaire 450
Dimensions
vue en plan de l’avion
Envergure 12,0 m
Longueur 7,50 m
Hauteur 3,0 m
Surface alaire 30,90 m2
Masses
Ă€ vide 1 260 kg
Carburant 340 kg
Maximale 1 808 kg
Performances
Vitesse de croisière 233 km/h
Vitesse maximale 265 km/h
Plafond 7 325 m
Rayon d'action 400 km
Armement
Interne 2 mitrailleuses de voilure, une mitrailleuse de capot Darne-Vickers de 7,7 mm

Origine

DĂ©but 1923 le STAĂ© publia un cahier des charges pour un nouveau chasseur monoplace devant remplacer en 1926 les NiD.29 sur le point d’entrer en service. Une vitesse minimale de 240 km/h Ă  5 000 m et un armement composĂ© de 4 mitrailleuses (500 obus chacune) Ă©taient exigĂ©s. Les Ă©preuves officielles devaient avoir lieu au cours de l’étĂ© 1924 et 30 concurrents furent inscrits[1]. Gustave Delage, assistĂ© de Robert Duhamel, dĂ©cida de rĂ©pondre en proposant un monoplan parasol de construction mixte. Le fuselage Ă©tait rĂ©alisĂ© en deux demi-coques en bois de tulipier contrecollĂ© rĂ©alisĂ©es selon la mĂŞme technique que celle employĂ©e pour rĂ©aliser le fuselage du NiD.29 et assemblĂ©es par collage dans l’axe, la voilure reposait sur deux longerons en duralumin supportant des nervures en contreplaquĂ© et un revĂŞtement entoilĂ©[1]. Cet appareil conservait le moteur du NiD.29, un Hispano-Suiza 8Fb de 380 ch, habillĂ© par un nouveau carĂ©nage, la prise d’air frontale du carburateur Ă©tait remplacĂ©e par quatre petites prises d’air situĂ©e Ă  l’avant du capotage, et deux radiateurs rectangulaires Lamblin Ă©taient positionnĂ©s en avant des jambes du train d’atterrissage. L’empennage s’inspirait de celui du NiD.29bis mais sans quille ventrale et la commande de profondeur ne disposait pas de compensation aĂ©rodynamique[2]. L’armement comprenait deux mitrailleuses de capot et deux armes de voilure tirant hors du champ de l’hĂ©lice. 340 litres de carburant Ă©taient logĂ©s dans trois rĂ©servoirs, deux dans l’aile et un dans le fuselage.

Deux prototypes furent mis en chantier et une tentative contre le record du monde de vitesse annoncée en mai, puis une participation à la Coupe Beaumont un mois plus tard. En réalité ce projet, présenté comme Monoplan Nieuport-Delage de 380 ch[2], ne fut pas mené à terme mais servit de prototype à un chasseur sesquiplan, le NiD.42, développé initialement en versions monoplace et biplace, ainsi qu’au monoplace de course NiD.42S réalisé en parallèle.


Nieuport-Delage NiD.42S

Monoplan de course dont deux exemplaires furent rĂ©alisĂ©s pour participer Ă  la Coupe Beaumont. Il se distinguait du chasseur monoplan parasol original par son plan supĂ©rieur, dont les dimensions Ă©taient rĂ©duites et qui s’appuyait directement sur le sommet du fuselage, et les radiateurs Ă©taient noyĂ©s dans l’extrados[3]. Le moteur Ă©tait un Hispano-Suiza de 600 ch[3]. OrganisĂ©e le 14 octobre 1923 Ă  Istres, la première Ă©dition de cette nouvelle Ă©preuve fut ajournĂ©e au [4] en raison de vents violents soufflant dans la basse vallĂ©e du RhĂ´ne. PrĂ©parant la course, Joseph Sadi-Lecointe fut chronomĂ©trĂ© Ă  375 km/h le . Sur 5 appareils engagĂ©s dans la compĂ©tition seul le NiD.42S de Sadi-Lecointe devait finir l’épreuve, couvrant 6 fois le circuit de 50 km Ă  la moyenne de 311 km/h puis enchaĂ®nant quatre tours supplĂ©mentaires pour porter le record international de vitesse sur 500 km en circuit fermĂ© Ă  306,7 km/h[5]. Le il remportait dĂ©finitivement la Coupe Beaumont sur NiD.42S Ă  la moyenne de 312 km/h[6].

Nieuport-Delage NiD.42 C1

C’est au printemps 1924 que sortit d’usine ce nouveau monoplace, fortement inspirĂ© du NiD.42S, mais prĂ©sentant d’importantes modifications. Il s’agissait d’un monoplan parasol Ă©quipĂ© d’un moteur 12 cylindres en V Hispano-Suiza 12Ha de 450 ch. L’empennage adoptait une forme elliptique qui caractĂ©risera les productions ultĂ©rieures de la firme et l’armement prĂ©vu comprenait deux mitrailleuses Darne de 7,7 mm de voilure et deux classiques Vickers de capot.

Cet appareil participa avec 11 autres concurrents prĂ©sĂ©lectionnĂ©s aux Ă©preuves officielles qui dĂ©butèrent Ă  Villacoublay le . Aucun des participants n’affichait des performances spectaculaires et 400 nouveaux NiD.29 furent finalement commandĂ©s[7], de nouveaux essais officiels Ă©tant prĂ©vus en 1925 pour donner aux constructeurs la possibilitĂ© d’amĂ©liorer leurs propositions. Ă€ Villacoublay on reprochait au monoplace Nieuport un manque de stabilitĂ©, une maniabilitĂ© douteuse et des vibrations intempestives Ă  certains rĂ©gimes. Chez Nieuport-Astra on profita du report de la dĂ©cision pour modifier le NiD.42 C2 exposĂ© au Salon de l’AĂ©ronautique monoplace. Certes la masse en charge passait de 1 745 Ă  1 808 kg et la vitesse maximale Ă©tait rĂ©duite de 10 km/h Ă  4 000 m, mais avec son plan additionnel de 4,25 m2 Ă  la base du fuselage le chasseur ne vibrait plus et devenait stable.

