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Nick Rodwell

Nick Rodwell (né en 1952) est un homme d'affaires britannique, qui gère avec son épouse Fanny Vlamynck, seconde épouse et veuve d'Hergé, l'héritage de Tintin.

Nick Rodwell
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Biographie
Naissance
Nationalité
Activité
Conjoint
Fanny Rodwell (depuis )

La société Moulinsart

Nick Rodwell occupe le poste d'administrateur délégué de la société Moulinsart[1] - [2]. Sa manière de diriger l'héritage d'Hergé est très controversée[3] - [4] - [5] - [6].

Propriétaire de la première boutique Tintin ouverte au Royaume-Uni, à Covent Garden[1], il devient en 1993 l'époux de la veuve d'Hergé, Fanny Vlamynck, qu'il a rencontrée en 1986[7].

« Promouvoir et protĂ©ger Â» l'Ĺ“uvre d'HergĂ©

Personnage controversé, seul décisionnaire avec Fanny en matière de droits dérivés et d'exploitation de l'œuvre d'Hergé, il a été notamment portraituré dans le livre Tintin et les héritiers, du journaliste de la RTBF Hugues Dayez[8].

Lors de la sortie de ce livre, il rĂ©pond aux critiques dans une interview Ă  LibĂ©ration : « Je ne suis pas HergĂ©. Il a crĂ©Ă© son Ĺ“uvre, dans la souffrance, et moi, je ne fais que la promouvoir et la protĂ©ger. On peut faire la comparaison avec Disney qui a donnĂ© forme Ă  son rĂŞve : mais lorsque Michael Eisner est arrivĂ©, sa sociĂ©tĂ© Ă©tait dans un très mauvais Ă©tat. Aujourd'hui, regardez le rĂ©sultat… […] Avec Tintin, nous avons une matière extraordinaire : 24 scĂ©narios, la documentation d'HergĂ©, 50 000 lettres d'HergĂ©, 85 % de tout ce qu'il a produit durant sa vie. Ă€ partir de lĂ , on peut faire beaucoup[7]. »

Nick Rodwell a dĂ©veloppĂ© les « espaces Tintin Â», qui vendent des produits dĂ©rivĂ©s[9].

Nick Rodwell a nĂ©gociĂ© avec Hollywood, oĂą il s'est rendu « huit fois en dix mois Â» et oĂą il a rencontrĂ© Steven Spielberg en vue d'une adaptation au cinĂ©ma des aventures de Tintin[10].

Polémiques et procès avec des tintinophiles et des journalistes

En , un groupe de « tintinophiles », dont l'humoriste Albert Algoud et le scénariste et critique Benoît Peeters, dénonce publiquement les « abus de pouvoir » et « les atteintes répétées à l'image de Tintin et à la liberté d'expression autour de l'œuvre » dont serait responsable Nick Rodwell, auquel ils reprochent de ne pas accepter l'usage d'images d'Hergé comme illustrations pour leurs livres et de privilégier le « merchandising » au détriment de projets culturels[11].

En 2005, Ă  l'occasion des 175 ans de l'indĂ©pendance de la Belgique et des 25 ans de son système fĂ©dĂ©ral, une exposition intitulĂ©e « Made in Belgium Â» est mise sur pied. Elle retrace l'histoire et la culture belge, et c'est donc naturellement que l'une de ses salles met en valeur la bande dessinĂ©e. Une place Ă©tait prĂ©vue pour HergĂ© et l'univers de Tintin, mais d'après les organisateurs, Rodwell et la sociĂ©tĂ© Moulinsart voulaient imposer leur propre mise en scène et faire payer chaque dĂ©cor et pièce exposĂ©s. Devant le refus de ces conditions par les organisateurs, Moulinsart n'a pas acceptĂ© que l'Ĺ“uvre d'HergĂ©, pourtant indispensable dans l'univers belge, soit exposĂ©e, crĂ©ant ainsi une vive polĂ©mique dans la presse et suscitant l'incomprĂ©hension du public. Le personnage de Tintin a pu toutefois faire son apparition au travers d'une planche originale prĂŞtĂ©e par l'humoriste et tintinophile StĂ©phane Steeman, et une statue de Tintin et Milou crĂ©Ă©e en 1979 par Nat Neujan. Ces deux Ĺ“uvres Ă©tant originales, elles ne tombaient pas sous la protection de Moulinsart[12] - [13].

En , Nick Rodwell bloque en justice la diffusion d'un reportage de la RTBF dans lequel il évoque, filmé en caméra cachée, une « liste noire » de personnes qu'il ne veut pas voir apparaître dans le reportage[14].

