Moulin de Lustrac
Le Moulin de Lustrac est un bâtiment situé sur le territoire de la commune de Trentels, en France, à côté du château de Lustrac.
Destination initiale |
Moulin |
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Destination actuelle |
Résidence |
Construction |
1296-1305 Reconstruit XVIe siècle |
Propriétaire |
Privé |
Patrimonialité |
Pays | |
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Région | |
Département | |
Commune |
Coordonnées |
44° 25′ 59″ N, 0° 53′ 18″ E |
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Localisation
Le moulin est situé dans le hameau de Lustrac, sur le territoire de la commune de Trentels, en rive droite du Lot, dans le département français de Lot-et-Garonne.
Historique
Façade est. .Façade nord. .
Quand Édouard Ier reprend possession de l'Agenais, en 1279, après le traité d'Amiens, il va entreprendre, vers 1289, de rendre navigable le Lot pour faciliter le transport des marchandises du Quercy vers Bordeaux. Il fait construire onze barrages sur le Lot à la fin du XIIIe siècle dans le bailliage de Penne, sur un parcours de 22 kilomètres. Il a chargé son connétable à Bordeaux, d'Angolive, de mettre une somme de 10 000 livres à disposition de maître André pour mener à bien l'entreprise. La construction a été confié à différents entrepreneurs. C'est ainsi qu'on voit les Lustrac se charger de la construction d'un barrage. Ces travaux commencés en 1291 vont être réalisés rapidement pour un coût qui n'a pas dépassé 4 000 livres. Ils vont être arrêtés en 1294 quand Philippe le Bel saisi l'Agenais pour ne le rendre au roi d'Angleterre qu'en 1303[1].
Foulque de Lustrac[2] construit en 1296 le moulin auquel il a donné son nom en rive droite du Lot. Il s'appuie sur un de ces barrages qui est appelé dans l'enquête de 1311, tantôt de Mont-Navès, tantôt de Lamothe-Motriac.
Il est mentionné en 1311 dans une enquête faite par Guillaume Cazes, juge d'Agen, à la demande du roi d'Angleterre. Pour accaparer les droits de péage, les seigneurs des environs ont fait construire à proximité des édifices fortifiés[3].
La possession de ce moulin a donné les moyens à la maison de Lustrac de s'élever peu à peu au premier rang des seigneurs de l'Agenais.
En 1372, le duc d'Anjou donne 300 francs d’or à Bernard de Lustrac pour la fortification du château et du moulin.
Le moulin est reconstruit au XVIe siècle.
En 1597, à la mort de Marguerite de Lustrac, fille d'Antoine II de Lustrac (v.1490-1556) et de Françoise de Pompadour (1496-1548), veuve de Jacques d'Albon, seigneur de Saint-André, maréchal de France, puis de Geoffroy de Caumont, le moulin et la seigneurie sont vendus par sa fille Anne de Caumont à la famille de Masparrault. Le site est au XVIIe siècle la propriété des de Lespinette le Mairat, puis, de la famille de Garrisson[4].
L'intendant Claude Pellot a écrit à Colbert en 1664 pour lui démontrer l'utilité de rendre navigable de Lot pour l'économie du Quercy et du Rouergue en leur permettant de transporter leurs marchandises jusqu'à Bordeaux. Des travaux entrepris au XIVe siècle avaient rendus le Lot navigable de Villeneuve-sur-Lot à Aiguillon. Les travaux « extraordinairement pénibles » entrepris entre 1664 et 1669 vont la rendre navigable entre Villeneuve et Cahors en construisant des écluses à la « mode de Hollande »[5]. Un plan de 1696 montre la disposition du moulin, de l'écluse et du château. Au total, entre Aiguillon et la frontière avec le Quercy, il y avait douze écluses, huit à la charge du roi et quatre à la charge de propriétaires ayant des moulins sur la rivière (procès-verbal de la visite des écluses de 1767). L'ordonnance de Louis XIV sur le fait des Eaux et Forêts du [6] a réaffirmé que les rivières faisaient partie du domaine royal et a permis d'entamer les rénovations nécessaires à la navigabilité des rivières.
