Nécropole de l'Esquilin
La nécropole de l' Esquilin (Necropoli dell'Esquilino) est une nécropole romaine située sur la colline de l'Esquilin à Rome, utilisée jusqu'à la fin du Ier siècle av. J.-C.
Type |
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Coordonnées |
41° 53′ 45″ N, 12° 30′ 08″ E |
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Histoire
La nécropole est entrée en service lorsque la nécropole du Forum est tombée en désuétude au milieu du VIIIe siècle av. J.-C. sauf pour les sépultures d'enfants, qui s'y sont poursuivies jusqu'à la fin du VIIe siècle av. J.-C., et témoigne de l'expansion de Rome vers la colline Velian. Située dans ce qui était alors une zone périphérique de l'ancienne colonie, elle se composait de centaines de tombes. La nécropole a été utilisée jusqu'à la seconde moitié du Ier siècle av. J.-C. et a pris fin avec la récupération du site entre 42 et 38 av. J.-C. par Gaius Cilnius Maecenas (68 - 8 av. J.-C.), ami et conseiller d'Auguste (27 av. J.-C. - 14 apr. J.-C.), qui y a construit une villa suburbaine ( Horti Maecenatis)[1]. Entre 42 et 35 av. J.-C., le riche Mécène fait construire sa villa et ses jardins sur l'Esquilin, réaménageant une zone occupée par une nécropole archaïque comme nous l'apprend Horace :
« Auparavant, les cadavres que rejetaient les étroites cellules étaient mis par quelque compagnon d'esclavage dans une bière grossière pour être portés ici ; [...] Maintenant il est permis d'habiter les Esquilies devenues saines et de se promener sur le rempart ensoleillé, où naguère on n'avait que le triste spectacle d'un champ déparé par des ossements blanchis. »
— Horace (traduction de F. Villeneuve), Saturae, I, 8, 8-16
La zone de l'ancienne nécropole fut recouverte d'une couche de terre épaisse, qui permit de transformer un endroit malfamé en un lieu résidentiel. Le souvenir de l'ancienne nécropole n'est pas tout à fait effacé et Mécène fait dresser des stèles funéraires dans un coin de ses jardins[2].
Description
La pratique funéraire était celle de l'inhumation, dans une fosse creusée dans le sol, entourée de pierres. dans laquelle on plaçait les objets funéraires du défunt[1]. Les sépultures ont un mobilier funéraire plus riche et sont mieux fournies en armes, typiques d'une classe guerrière désormais aristocratique, comme il en existait déjà dans d'autres régions de la côte tyrrhénienne comme l'Étrurie et la Campanie.
En ce qui concerne la période protohistorique, les sépultures sont de la « deuxième phase » avancée et, plus typiquement, de la « troisième phase », caractérisée par des vases de forme plus comprimée (plutôt que de forme globulaire), avec des anses plus allongées vers le haut et plus de « costolature » que de décoration moulée ou sculptée[1].
Fouilles
Sa découverte est due aux travaux liés à la grande transformation urbaine de la ville à la fin du XIXe siècle, lorsque Rome est devenue la capitale de l'Italie en 1871. La recherche archéologique initiale est aléatoire, les matériaux étant dispersés et les objets funéraires souvent mélangés. Par la suite, des fouilles maitrisées ont permis d'identifier un certain nombre de tombes[1].
L'archéologue Giovanni Pinza a étudié pour la première fois la nécropole en 1905, distinguant les tombes fouillées entre 1884 et 1890, plus fiables que celles découvertes à partir de 1874. Les matériaux recueillis au cours des fouilles, répertoriés en « groupes » n'appartiennent pas nécessairement à une seule sépulture, comme par exemple le matériel funéraire confus du « groupe 86 », composé d' artefacts issus de plusieurs sépultures. Le pectoral et le rasoir sont des objets fréquents dans les tombes masculines et les fibules se trouvent plus fréquemment dans les tombes féminines. Le fait qu'au sein d'un même « groupe », il existe des objets indiquant des sexes différents indique que ce n'est pas le trousseau d'un seul individu[1].
Bibliographie
- Ranuccio Bianchi Bandinelli et Mario Torelli, L'arte dell'antichità classica, Étrurie-Rome, Utet, Turin 1976.
Notes et références
- (it) « Necropoli Esquilino », sur museicapitolini.org, (consulté le ).
- (it)Malcolm Bell, Un gruppo di stele greche dell’Esquilino e il cimitero di Mecenate dans Horti Romani, 1998, p. 295-314.