Moulins du vieux pont de Limay
Les moulins du vieux pont de Limay étaient situés sur le vieux pont de Limay, qui enjambe un bras de la Seine sur le territoire de la commune de Limay, dans le département des Yvelines. Comme de nombreux anciens ponts enjambant la Seine de Poissy à Vernon, ce pont comportait des moulins au-dessus de sa structure, où des pêcheries étaient installées. Il n'en reste que des témoignages dans des gravures ou des peintures anciennes.
Les moulins du vieux pont de Limay | ||||
Le pont au XIXe siècle supportant le dernier moulin. | ||||
GĂ©ographie | ||||
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Pays | France | |||
RĂ©gion | ĂŽle-de-France | |||
DĂ©partement | Yvelines | |||
Commune | Limay | |||
Coordonnées géographiques | 48° 59′ 31″ N, 1° 43′ 32″ E | |||
Fonction | ||||
Franchit | Seine | |||
Fonction | Pont routier | |||
Construction | ||||
Construction | XIe siècle | |||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : ĂŽle-de-France
GĂ©olocalisation sur la carte : Yvelines
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Histoire
Au XIIIe siècle, trois moulins sont attestés sur le pont. Le couvent de l'Abbaye Saint-Corentin avait, sur le pont de Mantes[1], un moulin qui fut détruit lors d’une inondation en 1658.
Le nom d'un exploitant des moulins est connu pour le début du XIXe siècle par un acte notarié : le 15 nivose an 12 (), le moulin du Ponceau est vendu à Pierre-Charles Vacher, meunier et propriétaire des maison et moulin construits sur le pont de Limay[2].
Le dernier moulin, reposant entre la 3e et la 4e pile du pont, a sombré en 1870 pendant une crue, « une péniche est venue heurter les pilotis du moulin et l’a détruit »[3].
Technique des moulins construits sur les ponts
Lorsqu'il s’agit des moulins utilisant l’eau courante, la pièce motrice reste la roue hydraulique ou roue à aubes. Quand il est construit sur un pont, ou même sur pilotis, cette roue est située au-dessous de l’édifice : on dit alors que le moulin est à roue pendante, du même type que celui de Vernon ou d'Andé, le seul "moulin pendant" d’Europe au mécanisme complet [4]. On devait la hausser ou la descendre au moment des crues et des périodes de sécheresse, afin qu’elle reste en contact avec l’eau. Pour fonctionner correctement, la longueur de l'aube qui plonge dans l'eau doit être comprise entre le cinquième et le tiers du rayon de la roue.
Pour que la roue soit mobile verticalement, elle était suspendue sous la salle de mouture et est installée sur un cadre en bois dont les tirants, fixés aux quatre angles, sont montés et descendus à l'aide de vérins pour suivre les variations de la hauteur des eaux. Pour répondre à ces nécessités, la roue hydraulique était insérée dans un châssis en bois aux angles duquel étaient fixées de fortes poutres verticales qui, plus haut, traversaient le plafond du moulin. Elles avaient la forme « de pièces de bois méplat de 6 à 13 pouces » (15 cm à 33 cm environ) « et chacune d’elles était soutenue, au niveau de sa partie supérieure, par une traverse qui s’appuyait sur deux grosses vis en bois (vérins). Grâce à ces vis, la roue motrice pouvait être soulevée ou abaissée à volonté. » [5].
Notes et références
- Victor Leblond et Jean Tremblot, Documents notariés relatifs à l’histoire économique du Beauvaisis et du Vexin français. Extraits des minutes de Chaumont-en-Vexin, Paris, Dumont, 1927, p.147-148.
- Martin Bertrandy-Lacabane, Essais et notices pour servir à l'histoire du département de Seine-et-Oise. Les seigneurs et le marquisat de Blaru, Versailles, Cerf, 1880, p. 67.
- « Limay : Des plongeurs sur les traces de l’ancien moulin du Vieux pont », sur La Gazette en Yvelines, article du (consulté le ).
- Patrick Sorel, Moulins de Seine normande de Vernon à la Manche, du XIIe au XVIIIe siècle, moulins ruraux et isolés, moulins à roue pendante, moulins bateaux, n° spécial de Moulins de France, avril 2010. 152 pages.
- Pommier, « L’art de la meunerie », dans La Maison rustique du XIXe siècle, 1836, tome III, p. 405.
Voir aussi
Bibliographie
- V. Bourselet et H.Clérisse, Histoire de Mantes, 1933.
- Édouard Fosse, Histoire de Limay des origines à nos jours, Lachaud, 1972, 351 p. (réimpression, 1996).