Mouvements oculaires lors de la lecture
Le traitement visuel des mots implique des mouvements oculaires lors de la lecture. L'œil humain possède une acuité maximale sur une petite zone du champ visuel correspondant à la partie la plus sensible de la rétine, la fovéa. De fréquents mouvements oculaires lors de la lecture permettent de repositionner cette zone d'un mot à l'autre.
Mouvements oculaires et perception visuelle
Les mouvements oculaires lors de la perception visuelle se font à 2 à 4 fixations par seconde. Cela est aussi valable pour la lecture. Un bon lecteur lit généralement avec une vitesse entre 3 et 4 fixations par seconde, un débutant avec 2 à 3[1].
Pendant une fixation, la vision fovéale du lecteur se concentre sur les détails inconnus du texte tandis que la vision périphérique permet de reconnaître des syllabes ou des mots entiers à une acuité réduite.
Histoire
Pionniers
Au XIe siècle le médecin perse Ibn al Haytham, a observé que la lecture demandait des mouvements oculaires rapides. Il semble avoir fait la distinction entre la vision périphérique et la vision fovea[2].
Leonard de Vinci, (1452-1519) analysait le premier les caractéristiques de l’œil humain par un procédé expérimental. Il a anatomisé l’œil humain et a fait des expériences avec des boules de cristal remplies d’eau. Son commentaire : Plusieurs auteurs ont donné une description de la fonction de l’œil. Mais j’ai trouvé que c’est complètement différent[3].
Il a en effet découvert la différence entre la vision fovéale et périphérique.
Un autre pionnier des mouvements oculaires était Hermann von Helmholtz avec son livre sur l’optique physiologique[4]. Helmholz s’est occupé de la manière physiologique comment l’œil humain peut accomplir ses mouvements. Il était déçu de sa qualité optique.
En 1879 le médecin français Émile Javal a utilisé un miroir pour observer les mouvements oculaires lors de la lecture silencieuse. Il a utilisé le premier le mot saccade pour designer le mouvement rapide entre deux fixations.
Oculométrie
Les premiers systèmes d’enregistrement étaient mécaniques ou réflectifs. Pour une analyse exacte de la lecture leurs résultats n’était pas assez précis.
En 1922, Schott a inventé le système électro-oculographique (EOG), une méthode pour enregistrer le potentiel entre la cornée et la rétine[5].
Ce système était beaucoup plus précis et fiable et s’utilisait pendant des décennies.
Les systèmes modernes pour analyser les mouvements oculaires lors de la lecture utilisent la réflexion de la lumière infra-rouge pour déterminer la position exacte du regard lors de la lecture.
Notes et références
- ST Taylor « Eye Movements in Reading: Facts and Fallacies » American Educational Research Association 1965;2(4):187-202.
- (en) Heller D (1988) « On the history of eye movement recording » in: Eye movement research: physiological and psychological aspects, Toronto: CJ Hogrefe, 37–51
- LEONARDO DAVINCI (1955), das Lebensbild eines Genies, Emil Vollmer Verlag, Wiesbaden Berlin. Dokumentation der DAVINCI Ausstellung in Mailand 1938, p. 430; cited in 'Hans-Werner Hunziker, (2006) Im Auge des Lesers: foveale und periphere Wahrnehmung - vom Buchstabieren zur Lesefreude' [L’œil du lecteur: les perceptions périphériques et fovéales – comment arriver à la joie de lire] Transmedia Stäubli Verlag Zürich 2006 (ISBN 978-3-7266-0068-6).
- (de) Helmholtz H. Handbuch der physiologischen Optik. Leopold Voss, Leipzig, 1867
- (de) Schott E. (1922) « Über die Registrierung des Nystagmus und anderer Augenbewegungen vermittels des Saitengalvanometers », Deutsches Archiv für klinische Medizin 140:79–90