Ces difficultés récurrentes avec les journalistes ont été illustrées lors de l'inauguration du musée Hergé à Louvain-La-Neuve le , lorsque des journalistes venus de toute l'Europe se sont vu interdire les prises de vues[15], bien que, depuis lors, les responsables du musée aient quelque peu assoupli leur approche[16].

En , Nick Rodwell ouvre un blog sur le site officiel de Tintin, mais les propos virulents qu'il y tient à l'encontre notamment du journaliste culturel belge Hugues Dayez et d'Albert Algoud provoquent un tollé et aboutissent à la fermeture de ce blog[17] :

« […] J'ai donc pris le temps de farfouiller dans les vies privées de ces messieurs, dans l'espoir de trouver la racine de leur haine à mon égard. Bingo ! Tous les deux se voient confrontés à un drame familial, qu'il ne m'appartient pas de révéler ici, car je me refuse à utiliser les méthodes de ces deux scribouillards, auxquels je laisse le soin de choisir l'exhibitionnisme […][18] »

Un autre journaliste du Figaro y est traité de menteur, tandis qu'il suggère qu'une autre a eu « des problèmes d'identité sexuelle » et qu'elle « devrait retourner à l'école »[19] - [20].

Nick Rodwell poursuit en justice l’association néerlandaise Herge Genootschap, un club de tintinophiles, pour avoir reproduit sans autorisation des vignettes tirées des albums de Tintin[21], mais en , la Cour d'appel de La Haye juge que la société Moulinsart ne peut pas réclamer de droits sur l'utilisation d'images tirées des albums de Tintin. En effet, « selon un contrat signé par Hergé en 1942, présenté à l’audience par l’association de tintinophiles », c’est l’éditeur français Casterman qui possède les droits sur les albums[21].

En 2021, il attaque en justice Xavier Marabout pour avoir érotisé l'univers de Tintin[22]. En mai 2021, la société Moulinsart est déboutée de ses demandes[23].

En il annonce écrire un livre, Trust but Verify, expliquant sa gestion de l'héritage de l'œuvre d'Hergé et se défendant d'être « méchant »[24].

Références

  1. Qui est le vrai maître des clefs chez Tintin ?, Le Figaro, 20 septembre 2011
  2. La justice censure un reportage sur les héritiers de Tintin , Le Nouvel observateur, 11 octobre 2007
  3. Qui est le vrai maître des clefs chez Tintin ?
  4. L'héritage Hergé, c'est Tintin dans le lac aux requins
  5. Nick Rodwell
  6. Tintin: un formidable héritage géré d'une main de fer
  7. Le chien de garde de Milou, entretien avec Jean Quatremer, Libération, 27 janvier 2000
  8. Tintin et les héritiers, de Hugues Dayez, sur BDParadisio.com
  9. Nick Rodwell et le « bizness Â» Tintin - Nick Rodwell dans Paris Match, Objectiftintin.com, 10 septembre 2000
  10. Nick Rodwell : « Spielberg m’a dit droit dans les yeux : je veux le faire ce film », ActuaBD.com, 22 mai 2007
  11. Hervé Gattegno, « Tintin et les mutinés de Moulinsart », Le Monde, 14 février 1997.
  12. « Made in Belgium : Tintin sera prĂ©sent, sans l’accord de la Fondation HergĂ© ! - Actua BD: l'actualitĂ© de la bande dessinĂ©e », sur www.actuabd.com (consultĂ© le )
  13. Belga, « Tintin et Milou enfin à l'expo Made in Belgium », sur www.lalibre.be (consulté le )
  14. Frédéric Seront, « Nick Rodwell veut tout contrôler », La Dernière Heure, 9 janvier 2008.
  15. Musée Hergé : inauguration et polémique
  16. « Le Musée Hergé « apprend son métier », La Libre Belgique.
  17. Sylvie Prioul, « Tintin : l'affaire du blog suspendu », nouvelobs.com, 11 août 2009.
  18. « Nick Rodwell dérape, puis ferme son blog », Le Soir, 10 août 2009.
  19. « Le « beau-père » de Tintin dérape contre des journalistes ».
  20. « Nick Rodwell, patron de Moulinsart, dérape sur Tintin.com ».
  21. "Le jugement qui agite les tintinophiles" par CĂ©dric Pietralunga, Le Monde, le 9 juin 2015.
  22. Il offre l’amour sensuel à Tintin : un artiste poursuivi par Moulinsart pour «atteinte à l’ordre moral», Le Figaro
  23. « Un sculpteur poursuivi par la société Moulinsart pour ses bustes de Tintin », sur ActuaLitté.com (consulté le )
  24. Jérôme Dupuis, « L’empire Tintin contre-attaque », sur parismatch.com, (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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