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Naufrages

Naufragios

Naufrages
Expedition de Álvar NĂșñez Cabeza de Vaca en AmĂ©rique du Nord.
Titre original
(es) Naufragios
Langue
Auteur
Genre
Sujet
Date de parution

La RelaciĂłn que dio Alvar NĂșñez Cabeza de Vaca de lo acaescido en las Indias en la armada donde iba por Gobernador PĂĄnfilo de Narvaez (Voyages, relations et mĂ©moires originaux pour servir Ă  l’histoire de la dĂ©couverte de l’AmĂ©rique), plus tard appelĂ©e Naufragios (Naufrages) est le rĂ©cit des sept annĂ©es d’errance autour du golfe du Mexique qu’Álvar NĂșñez Cabeza de Vaca Ă©crivit au roi Charles Quint Ă  son retour en Espagne en 1537 et publia en 1542.

Résumé

La pagination utilisĂ©e rĂ©fĂšre Ă  l’édition Actes Sud de 1999.

L'échec de l'expédition

(1999, p. 43-87) Cinq navires et six cents hommes partent de Saint-Domingue, subissent plusieurs avaries sur les cÎtes de Cuba et de Floride. Le gouverneur prend la décision de renvoyer les navires chercher de l'aide à Cuba, décision à laquelle Cabeza de Vaca montre son opposition pour se dédouaner devant Charles Quint. Les navires ne reviendront pas mais l'expédition s'enfonce dans les terres vers les Apalaches réputées pour leurs richesses, avant de revenir sur les cÎtes dans l'idée de rejoindre les navires. L'expédition, affamée, fait plusieurs coups de main sur des villages indiens qui les harcÚlent en retour.

ArrivĂ©s Ă  la cĂŽte, ils veulent longer vers l'ouest la cĂŽte, mais celle-ci est rĂ©guliĂšrement coupĂ©e par de larges embouchures de fleuves et les hommes dĂ©cident donc de fabriquer eux-mĂȘmes des embarcations, « calfatĂ©es avec l'Ă©toupe tirĂ©e des palmistes [enduites] d'une poix de goudron qu'un Grec, appelĂ© don Teodoro, tira de certains pins » (1999, p. 69). « Avec les Ă©triers, les Ă©perons, les arbalĂštes et les autres choses en fer qu'il y avait, nous dĂ©cidĂąmes de faire les clous, scies, haches et autres outils qui nous faisaient tant besoin [
] ; de la robe des palmistes et des queues et des cuirs des chevaux nous fĂźmes des cordes et des agrĂšs, de nos chemises des voiles, et des sabines qui poussaient lĂ  nous fĂźmes des cordes » (1999, p. 69). Finalement, ils partent de cette « baie des chevaux Â», nommĂ©s en l'honneur des chevaux tous mangĂ©s pour la subsistance des membres d'Ă©quipage.

Les cinq barques d'une cinquantaine d'hommes poursuivent alors leur route, mais sont bientÎt dispersées.

Errance, esclavage et commerce

(1999, p. 88-135) Les hommes sont dispersĂ©s et se retrouvent parfois, au grĂ© des Ă©vĂ©nements ; accueillis par les Indiens, ils en deviennent bientĂŽt les hommes Ă  tout faire et sont rĂ©guliĂšrement battus, particuliĂšrement sur l'Ăźle de Mal Hado. Cabeza de Vaca s'enfuit et parvient Ă  s'Ă©tablir en trafiquant entre les diffĂ©rentes tribus. Il dĂ©crit les diffĂ©rences entre les tribus de plus en plus prĂ©cisĂ©ment et son Ɠuvre constitue un tĂ©moignage prĂ©cieux d'ethnologie.

Le cortÚge des guérisseurs et le retour en Nouvelle-Espagne

(1999, p. 135-183) Le groupe des quatre rescapĂ©s qui s'Ă©tait constituĂ©, aprĂšs s'ĂȘtre enfui et avoir soignĂ© un malade (1999, p. 116), voit sa rĂ©putation grandir parmi les Indiens. Ils sont alors considĂ©rĂ©s comme des guĂ©risseurs, des fils du soleil et sont accompagnĂ©s triomphalement sur leur parcours dans les montagnes du Mexique. Une curieuse pratique se met en place : la tribu qui a accueilli les quatre « chrĂ©tiens Â» leur fait une escorte jusqu'au prochain village, mĂȘme ennemi, et les annonce ; Ă  leur arrivĂ©e, ils sont autorisĂ©s Ă  piller tout ce qu'ils veulent et repartent dans leur village. Les nouveaux hĂŽtes feront de mĂȘme avec la tribu voisine. Les quatre rescapĂ©s se prĂȘtent Ă  cette cĂ©rĂ©monie perpĂ©tuellement renouvelĂ©e en soignant comme ils peuvent les malades, en les bĂ©nissant au nom du Christ et attribuant les miracles qui parfois ont lieu au Dieu chrĂ©tien ; Cabeza se dĂ©crit comme un pacificateur, puisque son cortĂšge permet la rĂ©conciliation des tribus ennemies et l'Ă©change de biens (selon le systĂšme du don).

Au moment d'approcher des territoires de la Nouvelle-Espagne, les populations indiennes, qui ont fui dans la montagne devant les Espagnols et se laissent parfois mourir sur place, continuent de les accueillir comme des hommes aux pouvoirs supĂ©rieurs. Cabeza de Vaca montre que la bonne volontĂ© des Indiens doit ĂȘtre encouragĂ©e et condamne les actes brutaux et l'esclavagisme de fait des colons espagnols.

Finalement, les quatre rescapés parviennent à Compostela ; ils incitent les Indiens à revenir cultiver en sécurité leurs plaines et sont obéis en cela. Arrivés enfin à Mexico, ils repartent pour l'Espagne.

Éditions

  • Álvar NĂșñez Cabeza de Vaca (trad. de l'espagnol par Henri Ternaux-Compans), Voyages, relations et mĂ©moires originaux pour servir Ă  l’histoire de la dĂ©couverte de l’AmĂ©rique [« Naufragios : La relacion y commentarios del governador Alvar nuñez cabeça de vaca, de lo acaescido en las dos jornadas que hizo a las Indias »], Paris, Arthus-Bertrand, , 298 p. (lire sur Wikisource).
  • Cabeza de Vaca, Naufrages et relation du voyage fait en Floride. Commentaires de l'adelantado et gouverneur du Rio de la Plata, Fayard, 1980, 383 p.
  • Cabeza de Vaca, Relation de voyage, Actes Sud, , 227 p. (ISBN 2-7427-0289-X).

Bibliographie

  • (es) Juan Francisco Maura, Alvar NĂșñez Cabeza de Vaca: el gran burlador de AmĂ©rica, Valence, Parnaseo/Lemir, universitĂ© de Valence, , 346 p. (ISSN 1579-735X, lire en ligne [PDF]).

Cinéma

  • Le rĂ©alisateur mexicain NicolĂĄs EchevarrĂ­a a adaptĂ© Ă  l'Ă©cran le rĂ©cit d'Álvar Nuñez Cabeza de Vaca en 1991. Le film, appelĂ© Cabeza de Vaca, est sorti en sur les Ă©crans français.
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