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National Defense Space Architecture

La National Defense Space Architecture, également désignée par son acronyme NDSA, est la future architecture du segment spatial de la défense des États-Unis dont l'implémentation doit débuter fin 2022. Elle est développée par la Space Development Agency (SDA), une agence indépendante créée en 2019 pour implémenter la NSDA et qui est rattachée au Département de la Défense des États-Unis. La NSDA doit être constituée de satellites à bas coût facilement remplaçables. Ceux-ci sont répartis en 7 couches distinctes constituées de satellites remplissant chacune des fonctions différentes (télécommunications, détection, navigation, ...). Certaines de ces couches comprendront de 200 à 400 satellites.

Architecture technique

L'architecture retenue a pour objectif d'augmenter la résilience du système. Le nombre de satellites fait que la destruction de quelques d'entre eux n'affectent pas son caractère opérationnel, les satellites de petite taille sont faciles et peu coûteux à remplacer et enfin leur construction est confiée à plusieurs industriels pour ne pas être confronté aux problèmes d'une source unique. Les sept couches de la NSDA sont[1] :

  • La première couche prend en charge les fonctions de commande et de contrĂ´le depuis le sol.
  • La deuxième couche prend en charge la communication avec toutes les autres couches ainsi qu'avec le sol dans les deux sens notamment pour transmettre les donnĂ©es avec les systèmes d'armes au sol. Cette couche dite Transport Layer doit comporter Ă  terme de 200 Ă  400 satellites. Plus d'une centaine de satellites ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© commandĂ©s et il est prĂ©vu que les premiers soient lancĂ©s fin 2022.
  • Trois couches sont destinĂ©es Ă  la dĂ©tection. La première d'entre elles est la couche des satellites d'alerte avancĂ©e chargĂ©e de dĂ©tecter les missiles. Cette couche dite Tracking Layer est en cours de dĂ©veloppement avec plus d'une trentaine de satellites dĂ©jĂ  commandĂ©s.
  • La couche dite custody layer a pour rĂ´le de dĂ©tecter et suivre les objets au sol de la taille d'un camion. Elle doit collecter des donnĂ©es permettant aux systèmes d'armes de viser ces cibles. Les charges utiles correspondant Ă  cette couche doivent ĂŞtre emportĂ©s par des satellites de l'ArmĂ©e de l'Air ou d'autres agences spatiales.
  • La couche dite deterrence layer sera chargĂ©e de surveiller l'espace situĂ© au-delĂ  de l'orbite gĂ©ostationnaire. Les satellites existants prennent en charge la surveillance de l'orbite terrestre basse jusqu'Ă  l'orbite gĂ©ostationnaire mais pas au-delĂ . Cette zone de l'espace pourrait dès Ă  prĂ©sent contenir des objets qui nĂ©cessitent une surveillance.
  • La couche de gestion de combat est chargĂ©e d'effectuer la synthèse des donnĂ©es afin de transmettre des donnĂ©es immĂ©diatement utilisables sans temps de latence aux systèmes de dĂ©fense. Cette couche sera sans doute prise en charge par les ordinateurs embarquĂ©s sur les satellites existants.
  • La dernière couche est celle consacrĂ©e Ă  la navigation. Cette fonction reste Ă  affiner mais elle consisterait Ă  transmettre aux autres satellites des donnĂ©es de navigation et sur le lancement des satellites. Comme dans le cas de la couche de gestion de combat, cette couche pourrait ĂŞtre prise en charge par les capacitĂ©s de calcul des satellites existants.

Une mise au point incrémentale

La mise au point de la NSDA doit se faire de manière incrémentale. Il est prévu un déploiement en cinq tranches (versions)[2] :

  • Tranche 0 (budget 2022) : satellites devant dĂ©montrer la viabilitĂ© de l'architecture sur le plan technique et budgĂ©taire.
  • Tranche 1 (budget 2024) : première version opĂ©rationnelle sur un pĂ©rimètre rĂ©gional
  • Tranche 2 (budget 2026) : version assurant une couverture planĂ©taire et intĂ©grant le retour d'expĂ©rience de la tranche 0 sur une pĂ©riode de 2 ans.
  • Tranche 3 (budget 2028) : version amĂ©liorĂ©e des satellites de la tranche 2 (meilleure sensibilitĂ© des dĂ©tecteurs infrarouges de missile, liaisons intersatellites amĂ©liorĂ©e, etc...)
  • Tranche 4 (budget 2030) : version amĂ©liorĂ©e des satellites de la tranche 3 incorporant la prise en charge de nouvelles menaces.

