Musée national des prisons (Fontainebleau)
Le musĂ©e national des prisons est un ancien musĂ©e français situĂ© Ă Fontainebleau (Seine-et-Marne). InstallĂ© dans les bĂątiments de l'ancienne maison d'arrĂȘt de Fontainebleau, il est ouvert au public entre 1995 et 2010. Depuis sa fermeture, ses collections sont conservĂ©es par l'Ăcole nationale d'administration pĂ©nitentiaire, situĂ©e Ă Agen (Lot-et-Garonne).
Ouverture |
17 septembre 1995 |
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Fermeture |
31 décembre 2010 |
Surface |
1 600 m2 |
Site web |
Protection |
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Pays | |
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Commune | |
Adresse |
1, rue du Sergent Perrier |
Coordonnées |
48° 24âČ 35âł N, 2° 42âČ 12âł E |
Maison d'arrĂȘt de Fontainebleau
Au dĂ©but des annĂ©es 1990, la maison d'arrĂȘt de Fontainebleau est choisie pour devenir l'emplacement du futur musĂ©e. Le bĂ€timent, construit en 1845 sur un modĂšle pennsylvanien par l'architecte du conseil gĂ©nĂ©ral de la Seine-et-Marne (le mĂȘme qui a dessinĂ© les prisons de Meaux et de Coulommiers[1]), est reprĂ©sentatif des prisons Ă©rigĂ©es sous la TroisiĂšme RĂ©publique. La maison d'arrĂȘt de Rouen appartient au mĂȘme style architectural pĂ©nitentiaire de cette pĂ©riode. Ce style se caractĂ©rise par la reprise du plan en nef du systĂšme des prisons des couvents[2]. Le bĂątiment devient maison d'arrĂȘt Ă partir de 1855[1].
- BĂątiment principal.
- Entrée principale.
La prison compte 45 cellules de 9mÂČ disposĂ©es sur 2 Ă©tages[3] (peut-ĂȘtre seulement 36 cellules avant rĂ©amĂ©nagement[4]). La dĂ©tention est orientĂ©e vers la chapelle ou l'autel. La surveillance s'effectue depuis l'observatoire en rotonde (cours camembert). Le modĂšle pĂ©nitentiaire du tout cellulaire (isolement total de jour comme de nuit) dĂ©fendu en France par Alexis de Tocqueville domine la conception[2]. Les murs entourant le bĂątiment font 5 mĂštres de hauteur[1]. Avec son plan panoptique, le surveillant au centre du dispositif peut voir tous les dĂ©tenus sans ĂȘtre vu[5].
DÚs les années 1880, la taille réduite de la prison la rend inadéquate, et des constats de délabrement sont déjà évoqués, mais le conseil général refuse systématiquement d'entretenir et d'agrandir la prison bellifontaine[4].
Durant la Seconde Guerre mondiale, les autoritĂ©s allemandes reprennent la prison de Fontainebleau pour y incarcĂ©rer les auteurs d'« actes terroristes ». Le , puis le , respectivement 22 puis 17 dĂ©tenus disparaissent. Le , des soldats amĂ©ricains dĂ©couvrent les dĂ©pouilles des 39 prisonniers disparus en creusant le sol des environs d'Arbonne-la-ForĂȘt[6].
La prison ferme en , ses éléments carcéraux sont retirés, et le site est classé monument historique en 1996[2] - [1].
Création du musée
L'idée d'un musée pénitentiaire est apparu dÚs l'exposition universelle de Paris de 1889[3]. En 1967, 1975, 1981 et 1982, des collectes sont menées dans toutes les prisons de France et d'outre-mer en vue de créer un musée pénitentiaire. En 1986, Mme C. Parpoil est nommée pour concrétiser le projet en qualité de conservateur détaché des Musées de France[2]. En 1991, l'archiviste-paléographe Catherine Prade, précédemment directrice du musée de la serrure (fermé en 2003), est nommée conservateur du musée national des prisons[3].
Au dĂ©but des annĂ©es 1990, la maison d'arrĂȘt de Fontainebleau est choisie pour devenir l'emplacement du futur musĂ©e. Les objets collectĂ©s y sont installĂ©s en . Le , le garde des sceaux Jacques Toubon signe l'arrĂȘtĂ© Ă©tablissant la crĂ©ation du MusĂ©e national des prisons[2]. La prison est considĂ©rĂ©e par le ministĂšre de la justice comme «un tĂ©moin remarquable de l'architecture carcĂ©rale du XIXe siĂšcle»[7]. Les collections prĂ©sentĂ©es retracent l'histoire de l'administration pĂ©nitentiaire Ă partir du XVIe siĂšcle[8]. La remise Ă niveau des lieux suscite un budget d'un million d'euros[9].
