Musée national du Cameroun
Le Musée national du Cameroun est situé à Yaoundé.
Type |
Musée national |
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Ouverture | |
Surface |
5 000 m2 |
Site web |
Collections |
Masques traditionnels, instruments de musique, catalogue photographique |
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Nombre d'objets |
Œuvres contemporaines, emblèmes |
Protection |
Monument du Cameroun (d) |
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Pays | |
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Commune | |
Adresse |
Musée National du Cameroun, 75058 Yaoundé- Cameroun |
Coordonnées |
3° 51′ 37″ N, 11° 30′ 56″ E |
Historique du Musée national
Le projet du Musée national
Le Musée national du Cameroun est logé dans l’ancien palais présidentiel. Ce site historique, lieu de mémoire de l’histoire politique de ce pays, est affecté au Musée national le 17 novembre 1988, grâce à une décision du Président de la République du Cameroun, Paul Biya. L’ensemble, étalé sur 15 000m² environ, est constitué d’un édifice central de 5 000m², en surface bâtie, quelques bâtiments annexes et d’un jardin.
Il qui recèle une collection provenant de tout le territoire et traduisant non seulement l’histoire du Cameroun mais aussi l’identité culturelle des groupes ethniques.
Historique de l'Ă©difice
Architecture et organisation des salles
L’ancien palais présidentiel devenu Musée national avait d’abord servi de résidence au major Hans Dominik (1870-1910), qui dirigea le poste militaire de Yaoundé à l’époque du protectorat allemand. Après la Première Guerre mondiale et le retrait à l’Allemagne de toutes ses colonies, le bâtiment sera repris par les Français pour servir de Palais du Gouverneur à partir de 1930. À la fin des années 1940, le bâtiment devient palais des gouverneurs français à l’instar de Roland Pré, André Soucadaux, Pierre Charles Cournarie et d’autres jusqu’en 1950[1].
En 1988, Paul Biya décide de transformer l’ancien palais présidentiel en Musée national. En 1993, ledit musée devient un service de la Direction du patrimoine culturel, selon le décret n° 93/138 du 19 mai 1993 portant organisation du Ministère de la Culture. Ce Ministère est créé le 27 novembre 1992.
La décision du président Paul Biya de faire du Palais présidentiel le Musée national est le premier acte de la mise sur pied d’un véritable Musée national. Le Ministère de l’Information et de la Culture de l’époque est chargé de matérialiser ce projet, une mission d’étude est mise sur pied, dirigée par le couple Germain et Galitzine Loumpet enseignants de l’université de Yaoundé. L’architecte Barry Lane, expert mis à la disposition de cette mission par l’Unesco y est associé. Ce dernier est charge de « l’aménagement de l’environnement du musée ainsi que de la traduction, en termes de travaux d’architecture de la trame du musée ».
Sur la base de nombreuses études et multiples voyages effectués en Europe et en Afrique de l’Ouest entre 1990 et 1991, un rapport technique, fruit d’un travail intellectuel et administratif, présentant les contours du projet est remis au Ministre de l’Information et de la Culture (MINFOC). L’année 1991 marque donc la phase de conception du projet et le MINFOC, Augustin Kontchou Kouemegni crée le 19 décembre 1991 la « Commission de mise en place du Musée National » ladite Commission était constitué de 20 membres, parmi lesquels le MINFOC qui présidait personnellement. Outre le Ministre, Germain Loumpet et Alexandra Galitzine Loumpet qui avait participé à l’équipe de conception, faisait partie de la Commission, le Directeur de la Culture et de la Cinématographie, responsable de la gestion des musées, des sites et monuments historiques, était également concerné.
A la fin de cette année 1997, de nombreux travaux sont effectués au Musée national en vue de son ouverture. Ces travaux portent sur la présentation muséographique des collections et définition des rôles entre les diverses composantes du musée et leurs relations mutuelles. Un peu plus d’un an après, c’est-à -dire en 1999, le Ministre de la Culture organise un séminaire de formation en vue de renforcer les capacités des participants dans la gestion des collections publiques et privées.
Ce projet de création du Musée national dans l’enceinte de l’ancien palais présidentiel est aussi fastidieux que le précédent pour au moins 2 raisons : de par son objectif principal qui est celui d’en faire un creuset de l’unité des cultures nationales, de renforcement de la cohésion sociale, bref un laboratoire de la construction de l’identité culturelle camerounaise. Il l’est aussi de par ses fonctions, car il était prévu que le Musée national comprenne des jardins, un musée en plein air, une bibliothèque et un pôle de la recherche.
L’ouverture du Musée national dans la foulée du 21e Sommet France-Afrique organisé à Yaoundé du 17 au 19 janvier 2001 parait être la résurgence du projet du Musée national du Cameroun (MUSCA) piloté par Germain et Alexandra Gilitzine Loumpet et qui a périclité à partir de l’année 1992. De nombreuses critiques médiatiques et hommes de culture vont se soulever contre le Musée national ce d’autant qu’à cette ouverture, de nombreux chantiers portant sur la réhabilitation sont encore en cours. Le Musée national a ouvert ses portes sans que la muséographie et l’organigramme ne soient achevés. Les conséquences ne se feront pas attendre longtemps. Le Musée national sera incapable d’assumer convenablement les taches qui lui incombent, à savoir son rôle d’éducation, de conservation et de diffusion du patrimoine culturel. Il fermera ses portes en 2008. Quelque temps après, des travaux de réhabilitation y seront engagés sous la houlette du Ministre de la Culture, Ama Tutu Muna pour une durée de 7 ans.