Gustave Delage, certain que son sesquiplan Ă©tait le meilleur appareil du concours, n’attendit pas la proclamation des rĂ©sultats pour mettre en production une prĂ©sĂ©rie[1] et utilisa ces appareils pour rĂ©aliser des essais destinĂ©s Ă  amĂ©liorer le monoplace. Les NiD.42 no 3 et 4 furent Ă©quipĂ©s d’autres moteurs, devenant respectivement NiD.44 et NiD.46. Le no 5 fut mis Ă  la disposition de Fernand Lasne pour des tentatives de records de vitesse. Le 29 aoĂ»t 1925 il portait le record de vitesse en circuit fermĂ© sur 1 000 km Ă  248,35 km/h. Trois jours plus tard il atteignait 249,62 km/h avec charge de 500 kg sur 500 km et le Ă©tait chronomĂ©trĂ© Ă  218,83 km sur circuit de 1 500 et 2 000 km. Enfin le il portait Ă  281 km/h le record de vitesse sur 100 km avec charge de 250 et 500 kg et Ă  279 km/h celui de vitesse sur 200 km avec les mĂŞmes charges.

Le sesquiplan NiD.42 fut finalement déclaré vainqueur du concours et bénéficia le d’une commande de deux exemplaires pour un marché prévu de 300 appareils. Il faut préciser que le vainqueur n’était pas exempt de défauts que Nieuport mettra un an à corriger. Durant cette année le STAé continua à effectuer des essais sur les différents participants au concours. Finalement l’état français passa commande d’une première série de 25 appareils le , mais les Wibault Wib-7 (pourtant classé avant-dernier de la compétition) et Gourdou-Leseurre LGL-32 bénéficièrent d’une commande identique. Envisagée, une seconde commande de 25 NiD.42 ne fut pas confirmée. En effet, au moment où le NiD.42 entra en service, en 1928, c’était un appareil dépassé. Le principal mérite du NiD.42 fut de servir de base au développement des NiD.52 et surtout NiD.62 qui constitueront la base de l’aviation de chasse française durant les années 1930.

Mis en service en 1927, les NiD.42 furent dispersés entre les 2e et 3e régiments d’aviation de chasse et les 34e et 38e régiment d’aviation. Ces appareils furent ensuite mis au standard NiD.62 à l'occasion de grandes révisions chez le constructeur.

Un exemplaire participa à un concours organisé par l’armée de l’air turque entre le et le , une commande de 50 appareils étant négociée, puis finalement annulée pour des raisons financières. Le NiD.42 fut également proposé à l’Espagne et déclaré vainqueur d’un concours organisé début 1927. Le gouvernement de Madrid acheta finalement une licence de production du NiD.52, version améliorée du NiD.42 possédant une structure entièrement métallique.

Nieuport-Delage NiD.42 C2

Chasseur biplace ne se distinguant du premier prototype monoplace que par l’apparition d’un poste de mitrailleur arrière. Cet appareil fit sensation au salon de l’AĂ©ronautique de Paris en , prĂ©sentĂ© au Grand Palais avec un plan de 4,25 m2 ajoutĂ© Ă  la base du fuselage, la mâture supportant le porte Ă  faux du plan supĂ©rieur Ă©tant modifiĂ©, ce qui entraĂ®nait au passage un Ă©largissement de la voie du train d’atterrissage [8]. Sur le stand Renault Ă©tait prĂ©sentĂ© un fuselage avant Ă©quipĂ© d’un moteur 12Ja de 450 ch. Deux exemplaires furent construits, qui ne semblent pas avoir volĂ©, transformĂ©s en monoplaces en 1925[1].

Nieuport-Delage NiD.42H

Début 1926 un NiD.42C-1 fut proposé à l’Aviation navale comme hydravion de chasse en l’équipant d’un curieux flotteur asymétrique conçu par l’ingénieur Bonnemaison. Le prototype fut incapable de déjauger et se retourna au décollage au premier essai, entraînant l’arrêt de tout travail sur ce modèle.

Nieuport-Delage NiD.44

La troisième cellule de série NiD.42 fut équipée à titre comparatif d’un moteur en W Lorraine-Dietrich 12Eb de 450 ch refroidi par un radiateur frontal en nid d’abeille[1]. Il participa aux épreuves finales du concours de 1923, se classant 10e, donc assez loin du NiD.42.

Nieuport-Delage NiD.46

La quatrième cellule de série NiD.42 fut équipée à titre comparatif d’un moteur Hispano-Suiza 12Gb de 500 ch refroidi par un radiateur frontal en nid d’abeille[1]. Affichant des performances inférieures au NiD.42 malgré une masse plus faible, il se classa 5e du concours de 1923.

Références

  1. Green/Swanborough
  2. Ray Sanger p. 168
  3. Flight 24jul24 p. 461
  4. Hartmann
  5. Flight p. 416
  6. Flight p. 682
  7. Ray Sanger
  8. Flight p. 774

Sources

  • (fr) William Green et Gordon Swanborough, Le grand livre des chasseurs. Celiv, Paris (1997). (ISBN 2-86535-302-8)
  • (en) Flight No 809 du p. 416, No 813 du p. 461/462, No 833 du p. 774/777 et No 878 du p. 682
  • (en) Ray Sanger, Nieuport Aircraft of WW1, The Crowood Press Ltd, Ramsbury, (ISBN 1-86126-447-X)


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