Le musée a d'abord ouvert ses portes uniquement aux universitaires, aux membres de l'administration, et aussi aux studios de cinéma pour filmer des scÚnes carcérales. à partir de [5], l'office du tourisme de Fontainebleau y organise des visites groupées sur rendez-vous sous la conduite d'un conférencier[10].
Le conservateur Catherine Prade quitte le poste en 2008 et n'est pas remplacée. N'ayant jamais pu ouvrir pleinement ses collections au grand public, le musée ferme ses portes le .
En , les bùtiments sont vendus aux enchÚres à un promoteur souhaitant transformer les locaux en appartements[11] - [10]. Le budget pour rénover le bùtiment est estimé à deux millions d'euros[12]. La mairie de Fontainebleau n'a elle pas souhaité préempter le site[1] - [9].
Collections
Les collections du musĂ©e sont expĂ©diĂ©es Ă lâĂcole nationale d'administration pĂ©nitentiaire (Ănap) Ă Agen. Le fonds de Fontainebleau contenait de nombreux documents sur, entre autres, l'histoire pĂ©nale et pĂ©nitentiaire en France et Ă lâĂ©tranger. Il reprĂ©sente plus de 10 000 documents, souvent originaux, en français et en anglais essentiellement, couvrant une pĂ©riode de trois siĂšcles dâhistoire (17e- 20e siĂšcles). L'idĂ©e de constituer une bibliothĂšque de rĂ©fĂ©rence est nĂ©e de la volontĂ© initiale de la Direction de l'administration pĂ©nitentiaire (DAP), en 2000, de rattacher Ă l'ENAP le centre de documentation historique du musĂ©e national des prisons Ă Fontainebleau.
Ainsi sont regroupés en un seul lieu plusieurs fonds historiques concernant les prisons qui constituent le centre de ressources sur l'histoire des crimes et des peines (CRHCP) intégré au sein de la médiathÚque Gabriel-Tarde en . Il rassemble, conserve, et met à disposition des publics une documentation rare et peu accessible jusque-là .
Parmi les piÚces de collection, on retrouve également des objets interdits saisis pendant les fouilles de cellules, des gadgets bricolés, des draps tressés pour s'évader, et des objets avalés par les détenus[2].
Quelques piÚces des collections du musée :
- Les Forçats, lithographe d'Horace Vernet, 23x15. 1840.
Notes et références
- « Fontainebleau : l'ancien MusĂ©e des prisons n'a pas trouvĂ© preneur », Le Parisien,â (lire en ligne)
- Catherine Prade, « Le musĂ©e national des prisons Ă Fontainebleau, entretien avec Catherine Prade », Criminocorpus,â (lire en ligne)
- « Le Louvre invite Robert Badinter », Louvre Auditorium,â (lire en ligne)
- Raoul Lajoye, La femme en prison: le transfĂšrement des re-Ìclusionnaires en AlgĂ©rie ..., A. Durand et Pedone-Lauriel, , p.94
- « La prison-musĂ©e de Fontainebleau ouvre ses portes », Le Moniteur,â (lire en ligne)
- « 7 dĂ©cembre 1944 : Les fusillĂ©s dâArbonne-la-ForĂȘt », Archives dĂ©partementales de Seine-et-Marne,â (lire en ligne)
- « Un musĂ©e national des prisons », LibĂ©ration,â (lire en ligne)
- Administration pénitentiaire, « Le musée national des prisons : présentation », sur Justice.gouv.fr, (consulté le )
- « La prison de Fontainebleau est Ă vendre ! », Actu.fr,â (lire en ligne)
- Le Parisien, « Le musée national des Prisons condamné », sur Leparisien.fr, (consulté le )
- Quel avenir pour la prison de Fontainebleau article sur le site Criminocorpus.hypothĂšses.org
- « Patrimoine. La prison a (enfin) trouvĂ© preneur », Actu.fr,â (lire en ligne)
Voir aussi
Liens externes
- Le musée national des prisons sur le site Justice.gouv.fr.
- Catherine Prade, Lâimpossible musĂ©e ? 1989-2005, le musĂ©e national des Prisons sur le site Journals.openedition.org. Long article documentĂ© qui aborde l'historique et la description des collections.