En 2009, le musée ferme ses portes pour rénovation sous l’impulsion du ministre des arts et de la culture madame Ama Tutu Muna. Enfin, le décret n°2014/0881/P.M. du 30 avril 2014 a permis au Musée national du Cameroun d’avoir un organigramme. Ces travaux de rénovation dureront jusqu’en 2015, avec sa réouverture officielle le [2].
Une soirée de gala accompagne cette réouverture avec la participation de plusieurs artistes camerounais : X-Maleya, Stanley Enow, Kareyce Fotso, Sanzy Viany, Dynastie le Tigre…, une danse classique du couple Maxim Beloserkovsky et Irina Dvorovenko, et bien d’autres[3] - [4].
Administration
Principales œuvres exposées
Dans ce musée sont conservés les éléments de la culture matérielle ancienne de quatre aires culturelles qui constituent l’ensemble du territoire camerounais, notamment l’aire culturelle Grassfields, Sawa, Soudano-Sahélien et Fang Béti. Cet espace, plein de symbole, est construit en 1930 par le Gouverneur français Marchand. Puis, il a connu des extensions à partir de 1960 sous les auspices du tout premier Président du Cameroun, El Hadj Ahmadou Ahidjo.
Les études scientifiques et techniques, pour sa réhabilitation, ont débuté en 1991. L’idée est d’en faire un cadre de conservation, d’exposition, de préservation, de promotion et de communication du patrimoine culturel camerounais. C’est ainsi que le Musée National du Cameroun, situé à Yaoundé, est ouvert officiellement le 15 janvier 2015. C’est un cadre où l’Histoire est parlante. Pour Engelbert Mveng cité par Joseph-Marie Essomba, le Musée National dépasse le simple cadre de conservation et de préservation de la culture matérielle. Il se présente désormais comme un établissement où l’on met en valeur le patrimoine culturel, c’est un livre ouvert au grand public où chacun apprend à mieux connaître son pays, c’est une école d’intégration nationale où chacun s’identifie et éprouve un sentiment de fierté et d’appartenance à la nation (J-M. Essomba, 1992 : 288-293).
Bâti sur une superficie de 5 000 m2[5], le musée national, qui symbolise la régénération et la renaissance de la culture camerounaise[6] comporte une trentaine de salles équipées[7] :
- de symboles culturels du Cameroun : des masques traditionnels, des instruments de musique : mvet, castagnattes, sanza, cloches…, d’habitats traditionnels ;
- de Polyptyque (toile géante réalisée par une dizaine d’artistes africains, offert au Cameroun en par l’arrière-petite-fille de Pierre Savorgnan de Brazza, l’italienne Idana Pucci[8] ;
- d’emblèmes (armoiries, drapeau national avec hymne en versions littéraire et musicale) ;
- de catalogues photographiques des 50 dernières années du Cameroun (10 ans par salle avec un résumé des événements politiques, sociaux, économiques et diplomatiques ayant marqué cette période) ;
- de cartes présentant les différentes modifications de la superficie du Cameroun[9] ;
- d’exemplaires de la constitution, des découvertes archéologiques ;
- de portraits des nationalistes, des sportifs, des musiciens ainsi que de tous ceux qui ont marqué l’histoire politique du Cameroun depuis son indépendance[5] ;
- d’expositions de vêtements et costumes patrimoniaux des dix régions[2].
Notes et références
- Site officiel du Ministère des arts et de la culture du Cameroun
- © 2015 AFP, « Cameroun: le musée national revit après une importante rénovation », La Dépêche,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- http://www.africultures.com/php/index.php?nav=evenement&no=38101
- Article tiré du quotidien camerounais Cameroon Tribune
- « Cameroun : Musée national, une machine à explorer le temps – Jeune Afrique », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Cameroun: le musée national revit après une importante rénovation », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- https://www.cameroon-tribune.cm/index.php?option=com_content&view=article&id=85728:yaounde-le-musee-national-se-donne-a-voir&catid=1:politique&Itemid=3
- Interview de Madame Ama Tutu Muna, ministre des arts et de la culture, lors de la réception du polyptyque
- « Cameroun: le musée national revit après une importante rénovation – Jeune Afrique », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
Annexes
Bibliographie
- Mathieu Olivier, « Cameroun : Musée national, une machine à explorer le temps », in Jeune Afrique, , [lire en ligne]
- Hugues Heumen Tchana, Musées nationaux d'Afrique : rôles et enjeux. Le musée national de Yaoundé, L'Harmattan, 2014, 208 p. (ISBN 978-2-343-03779-0)