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Musique kéralaise

La musique kéralaise est celle pratiquée au sein du Kerala, un des États du Sud de l’Inde. On y retrouve les formes typiques de la musique carnatique, la musique savante du Sud, mais aussi des formes spécifiques à cette région littorale exposée à l'océan Indien et à l'Arabie lointaine.

Il existe ainsi un riche patrimoine musical consacré aux célébrations religieuses hindoues, aux danses ou aux théâtres, qui se manifeste lors des nombreux festivals. La musique percussive y est particulièrement développée.

Il y existe aussi deux académies des arts de la scène : Kerala Kalamandalam et Kerala Folklore Akademi.

Musique savante

La musique carnatique a trouvé au Kerala un bon terreau dont Svati Tirunal (1813-1846), le maharaja du Travancore, en est l'exemple par la qualité de ses compositions toujours jouées. Il existe en outre ici une riche école de mridangam, à Palakkad notamment, dont Palghat T. S. Mani Iyer fut l'illustre représentant. Thrissur est aussi une ville réputée pour ses musiciens de nâgasvaram ou de vînâ. Le répertoire de cette musique se retrouve aussi dans la musique jouée par l'ensemble rituel Periya Mêlam.

Musiques rituelles

Il s'agit de la musique entièrement instrumentale kshetram vâdyam (littéralement "instrument de temple") n'accompagnant ni danse ni théâtre. Elle est essentiellement percussive et s'entend lors de processions rituelles ou dans les temples hindous (kottipâti sêva est le service musical) lors des festivals ; son exécution peut durer des heures, avec une rythmique pyramidale où le tempo s'accélère alors que le nombre de temps décroît. Elle n'est pas basée sur un râga. Il existe divers styles mais tous sont ordonnés sous l'autorité d'un (ou deux) maître-tambourinaire et interprétés par un orchestre imposant de percussionnistes masculins (jouant soit à tour de rôle soit à l'unisson, soit enfin en répons) basé sur le pancha vâdya (« cinq instruments »). La plupart des musiciens appartiennent à des castes spécifiques (Mârârs, Pothuvâls, etc.). On distingue la musique percussive (kutuka) et celle chantée (pattu) avec les ensembles et styles suivants :

  • Chempata MĂŞlam, composĂ©, avec 45 chenda, 15 kuzhal, 17 kombu et 30 ilatâlam ; les cycles ont entre 8 et 32 temps. C'est l'ensemble principal.
  • Chenda MĂŞlam, avec chenda, ilathâlam, kombu et kulal, devant le temple.
  • Kombu Pattu, composĂ© et mĂ©lodique, avec 9 kombu ; les cycles sont : chempata (8 temps), atanta (14 temps), dhruvam (14 temps), champa (10 temps), anchatanta (16 temps) et triputa (7 temps).
  • Kryângapancavâdyam, composĂ©, avec timila et chenda, shankh, chennala et jâlra, pour les rituels quotidiens.
  • Kuzhal Pattu, composĂ© et improvisĂ©, avec 2 kurumkuzhal, 1 chenda et 1 ilatâlam, puis 1 maddalam, 2 chenda et des ilatâlam. Il introduit le chempata mĂŞlam.
  • Maddalam Keli, improvisĂ©, avec 9 maddalam et 2 ilatâlam. Il introduit le chempata mĂŞlam.
  • Panchari MĂŞlam, dans le temple, en cinq parties Ă  96, 48, 24, 12 et 6 temps respectivement. Il accompagne une procession d'une quinzaine d'Ă©lĂ©phants.
  • Panchavâdyam, composĂ©, avec 9 timila, 5 maddalam, 12 ilatâlam, 8 kombu et 1 idakka ; les cycles rythmiques varient entre 1792, 896, 448, 224, 112 et 56 temps subdivisĂ©s en sĂ©quences de huit ou sept matras. C'est la forme la plus connue et la plus apprĂ©ciĂ©e.
  • Pandi MĂŞlam, hors du temple, en quatre parties Ă  56, 28, 14 et 7 temps respectivement.
  • Thayambaka, dans et hors du temple, lors des processions, en trois parties avec pathikâlam, improvisĂ© lentement en 8 temps (chempata tâl), kooru en 14 temps (adanta), 6 temps ( panchari) et 5 temps (champa), et enfin irikida, en 1 temps (ekatâlam), et trois sous-chapitres : irunila, idavattam et irikida.
Periya MĂŞlam

À ces styles percussifs, il faut en ajouter d'autres, incorporant davantage la dimension mélodique :

