Ngondo (fĂȘte)
Le ngondo est une fĂȘte traditionnelle et rituelle des peuples cĂŽtiers camerounais. Elle rĂ©unit les peuples sawa de la rĂ©gion du Littoral, Centre, Sud Ouest et Sud du Cameroun Ă Douala du premier dimanche du mois de novembre au premier dimanche du mois de dĂ©cembre.
Tradition
C'est une fĂȘte traditionnelle et culturelle antique de la communautĂ© Douala et Grand Sawa (Littoral), qui a pour objectif de rĂ©unir les peuples cĂŽtiers une fois tous les douze mois en cĂ©lĂ©brant une grande fĂȘte rituelle, mystique et culturelle animĂ©e par les hauts dirigeants des diffĂ©rents cantons de la Ville de Douala et sa MĂ©tropole , son dĂ©roulement se fait trĂšs tĂŽt Ă l'aube par les InitiĂ©s qui pratique le Culte des ancĂȘtres en communiant avec les forces ou esprits de l'eau protecteur du fleuve Wouri, des ondines dĂ©nommĂ©es Mengu au pluriel ou Jengu en langue duala. Jusqu'en 1972, cette fĂȘte Ă©tait cĂ©lĂ©brĂ©e chaque de l'annĂ©e civile pour honorer la culture et la civilisation Duala et Sawa et Ă©galement en souvenir du traitĂ© Camerouno-germanique signĂ© par les rois Duala et les autoritĂ©s allemandes. AprĂšs la cĂ©lĂšbre et mĂ©morable fĂȘte du , cette fĂȘte fut interdite par les autoritĂ©s camerounaises avant de connaĂźtre un vĂ©ritable renouveau et une renaissance, mieux une vĂ©ritable RĂNOVATION Depuis lors, elle est cĂ©lĂ©brĂ©e au mois de dĂ©cembre.
Animations
Son animation culturelle est faite par la course de pirogues, la lutte traditionnelle ainsi que les différents concours tels que : le concours de cuisine, du meilleur danseur et celui de Miss Ngondo[1] ; pour ne citer que ceux-là . Cette cérémonie se déroule sur les berges du fleuve Wouri dans le Canton EbélÚ (les ! Bon'EbélÚ) le Clan de EbelÚ plus communément appelé Deido.
L'ambiance trĂšs attractive et passionnelle attire des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants habillĂ©s de tenue traditionnelle dont chapeau, chemise et pagne pour les hommes et grande robe colorĂ©e (kabas) pour les femmes. Les festivitĂ©s s'Ă©tendent sur trois semaines.la journĂ©e qui marque la fin des activitĂ©s est couronnĂ©e par la course des pirogues et l'immersion du vase sacrĂ©e par un vĂ©ritable initiĂ©, qui aprĂšs une longue apnĂ©e rapporte le vase qui gĂ©nĂ©ralement contient le message des ancĂȘtres. En 1972, et lors des prĂ©cĂ©dentes fĂȘtes ; cette mission sacrĂ©e et mystique incombait Ă feu Bele Priso william.
Affirmation identitaire
Cette cĂ©rĂ©monie se veut aussi politique, car les anciens disent que cette fĂȘte est d'abord une assemblĂ©e des peuples cĂŽtiers du Littoral camerounais et permet ainsi une meilleure cohĂ©sion et cohabitation de ces populations[2].
Ethnies participantes
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Ralph A. Austen « Tradition, invention et histoire : Le cas du Ngondo », Cahiers d'études africaines, vol. 32, n° 126, 1992, p. 285-309.
- SĂ©verine Dessajan, Les Duala et ngondo, ou comment une assemblĂ©e traditionnelle permet Ă un peuple du Cameroun dâaffirmer son identitĂ©, EHESS, Paris, 2000, 430 p. (thĂšse)
- Maurice Doumbé-Moulongo, Le Ngondo, assemblée traditionnelle du peuple duala, Centre d'édition et de production de manuels et d'auxiliaires de l'enseignement, Yaoundé, 1972, 61 p.
- Roger Ekwe MardochĂ©e, Pour une nouvelle histoire : l'origine Basaa du Ngondo et du nom Sawa, Ădition Espoir, Douala, 2010, 64 p.
- Pierre Harter, « Le Ngondo », Bulletin de l'Association française pour les recherches et études camerounaises (Faculté des lettres et sciences humaines de Bordeaux), 1968, t. 3, p. 61-97
- Essobre Mouangue, Ode à la messe de l'eau. Du Ngondo. Du panafricanisme. De l'universalisme, 1999, 39 p. (poésie)
- Jean Bernard Toko Le Fils, Ngondo : impasses d'une mythologie. Ăthique thĂ©ologique de la libertĂ©, Ăditions universitaires europĂ©ennes, SaarbrĂŒcken, 2013, 136 p. (ISBN 9786131588433)