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Moulage métallique

Lors du moulage métallique ou moulage permanent le moule est réutilisable plusieurs fois. Le démoulage est rendu possible par la différence de matière entre le moule et le métal coulé. Le moule subit toujours un poteyage avant introduction du métal en fusion.

Introduction

Pour la fonderie avec moule permanent, celui-ci est réalisé en métal (acier ou fonte). On appelle souvent ce moule « coquille ».

Contrairement au moulage sable, il n'y a pas de décochage de la pièce, mais un démoulage. C'est donc toujours le même moule qui est utilisé pour réaliser toutes les pièces d'une série.

Le moule est en :

  • acier (5 % de chrome) ou en fonte en moulage coquille gravitĂ© (ou basse pression)
  • acier (5 % de chrome) de type X38 CrMoV5 (dĂ©signation normalisĂ©e) en moulage sous pression. L'acier, après usinage, subit un traitement thermique constituĂ© d'une trempe et de deux (ou trois) revenus. La duretĂ© finale visĂ©e est de 45 Ă  55 HRC environ.

Le moule est constitué :

  • de la carcasse (en acier moins noble) qui a pour rĂ´le de maintenir les empreintes et d'assurer le bridage sur le plateau de la machine Ă  mouler.
  • des empreintes en contact avec le mĂ©tal liquide. Ces empreintes sont traitĂ©s thermiquement et peuvent faire l'objet de traitements de surface (carbonitruration et traitement de surface type PVD TiAlN pour les broches et noyaux).
  • d'un système d'Ă©jection (pour sortir des pièces) constituĂ© d'Ă©jecteurs et d'une batterie d'Ă©jection (plaque, contreplaque...)

Les moules en fonderie sous pression peuvent ĂŞtre très complexes, coĂ»ter entre 30 000 â‚¬ et 500 000 â‚¬, et reprĂ©senter entre 10 et 15 % du prix final des pièces brutes rĂ©alisĂ©es (hors usinage).

Les empreintes ont une durée de vie de :

  • 150 000 injections (pour les alliages d'aluminium)
  • 500 000 Ă  1 million d'injections pour les alliages de zinc (zamak)
  • 20 000 Ă  40 000 injections pour les alliages de cuivre (laiton 60/40)

Les empreintes « meurent » par fissurations progressives résultant des chocs thermiques (chauffage brutal lors de l'injection de l'alliage et refroidissement causé par le poteyage)[1].

Différents types de fonderie avec moule permanent

On distingue plusieurs procédés de coulée en fonction de la pression à laquelle on coule le métal.

Pour les alliages d'aluminium, par exemple, la norme EN 1706 distingue trois types de fonderies utilisant des moules permanents :

  • la coulĂ©e en coquille par gravitĂ© ;
  • la coulĂ©e par basse pression en coquille ;
  • la coulĂ©e sous-pression.

Coulée par gravité

Dans le cas du moulage en coquille par gravité, le métal (Al Si7Mg, Al Si12, Al Si7Cu3, Al Mg10…) est coulé à la pression atmosphérique (comme pour le moulage sable) dans un moule métallique, On distingue :

  • le moulage coquille conventionnel (statique) ;
  • le moulage en coquille basculant (dans lequel la machine et le moule pivotent, garantissant ainsi un remplissage plus calme et une santĂ© pièce amĂ©liorĂ©e), le procĂ©dĂ© de coulĂ©e basculante a Ă©tĂ© inventĂ© par Durville en 1910 ;
  • le procĂ©dĂ© Cobapress (Saint-Jean Industries) qui combine deux phases, la première de moulage d'une Ă©bauche et une deuxième de forge, permettant de donner un fibrage Ă  l'alliage (Al Si7Mg) et d'amĂ©liorer les caractĂ©ristiques mĂ©caniques (en fatigue en particulier).

Ce type de moulage et de procédé de coulée est utilisé dans l’industrie automobile principalement pour la fabrication des pistons et des culasses.