  • Periya MĂŞlam (« grand ensemble » par opposition au chinna mĂŞlam « petit ensemble » accompagnant la danse), jouĂ© dans et hors du temple (Tanjore band), composĂ© de deux hautbois nâgasvaram, un hautbois ottu (ou un guide-chant shruti box)et deux tambours tavil en plus de cymbales kuzhittâlam ; la conque shankh s'y ajoute parfois. Le rĂ©pertoire est variĂ© et inclut l’ancienne musique de cour kaccĂŞri ; la musique populaire rituelle nayyandi mĂŞlam, dont le kâvadiccintu du culte de Murukan, et le magudi du culte des serpents.
Villupattu
  • Sopanam SangĂ®tam, composĂ© et chantĂ©, avec le tambour en sablier Ă  tension variable eddayka et un gong chennala. C'est le seul genre chantĂ© et basĂ© sur des râgas qui sont d'ailleurs diffĂ©rents de ceux de la musique carnatique et qui partage avec ceux de la musique hindoustanie, une distribution selon les heures du jour.
  • Viladichanpate ou villuppattu (« chant d'arc »), est un chant rituel populaire accompagnĂ© de l'arc musical villu ou villâdivâdyam, 2 jâlra, 2 katta, 1 ghata et 1 udukku.

On ne peut écarter les musiques rituelles pratiquées aussi ici par la communauté musulmane des Mappilas, avec un mélange de langue arabe et malayalam.

  • Mappila Pattu, des chants dĂ©votionnels divisĂ©s en Mailanchi pattu, Oppana pattu (pour les noces) et Ammayi pattu.
  • Kuthu Ratheeb, un rituel religieux martial.

Enfin, on se doit de citer les musiques rituelles dédiées aux divinités serpents et dont les Pulluvars sont les spécialistes :

  • Pulluvan Pattu, chant rituel d'exorcisme, liĂ© aux cultes des naga, serpents, fantĂ´mes et esprits.
  • Naveru Pattu (littĂ©ralement "chasser la (mauvaise) langue"), pour traiter des infortunes, du mauvais-Ĺ“il et des influences nĂ©fastes.

Théâtres et danses

Les formes théâtrales ou dansées sont intimement liées aux musiques et aux rituels :

Kathakali
Une troupe d'hommes, de face, vêtus d'un pagne blanc, pieds nus, brandissent de grand bâtons.
Danse kéralaise de Theyyam. Février 2018.
  • Chakyar Koothu, narration avec mizhâvu et ilatâlam.
  • Charadupinnikkali, danse
  • Chavittu Nadakam ou Chavittunatakam, théâtre musical chrĂ©tien
  • Duff Muttu, danse islamique
  • Garudan Thookkam, danse et transe rituelle
  • Kathakali, drame dansĂ© avec chenda, maddalam, ilatâlam et chennala
  • Kerala Natanam, danse rĂ©cente inspirĂ©e du katakhali
  • Kolam Thullal, danse rituelle
  • Kolkali, danse martiale
  • Koodiyattam, théâtre musical avec mizhâvu
  • Krishnanattam, danse proche du katakhali centrĂ©e sur Krishna, avec chennala
  • Kummattikali, danse masquĂ©e
  • Kuthiyottam, danse rituelle pour les enfants
  • Malayikuthu, danse rituelle
  • Mangalamkali, danse rituelle chrĂ©tienne
  • Marathukali, danse
  • Mudiyettu, danse rituelle
  • Mohiniattam, danse
  • NangiÇŽr KĹ«thu, drame musical avec mizhavu.
  • Ottamthullal, théâtre dansĂ©
  • Poorakkali, danse rituelle
  • Sarpam Thullal, danse consacrĂ©e aux serpents
  • Thacholikali, danse rituelle
  • Theyyam, danse rituelle
  • Thiriyuzhichil, danse consacrĂ©e aux serpents
  • TĂ´lpavakoothu, théâtre d'ombres avec ilatâlam
  • Velakali, danse rituelle

Musique folklorique

On peut aussi signaler l'existence de musiques ou chants dédiés à des activités :

  • Ona Pattu, un chant de rĂ©colte

Instruments de musique

Vents

Chendas

Cordes

Percussions

Sources et liens externes

  • (en) Rolf Killius, Ritual Music and Hindu Rituals of Kerala, New Delhi : BR Rhythms, 2006. (ISBN 81-88827-07-X)
  • Christine Guillebaud, Le chant des serpents. Musiciens itinĂ©rants du Kerala (+ 1 DVD-rom), CNRS Éditions, 2008.
  • (fr) Perya malam et vĂ®nâ
  • (en) Photos et vidĂ©os
  • (en) VidĂ©os
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