DĂ©veloppement

Le développement de la NSDA est en cours en 2022, en particulier pour la couche des satellites d'alerte précoce (Tracking Layer) et celle en charge des communications (Transport Layer).

Satellites d'alerte précoce (Tracking Layer)

Deux commandes de satellites de la couche Tracking Layer ont été passées (actualisé en septembre 2022) :

  • En octobre 2020, la SDA passe commande pour le dĂ©veloppement de la première tranche (tranche 0) de la constellation Tracking Layer qui doit permettre de mettre au point le système. L3Harris doit fournir quatre satellites pour un montant de 193,5 millions US$ tandis que SpaceX fournira Ă©galement quatre satellites pour une somme de 149 millions US$. La charge utile de ces satellites est constituĂ© d'une camĂ©ra infrarouge Ă  champ grand angle de type OPIR (overhead persistent infrared). Les satellites sont Ă©galement Ă©quipĂ©s d'un système de communication optique (laser) qui doit leur permettre d'Ă©changer les donnĂ©es avec les satellites relais de la constellation Transport Layer. Les satellites de SpaceX dĂ©rivent des satellites Starlink avec une charge utile fournie par un autre industriel. L3Harris produit Ă  la fois la plateforme et la charge utile. Il est prĂ©vu que les satellites soient lancĂ©s en 2022[3].
  • Une deuxième commande est passĂ©e par l'agence SDA en juillet 2022 pour la rĂ©alisation de 28 satellites supplĂ©mentaires constituant la tranche 1 de la constellation. 14 satellites doivent ĂŞtre fabriquĂ©s par Northrop Grumman pour un montant de 617 millions US$ et 14 satellites doivent ĂŞtre fournis par L3Harris pour un montant de 700 millions US$. Ces satellites doivent ĂŞtre placĂ©s sur quatre plans orbitaux distants Ă  une altitude de 950 kilomètres. Le premier lancement doit intervenir en avril 2025. Le coĂ»t total de la tranche 1 est Ă©valuĂ© Ă  2,5 milliards US$ en incluant les quatre lancements destinĂ©s Ă  placer les 28 satellites en orbite ainsi que le support en phase opĂ©rationnelle. La tranche 2 devrait comprendre 54 satellites[4].

Satellites de télécommunications (Transport Layer)

Deux commandes de satellites de la couche Transport Layer ont été passées (actualisé en septembre 2022) :

  • Fin aoĂ»t 2020, la SDA passe commande pour le dĂ©veloppement de la première tranche (tranche 0) de la constellation Transport Layer qui doit permettre de mettre au point le système. Lockheed Martin doit fournir dix satellites pour un montant de 187,5 millions US$ tandis que York Space Systems fournira Ă©galement dix satellites pour une somme de 94 millions US$. Chacune des sociĂ©tĂ©s fournit 7 satellites de type A et 3 satellites de type B. Les satellites de type A disposeront de quatre systèmes de communication intersatellites optiques (laser) leur permettant de communiquer avec les satellites d'alerte prĂ©coce en orbite basse et en orbite moyenne tandis que les satellites de type B disposeront de deux systèmes de communication intersatellites optiques ne pouvant relayer que les donnĂ©es des satellites en orbite basse ainsi que deux systèmes de communication utilisant la liaison 16 pour communiquer avec les systèmes de dĂ©fense Ă  Terre. Il est prĂ©vu que les satellites soient lancĂ©s fin 2022[5].
  • Une deuxième commande est passĂ©e par l'agence SDA en fĂ©vrier 2022 pour la rĂ©alisation de 126 satellites supplĂ©mentaires constituant la tranche 1 de la constellation. Trois sociĂ©tĂ©s sont sĂ©lectionnĂ©es, chacune devant fournir 42 satellites d'ici 2024 : Northrop Grumman pour un montant de 692 millions US$, Lockheed Martin pour un montant de 700 millions US$ et York Space pour un montant de 382 millions US$. Ces satellites doivent ĂŞtre placĂ©s sur quatre plans orbitaux distants Ă  une altitude de 950 kilomètres. Le premier lancement doit intervenir en avril 2025. Les 126 satellites seront placĂ©s en orbite par groupe de 21 (6 lancements en tout)[6].

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

  • Tracking Layer : couche composĂ©e de satellites d'alerte prĂ©coce faisant partie de l'architecture NSDA
  • Transport Layer : couche composĂ©e de satellites de tĂ©lĂ©communications militaires chargĂ©s de relayer vers la Terre les donnĂ©es collectĂ©es par les satellites Tracking Layer et faisant partie de l'architecture NSDA.
  • Space Development Agency

Lien externe

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