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Musée du Masque de fer et du Fort Royal

Le musée s'appelait à l'origine Musée de la Mer[1], mais a changé de nom[2] à partir de 2020 au Musée du Masque de fer et du Fort Royal[3]. Ce Musée de France (Numéro de référence du musée : 0602902 ; Numéro d'identification : M0873[4]) est un Musée archéologique[5] explorant terre et mer[6]

Musée du Masque de fer et du Fort Royal
Le musée du Masque de fer et du Fort Royal
Informations générales
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Coordonnées
43° 31′ 23″ N, 7° 02′ 38″ E
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Situation géographique

Le musée du Masque de fer et du Fort Royal est installé dans le fort royal de l’île Sainte-Marguerite au large de Cannes dans le département des Alpes-Maritimes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur (France).

Les bâtiments

Le bâtiment le plus imposant du fort, dit le « Vieux Château » s’est constitué autour des citernes romaines avec des développements importants aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Le musée du Masque de fer et du Fort Royal, créé officiellement en 1977, présente à partir de 1978 des vestiges archéologiques issus de fouilles terrestres et sous-marines, des maquettes explicatives et des œuvres d’art contemporaines. Le musée est organisé sur plusieurs niveaux :

  • les prisons d’état dans une aile indĂ©pendante construite par Louis XIV ;
  • au rez-de-chaussĂ©e, les citernes romaines du château ancien ;
  • le premier Ă©tage avec les produits des Ă©paves et les fresques romaines et des salles s’ouvrant sur une vaste terrasse rĂ©servĂ©es aux expositions internationales temporaires estivales.

Le musée

Le bâtiment le plus imposant du fort, dit « le Vieux Château », construit au XVIIe siècle sur des citernes romaines, se divise en deux espaces : les prisons et le musée. Le musée du Masque de fer et du Fort Royal, crée officiellement au printemps 1977, présente des vestiges archéologiques, issus de fouilles terrestres et sous-marines et des maquettes explicatives. Des salles s’ouvrant sur une vaste terrasse sont réservées aux expositions temporaires.

Bon nombre de prisonniers se sont succédé : outre « le Masque de fer », le fort compta des pasteurs protestants, des prisonniers de famille, les Mamelouks de Napoléon[7], smala d'Abd el-Kader : entre 1841 et 1850, des centaines d'algériens sont incarcérés en France. Ils débarquent sur l'île en 1843, ils s'entassent dans le fort qui compte 554 détenus en 1847. Les femmes et les hommes sont séparés. Ils tentent de vivre comme dans leur pays. Un cimetière fut construit afin d'y ensevelir ceux morts sur l'île. Fin de l'incarcération : 1856…

Le mémorial huguenot

Dans le fort de l’île Sainte-Marguerite furent enfermés des protestants pour « crime de religion » aux XVIIe et XVIIIe siècles.

En 1950, un mémorial huguenot a été aménagé dans une ancienne cellule. Il rend hommage à six ministres protestants qui furent incarcérés à perpétuité dans le fort :