Coulée par basse pression

Dans le cas de la coulée par basse pression en coquille, le métal liquide (par exemple de l'Al Si7Mg) est injecté dans le moule par le bas à une pression légèrement supérieure à la pression atmosphérique (de l'ordre de 0,7 bar ). Ce procédé est utilisé pour le moulage de grandes pièces en aluminium.

Coulée sous pression

Dans le cas de la coulĂ©e sous pression, la pression d'injection du mĂ©tal liquide (Al Si9Cu3Fe) peut aller jusqu'Ă  700 bar et la vitesse d'injection dans le moule jusqu'Ă  50 m/s. Ă€ noter que la fonderie sous pression permet Ă©galement de transformer des alliages de zinc, des laitons et des alliages de magnĂ©sium.

La fonderie sous pression est réservée à des productions en grandes séries pour des marchés de type automobile (carter moteur, carter de boîte, etc.), l’électroménager ou l’électrique du fait du prix élevé de l'outillage (moule et outil de découpe). Le moule représente environ 10 % du prix des pièces.

Un cycle traditionnel en fonderie sous pression aluminium se décompose ainsi :

  • dosage du mĂ©tal dans une louche automatique (four de maintien Ă  proximitĂ© de la machine) ;
  • versement du mĂ©tal dans le conteneur ;
  • phase lente d'injection ;
  • phase rapide d'injection ;
  • phase de compactage de l'alliage ;
  • solidification de la grappe ;
  • ouverture du moule (partie mobile) ;
  • recul des tiroirs (si prĂ©sents) ;
  • Ă©jection de la grappe (avance de la batterie d'Ă©jection) ;
  • prise de la grappe en automatique (bras robot) et Ă©vacuation vers un bac d'eau (refroidissement) et un outil de dĂ©coupe (presse Ă  dĂ©couper dans la cellule) ;
  • descente d'un bras de poteyage et poteyage (eau et agent dĂ©moulant) ;
  • phase de soufflage (pour Ă©liminer l'eau rĂ©siduelle en surface) et sortie du bras de poteyage ;
  • fermeture des tiroirs et du moule partie mobile.

Une des phases les plus importantes du processus est la phase de compactage de l'alliage qui permet de limiter la formation de micro-retassures au moment de la solidification du métal. Cette phase de compression se fait alors que l'alliage est à l'état pâteux[2]. Lors de la conception du moule par le fondeur, des outils métiers (Salsa 3D) peuvent être utilisés pour positionner et dimensionner le système d'alimentation (canaux, attaque tangentielle et éventail) et obtenir la bonne venue de la pièce et le respect des contraintes client (dimensionnel, santé interne et externe, tenue mécanique, étanchéité…). Les tirages d'air (évents), talons de lavage et système de refroidissement (canaux d'eau) et éventuellement de thermorégulation doivent être également tracés. Une phase de simulation numérique est souvent utilisée pour optimiser la conception du moule et réduire la mise au point (et les délais) ultérieures. Des logiciels de simulation spécialisés dans la fonderie (Pam Cast, Procast, Magma…) sont couramment utilisés de nos jours.

La durĂ©e du cycle varie de 40 secondes (machine de 400 tonnes) Ă  deux minutes environ (machines 2 000 t) pour les alliages d'aluminium et de 10 s Ă  50 s pour les alliages de zinc (pièces plus petites). De très nombreuses pièces de taille rĂ©duite ou moyenne sont rĂ©alisĂ©es en moule multi-empreintes (2, 4 ou 8 pièces), ce qui permet de rĂ©duire les coĂ»ts de fabrication.

En fonderie sous pression, la santé interne des pièces est contrôlée en visuel à 100 % et par radioscopie par échantillonnage. Les lots douteux sont rebutés ou contrôlés à 100 % avant livraison.

Autres applications de la coulée sous pression

Coulée sous pression

de pièces en zamac, ou en matière plastique (moulage par injection).

Notes et références

Articles connexes


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