Le moulin figure sur le plan cadastral de 1830. Il est équipé de deux paires de meules.
Il a été acquis en 1891 par Joseph Meynot, polytechnicien et maire d'Agen. Il a développé l'activité de minoterie et l'a associé à une scierie, installée dans le château.
Le moulin fut converti en centrale hydroélectrique dans les années 1930, époque où le bâtiment fut surélevé en brique couvert d'une dalle de béton. EDF a arrêté cette activité en 1968.
Le moulin a été racheté par les propriétaires du château qui l'ont restauré vers 1973 et converti en habitation.
L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques le [7] - [8].
Le site, comportant le château, le moulin, l'écluse et le village a fait l'objet d'une décision de protection en 1982[9].
Références
- Georges Tholin, , p. 264-265, Revue de l'Agenais, 1897, tome 24 (lire en ligne)
- Seigneurs de Lustrac : Foulques de Lustrac, Bernard I de Lustrac, Bernard II de Lustrac (vers 1330-1420), Bertrand de Lustrac (vers 1370-†1428), Arnaud dit Naudonnet de Lustrac (vers 1395-†1470), marié à Jeanne de Durfort, capitaine de Lauzerte en 1427, capitaine de Penne-d'Agenais en 1434, reçoit une lettre de rémission de Charles VII en 1442 (Paul Laplagne-Barris, Naudonnet de Lustrac, p. 297-311, Revue de Gascogne, 1877, tome 18 (lire en ligne) et Geroges Tholin, Notes sur deux seigneurs de Lustrac, p. 493-497, Revue de Gascogne, 1877, tome 18 lire en ligne), rend hommage pour Lustrac le 20 février 1469, François de Lustrac (vers 1425-†1474/80) marié à Jeanne de Beynac, Antoine I de Lustrac (vers 1442-†après 1507) marié à Catherine de Beynac, Antoine II de Lustrac (vers 1485-†1556) marié avec Françoise Hélie, puis avec Françoise de Pompadour, a hérité de Lustrac en 1524, puis Marguerite de Lustrac (†1597) qui a hérité de la seigneurie à la mort de son père.
- Georges Tholin, Notes sur la Féodalité en Agenais au milieu XIIIe siècle, p. 171-173, Revue de l'Agenais, 1898, tome 25 (lire en ligne)
- Jonathan de Garrisson, fils d'Isaac Garrisson bourgeois et membre de l'église réformée de Montauban, est célèbre pour sa grande fortune. Il achète la seigneurie de Lustrac à Jean-Louys de Lespinette Limairac le 22 décembre 1649. Il est seigneur de Rouêts et de Bressols. Il est greffier en chef au bureau des finances de Guyenne, receveur des tailles de la généralité de Montauban, conseiller-secrétaire du roi, maison et couronne de France, et de ses finances, décédé le 13 février 1695 à Montauban. Ses filles, dame de Caussade et dame de Scorbiac, sont cohéritières.
- Granat, L'amélioration des voies navigables en Agenais, p. 27, 29, Revue de l'Agenais, 1901, tome 28 (lire en ligne)
- Ordonnance de Louis XIV sur le fait des Eaux et Forests du 13 août 1669
- « Moulin de Lustrac », notice no PA00084262, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « moulin sur le Lot », notice no IA47002819, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Arrêté d'inscription du site de Lustrac »
Annexes
Bibliographie
- Lucile Bourrachot, Les barrages et moulins sur le Lot dans la baylie de Penne, dans Actes des XIVe - XVIIe Congrés d'études régionales, Villeneuve-sur-Lot (13-), p. 198, Fédération historique du Sud-Ouest, 1962
- Gilles Séraphin, Cahors et la vallée du Lot, p. 82-83, Éditions Études & Communication (Guides tourisme et patrimoine), Cahors, 1990 (ISBN 978-2-908707-00-7)
- Frédéric Berthault, Alain Beschi, Olivier Ferullo, Jean-Philippe Maisonnave, Hélène Mousset, Vallée du Lot. Confluences en Lot-et-Garonne, p. 123, 125-126, 150, 197-198, Le Festin, Bordeaux, 2007 (ISBN 978-2-915262483)