  • Paul Cardel, pasteur Ă  Rouen, arrive Ă  Haarlem (Hollande), le Ă  l’âge de 35 ans. Il rentre en France en 1688. ArrĂŞtĂ© au chevet d’une malade, Ă  Paris, le , il est envoyĂ© Ă  Sainte-Marguerite le . Il y meurt, fou, le .
  • Pierre de Salve, sieur de Bruneton, est nĂ© Ă  Vergèze (Gard). En 1685, il Ă©tudie la thĂ©ologie Ă  Schaffhouse (Suisse) puis est nommĂ© pasteur Ă  l’Église wallonne d’Ardenbourg, le . Il demande alors un congĂ© pour « affaires importantes ». ArrĂŞtĂ© Ă  Paris, le , il est transfĂ©rĂ© Ă  Sainte-Marguerite le . On a conservĂ© de lui le sermon « Christ m’est gain Ă  vivre et Ă  mourir ».
  • Gabriel Mathurin, dit Lestang est originaire d’Uzès. Il est nommĂ© pasteur Ă  Arnhem (Hollande) en 1687. Il est arrĂŞtĂ© Ă  Paris le , Ă  l’âge de 50 ans, incarcĂ©rĂ© Ă  Sainte-Marguerite et libĂ©rĂ© en 1715. Il meurt en Irlande en 1718.
  • Mathieu de Malzac, nĂ© Ă  Uzès en 1657, Ă©tudie Ă  Genève. Il est pasteur Ă  La Bastide (Bas-Languedoc) puis Ă  Rotterdam en 1686. Ă€ partir de 1689, il exerce son ministère entre Paris et Lyon. ArrĂŞtĂ© en 1692, il est emprisonnĂ© Ă  l’île Sainte-Marguerite. Pontchartrain, ministre de Louis XIV, demande qu’il soit traitĂ© avec humanitĂ©. Cette recommandation lui vaut le privilège exceptionnel d’une promenade de 2 heures. Il meurt dans sa prison, le .
  • ElisĂ©e Giraud, de Bergerac, figure sur une liste dressĂ©e Ă  Rotterdam. Il passe d’Angleterre en Hollande puis Ă  Paris. EnfermĂ© deux ans Ă  Vincennes, il est transfĂ©rĂ© Ă  Sainte-Marguerite le .
  • Jean Gardien Givry, nĂ© Ă  Vervins en 1647, est nommĂ© pasteur Ă  Sedan, Montpellier, NĂ®mes puis Plymouth pendant 5 ans. Il rentre en France en 1691 et tient des assemblĂ©es, notamment Ă  Saint-Quentin, La BoĂ®te Ă  Cailloux et Château-Thierry. Il est arrĂŞtĂ© au bout de 7 mois puis dĂ©portĂ© avec ElisĂ©e Giraud.

Les fouilles

En 1972, des travaux menés dans l’enceinte du Fort Royal de l’île Sainte-Marguerite ont mis au jour des vestiges antiques importants. Quatorze campagnes de fouilles programmées entre 1973 et 1986, dirigées par Georges Vindry, ont établi l’occupation du site du VIe siècle av. J.-C. jusqu’au IVe siècle av. J.-C. apr. J.-C. :

  • Occupation prĂ©-romaine.
  • Habitat structurĂ© de type hellĂ©nistique (maisons, ruelles, Ă©gouts), Ier siècle av. J.-C.
  • Muraille avec des structures semi-circulaires (rempart ou mur de soutènement) fin Ier siècle av. J.-C.
  • Plusieurs cryptoportiques, 15-20 apr. J.-C.
  • MatĂ©riel du IVe siècle apr. J.-C.
  • La richesse de la dĂ©coration des Ier siècles av. et ap. J.-C. (peintures, stucs, mosaĂŻques) permet de penser Ă  une ou plusieurs riches demeures ou bâtiments publics.
  • Seule une dĂ©dicace de Lero et Lerine est venue rappeler le souvenir du sanctuaire Ă©voquĂ© par Strabon et Pline l’Ancien.

En 1995, Annie Arnaud a travaillĂ© et Ă©tudiĂ© les structures et le matĂ©riel mis au jour par Georges Vindry. Dernièrement (en 2007), une prospection non destructive effectuĂ©e par la sociĂ©tĂ© Terranova a permis de dresser une cartographie des sous-sols Ă  l’intĂ©rieur du Fort. Aujourd’hui, cet ancien chantier de fouille prĂ©servĂ© par une barrière en bois permet aux visiteurs d’apprĂ©hender, dans une tranchĂ©e ouverte de 30 Ă— 5 m, le mur de rempart et le tracĂ© des maisons.

Expositions temporaires

Le musée présente chaque été une exposition temporaire :

  • 2005 : « Cannes, lumières blanches », photographies Olivier MĂ©riel ;
  • 2006 : « Cannes, Vibrato », photographies de Gilles Leimdorfer ;
  • 2007 : « Le Fort royal de l’île Sainte-Marguerite au XVIIe siècle », dans le cadre du tricentenaire de la mort de Vauban ;
  • 2009 : « Bellini, couleurs d’eau » ;
  • 2010 : « Ella Maillart, une vie de voyages », en collaboration avec le MusĂ©e de l’ÉlysĂ©e, Lausanne.

