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Neo Ntsoma

Neo Ntsoma (née le ) est une photographe sud-africaine connue pour son activité de photojournalisme, ses portraits, sa musique et ses photographies.

Biographie

Née à Mahikeng en 1972, elle est élevée dans les zones rurales au sein de la province du Nord-Ouest, à quelques kilomètres de la frontière avec le Botswana. Elle est la dernière d’une fratrie de trois enfants d’Olefile Ntsoma et Nomalanga Maria Hlabangane. Elle est très tôt fascinée par le cinéma.

Elle frĂ©quente l'Ă©cole secondaire St Mary's High School oĂą elle est initiĂ©e Ă  la musique, Ă  la danse et au théâtre. Elle commence des Ă©tudes supĂ©rieures Ă  l’universitĂ© de technologie de la pĂ©ninsule du Cap (Peninsula Technikon) en 1992, avec comme intĂ©rĂŞt initial le cinĂ©ma et la tĂ©lĂ©vision. Elle dĂ©mĂ©nage ensuite pour poursuivre dans l’universitĂ© de technologie de Tshwane (Pretoria Technikon) entre 1994 et 1995 et mener des Ă©tudes spĂ©cialisĂ©es en mode et publicitĂ©, mais la possibilitĂ© de passer son diplĂ´me lui est refusĂ©e : bien que le rĂ©gime d’apartheid touche alors Ă  sa fin, l’accès aux mĂ©tiers de la communication est encore difficile pour une jeune femme noire[1] - [2].

Elle maintient son intérêt pour les métiers de la communication et opte pour la photographie. Elle devient en 1998 la première photographe noire à travailler pour l'un des plus grands journaux d'Afrique du Sud, The Star. Elle y assure des permanences de nuit,pour couvrir les faits divers nocturnes, des descentes de police aux scènes de meurtre, des arrestations violentes aux incendies de maisons qui ravagent les townships. Par ses origines, elle bénéficie souvent d’une proximité et d’une confiance plus forte de la part de la communauté noire, que les autres journalistes. « Chaque fois que je voyais une femme fuyant un immeuble en flammes [avec un] enfant dans les bras ou une prostituée regarder les voitures de police qui approchaient, je savais que je pouvais être cette femme ». Une de ses sources d’inspiration est la vie et de l'œuvre de la photographe américaine Dorothea Lange dans les années 1930. En parallèle, elle commence à photographier des images positives de la culture noire sud-africaine, de la génération kwaito, et de façon plus globale, des changements en cours dans le pays avec la fin de l’apartheid[3] - [1] - [2]. Entre 2002 et 2003, elle travaille pour l’organisation Majority World, au Pathshala South Institute of Photography, au Bangladesh, qui est alors dirigé par Shahidul Alam. Majority World fait connaître son travail et lui donne l'occasion de le présenter dans des expositions et des publications à travers le monde. « Je peux dire avec fierté que les gens connaissent mon travail dans des pays dont je ne sais même pas lire la langue », confie-t-elle[4].

En 2004, elle devient la première femme à recevoir le Prix Mohamed Amin (Prix du Journaliste africain, un concours de photographie annuel de CNN) pour son travail photo intitulé Their World in Flames, qui documente le sort des familles d'un camp de squatters de Johannesbourg lorsque leurs maisons sont détruites par un incendie[5] - [6]. Au fil des ans, sa carrière s'étend aux arts et à la photographie de célébrités.

Elle co-Ă©crit Women by Women : 50 Years of Women's Photography in South Africa ; avec Robin Comley, George Hallett et Penny Siopis, Ă  la suite d'une commande du ministère sud-africain des Arts et de la Culture pour cĂ©lĂ©brer le 50e anniversaire de la marche des femmes de 1956[7]. En 2007, elle fonde Neo Ntsoma Productions, une sociĂ©tĂ© de communication visuelle et de production entièrement dĂ©tenue et gĂ©rĂ©e par des femmes noires. En 2019, elle Ă©voque les inĂ©galitĂ©s criantes qui subsistent en Afrique du Sud dans une exposition, au Cap intitulĂ©e Inequality : A Different Picture[3].

Références

  1. (en) « Neo Ntsoma: Generation of Change », Al Jazeera,‎ (lire en ligne)
  2. (en) Wilson Johwa, « Culture-South Africa : Seeing, Rather Than Seen », Inter Press Service,‎ (lire en ligne)
  3. Adrien Barbier, « Il est temps que les photographes africains racontent eux-mêmes l’histoire du continent », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  4. (en) « GPP : Interview with South African photographer Neo Ntsoma from Majority World », Gulf Photo Plus,‎ (lire en ligne)
  5. (en) Wilson Johwa, « Seeing, rather than seen », Mail & Guardian,‎ (lire en ligne)
  6. (en) Alix-Rose Cowie, « The New African Photography », Between 10and5,‎ (lire en ligne)
  7. (en) Penny Siopis, Neo Ntsoma et George Hallett, Women by Women: 50 Years of Women's Photography in South Africa, Wits University Press,

Liens externes

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