Naziha Salim
Naziha Salim (en arabe : نزيهة سليم, 1927 – 15 février 2008) est une artiste, éducatrice et auteure irakienne, décrite par Jalal Talabani, l'ancien président irakien, comme « la première femme irakienne qui a ancré les piliers de l'art contemporain irakien »[1].
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Le 23 avril 2022, Google l'a célébrée avec un Google Doodle[2] - [3].
Biographie
Peu d'attention scientifique a été accordée à la vie culturelle et artistique des femmes artistes en Irak[4]. Pour Naziha Salim, son histoire a été éclipsée par celle de son célèbre frère aîné, Jawad Salim[5] - [6] - [7].
Naziha Salim est née en 1927 à Istanbul de parents irakiens, originaires de Mossoul[8] - [1] - [9]. À sa naissance, son père était officier dans l'armée ottomane, stationné en Turquie[10]. La famille est retournée à Bagdad dans les années 1920, alors que Naziha était encore une petite enfant[11]
Elle est née dans une famille d'artistes irakiens vivant en Turquie. Son père, Hajji Mohammed Salim (1883-1941) était un peintre, tandis que sa mère était également une artiste et une brodeuse qualifiée[12]. L'artiste, Abdul Qadir Al Rassam, le premier irakien à peindre dans le style européen, était un parent plus âgé (peut-être le cousin de son père)[13]. Ses frères aînés étaient aussi des artistes talentueux[12]. Rashid (né en 1918) était un caricaturiste politique ; Su'ad Salim (né en 1918), peintre et designer qui concevra les armoiries de la République irakienne ; Jawad (né en 1920), peintre et sculpteur, est devenu le sculpteur le plus aimé d'Irak et Nizarre (né en 1925) était également un artiste[14] - [12].
Elle a été l'une des premières femmes à avoir obtenu une bourse pour étudier l'art à l'étranger[15] - [16]. Dans les années 1940, elle est diplômée de l'Institut des beaux-arts de Bagdad et, après avoir obtenu la bourse, elle a poursuivi ses études artistiques à Paris[1]. Dans les années 1960, Salim est retournée à l'Institut des Beaux-Arts en tant que professeur et est restée à l'école jusqu'à sa retraite dans les années 1980[1].
Elle était une participante active dans la communauté artistique irakienne ; un membre fondateur du groupe artistique connu sous le nom d'Al-Ruwwad[17] ; le premier groupe d'artistes irakiens à étudier à l'étranger et qui cherchait à incorporer les techniques de l'art européen moderne dans une esthétique typiquement irakienne. Ce groupe a eu une influence majeure sur les générations futures d'artistes irakiens[18].
Naziha Salim a subi un accident vasculaire cérébral en 2003, qui l'a laissée paralysée. Elle a vécu encore cinq ans, mourant à Bagdad à l'âge de 81 ans. Le président Jalal Talabani a qualifié sa mort de « grande perte pour l'art et la culture irakiens »[1].
Œuvre
Elle est l'auteur d'une histoire de l'art irakien moderne, intitulée Iraq: Contemporary Art, publiée par Sartec en 1977, qui continue d'être utilisée comme une source précieuse pour le développement précoce du mouvement de l'art moderne irakien[19].
Les thèmes de ses peintures tournent autour des représentations des femmes et de la famille; sa propre famille, des femmes rurales irakiennes, des paysannes, des femmes au travail, des déesses mésopotamiennes et arabes[20]. Elle a participé à divers mouvements expérimentaux et son travail a souvent illustré les changements qui s'opèrent dans la vie des femmes. À ce titre, Salim, avec ses contemporains, « a contribué à l'ouverture de nouveaux espaces culturels, sociaux et politiques »[21].
Peintures
- Danseurs, date inconnue
- Le rêve d'une nuit, 1978 [22]
- La femme du martyr, date inconnue, maintenant dans la collection Barjeel
Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « Naziha Salim » (voir la liste des auteurs).
- « Prominent Iraqi painter Naziha Salim dies in Baghdad at 81 », Associated Press, International Herald Tribune, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Google Doodle pays tribute to Naziha Salim, one of Iraq’s most influential artists », The Indian Express, (consulté le ).
- « Google Celebrates Iraqi Contemporary Art Genius Naziha Salim With A Doodle », NDTV.com (consulté le ).
- (en) L. Auricchio, Adélaïde Labille-Guiard, Artist in the Age of Revolution, Getty Publications, 2009, p. 1.
- (en) A. Dawson, « Forgotten female artists of Modern Arab Art to Get Their Due in Sharjah Show », The Art Newspaper, 27 août 2019.
- (en) M. Gronlund, « Sooud Al Qassemi on 'male chauvinism' in art: 'Women represent women better' », 26 août 2019.
- (en) A. Carla, « Here’s Why You Should Attend Representational Art Meaning », 29 août 2019.
- « الفنانة نزيهة سليم », Iraqi Plastic Artists Society (consulté le ).
- (en) J. Tejel, Writing the Modern History of Iraq: Historiographical and Political Challenges, World Scientific, 2012, p. 476.
- (en) S. Metcher-Atassi, « Munif's Interest in Modern Art, Friendship, Symbolic Exchange and the Art of the Book », The MIT Electronic Journal of Middle Eastern Studies, printemps 2007, p. 99-116.
- (en) N. Shabout (dir.), A Century of Iraqi Art (cat. exp.), Bonham's of London, 2015.
- (en) Ministère de la culture irakien, Iraq, Culture and Arts in Iraq: Celebrating the Tenth Anniversary of the July 17-30 Revolution, Iraq, Ministry of Culture and Arts, 1978, p. 23.
- (en) D. F. Reynolds, The Cambridge Companion to Modern Arab Culture, Cambridge University Press, 2015, p. 199.
- (en) W. Ali, Modern Islamic Art: Development and Continuity, University of Florida Press, 1997, p. 47.
- (en) D. Ingrams, The Awakened Women in Iraq, Third World Centre, 1983, p. 140.
- Les deux premières femmes à bénéficier d'une bourse d'études ont été Naziha Rashid et Naziha Salim, parfois appelées « les deux Nazihas ».
- (en) I. Nusair, « The Cultural Costs of the 2003 US-Led Invasion of Iraq: A Conversation with Art Historian Nada Shabout », Feminist Studies, Vol. 39, No. 1, 2013, p. 119-148 (lire en ligne sur JSTOR).
- (en) A. Wijdan (dir.), Contemporary Art From The Islamic World, Scorpion, 1989, p. 166.
- (en) S. Sinclair (dir.), Bibliography of Art and Architecture in the Islamic World, BRILL, 2012, p. 652.
- (en) O. Bashkin, « Representations of Women in the Writings of the Intelligentsia in Hashemite Iraq, 1921–1958 », Journal of Middle East Women's Studies, vol. 4, 2008, no. 1, p. 53-82 (lire en ligne).
- (en) N. S. Al-Ali, Iraqi Women: Untold Stories From 1948 to the Present, Zed Books, 2007, p. 68.
- Shabout, N.M., Modern Arab Art: Formation of Arab aesthetics, Colour Plate No. 2, p. 000.
Liens externes
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Naziha - archives numériques avec des reproductions de peintures, dont beaucoup ont été pillées ou détruites en 2003 et ne peuvent être trouvées dans aucune autre source.