Fréquentation

Chiffres de fréquentation 2001-2020[8]
Année Entrées gratuites Entrées payantes Total
2001 20 657 37 752 58 409
2002 15 937 23 214 39 151
2003 19 945 15 684 35 629
2004 17 833 15 450 33 283
2005 28 622 40 429 69 051
2006 34 022 42 511 76 533
2007 36 301 50 334 86 635
2008 39 239 47 942 87 181
2009 35 821 48 638 84 459
2010 37 904 44 377 82 281
2011 35 752 47 064 82 816
2012 36 718 43 317 80 035
2013 35 981 44 519 80 500
2014 38 898 47 990 86 888
2015 37 823 45 059 82 882
2016 35 794 41 654 77 448
2017 34 837 45 690 80 527
2018 41 397 33 508 74 905
2019 43 900 34 493 78 393
2020* 42 627 17 549 42 176
  • Cette est la première annĂ©e, le musĂ©e Ă©tait connu sous le nom de MusĂ©e du Masque de fer et du Fort Royal[9]

Label « Musée de France »

La conservation et la présentation au public de ses collections revêtant un intérêt public, le musée du Masque de fer et du Fort Royal est labellisé « Musée de France »[10].

Changement de nom

Connu sous le nom « Musée de la Mer », le musée est officiellement renommé « Musée du Masque de fer et du Fort Royal » en 2021 par la ville de Cannes.

Notes et références

  1. « Fort, actuellement Musée de la Mer » [archive du ], sur POP (Open Heritage Platform) - Ministère de la Culture (consulté le )
  2. « Le musée du Masque de fer et du Fort Royal » [archive du ], sur Cannes (www.cannes.com/fr) (consulté le )
  3. « Le musée du Masque de fer et du Fort Royal » [« Musée du Masque de Fer et du Fort Royal »] [archive du ], sur POP (Open Heritage Platform) - Ministère de la Culture (consulté le )
  4. « Fréquentation des Musées de France » [archive du ], sur Ministère de la Culture (consulté le )
  5. (en) « Museum display » [archive du ], sur Cannes (www.cannes.com/en) (consulté le )
  6. « Musée du Masque de fer et du Fort Royal » [fort-royal/exhibitions-at-the-museum.html archive du ], sur Cannes (www.cannes.com/fr) (consulté le )
  7. Cavaliers égyptiens rescapés des massacres de la Terreur blanche. En 1816, une centaine de mamelouks de l'ex-garde impériale venant de Melun avec leur famille furent incarcérés aux frais du gouvernement
  8. « Fréquentation des Musées de France », sur data.culture.gouv.fr (consulté le )
  9. « Musée du Masque de Fer et du Fort Royal » [archive du ], sur Cannes (www.cannes.com/en) (consulté le )
  10. « Musée de la Mer », notice no M0873, base Muséofile, ministère français de la Culture

Voir aussi

Bibliographie

  • Annie Arnaud, Les Ă®les de LĂ©rins, Sainte-Marguerite et Saint-Honorat (Cannes, Alpes-Maritimes), Des Ă®les cĂ´te Ă  cĂ´te, supplĂ©ment au Bulletin archĂ©ologique de Provence, 1, 2003.
  • Alix Barbet, Les peintures de l’île Sainte-Marguerite, ArchĂ©ologie d’Orient et d’Occident, CNRS, 1993
  • Fabien Blanc, Prospection gĂ©ophysique au Fort royal de l’île Sainte-Marguerite, ARCHEAM no 15, 2008.
  • FrĂ©dĂ©rique Citera-Bullot, Le Fort royal de Sainte-Marguerite au XVIIe siècle, catalogue de l’exposition 2007, musĂ©e de la Mer, Ville de Cannes.
  • FrĂ©dĂ©ric de La Grandville, Edmond de Ginoux, ethnologue en PolynĂ©sie française dans les annĂ©es 1840, Paris, L’Harmattan, Collection « Graveurs de mĂ©moire », 2002, 416 pages.
  • FrĂ©dĂ©ric de La Grandville, La PolynĂ©sie française sous le règne de Louis-Philippe (1836-1846), prĂ©face, Ă©dition critique annotĂ©e et restituĂ©e du manuscrit « Histoire des Ă©vĂ©nemens politiques » d’Edmond de Ginoux, (1846), Paris, L’Harmattan, 2016, 310 pages.
  • Bariaa Mourad, L’image et l’objet dans la recherche ethnologique et musĂ©ologique. Conception d’un CD-ROM ethnomusicologique ; Thèse de Master ; France : UniversitĂ© de Provence, Centre d’Aix ; 1995.
  • Georges Vindry, L’archĂ©ologie de l’île Sainte-Marguerite et les fouilles de l’acropole de Lero, Annales de la sociĂ©tĂ© scientifique et littĂ©raire de Cannes, 33, 1987.

Articles connexes

Liens externes

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