Morphée
Morphée (en grec ancien Μορφεύς / Morpheús, de μορφή / morphế, « forme ») est, dans la mythologie grecque, une divinité des rêves. Morphée est, selon certains théologiens antiques, le fils d'Hypnos (le Sommeil) et de Nyx (la Nuit), et selon d'autres, la principale divinité des mille Oneiroi engendrés par Nyx seule. Il a pour vocation d'endormir les mortels.
Morphée | |
Dieu de la mythologie grecque | |
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Morphée et Iris, Pierre-Narcisse Guérin, huile sur toile (1811), musée de l'Ermitage. | |
Caractéristiques | |
Fonction principale | Dieu des rêves |
Lieu d'origine | Grèce |
Période d'origine | Antiquité |
Groupe divin | Dieux primordiaux |
Famille | |
Père | Hypnos (dieu du sommeil) |
Mère | Nyx (déesse de la nuit) |
Fratrie | les Oneiroi (Phobétor, Phantasos) |
Végétal | Orme |
Mythologie
Morphée est souvent représenté par un jeune homme tenant un miroir à une main et des pavots de l’autre, avec des ailes de papillon battant rapidement et silencieusement, qui lui permettent de voler. Il donne le sommeil en touchant une personne avec ses pavots. Il lui donne également des rêves pour la nuit. Pour se présenter aux mortels, il se transforme en être de chair — « forme » en grec —, permettant aux mortels l'espace d'un instant de sortir des machinations des dieux.
Il serait selon Ovide le plus apte de sa fratrie à prendre une apparence humaine[1].
On le retrouve notamment dans l'œuvre d'Ovide. Messager des dieux, il apparaît généralement dans le sommeil des rois comme un humain sous forme de fantasme. Il est peut-être le rêve envoyé par Zeus auprès d'Agamemnon dans l’Iliade, mais dans ce passage, il n'est pas explicitement nommé. Il joue un rôle important dans l'histoire d'Alcyone et Céyx : le Sommeil choisit Morphée[2] pour prendre les traits de Céyx et visiter Alcyone durant son sommeil, pour lui décrire le naufrage de son époux et lui demander des funérailles. Cette apparition laisse croire à Alcyone en la réalité de ce récit[3].
Sens dérivés
Le nom de Morphée est notamment à l'origine :
- du mot morphine, dérivé du terme morphium dénommé ainsi par Friedrich Sertürner en raison du pouvoir soporifique de cet alcaloïde[4] ;
- de l'expression « être dans les bras de Morphée », qui signifie « rêver » et par extension « dormir ». « Tomber dans les bras de Morphée » veut dire « s'endormir ».
Annexes
Sources antiques
- Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne] (II, 5)
- Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne] (XI, 592 ; XI, 633 et suiv.)
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- (en) British Museum
- (de + en + la) Sandrart.net
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Notes et références
- Ovide, Les Métamorphoses – XI, 635 et suiv. « Morphea; non illo quisquam sollertius alter exprimit incessus uultumque sonumque loquendi; adicit et uestes et consuetissima cuique uerba » — « Morphée ; nul autre ne reproduit plus habilement que lui une démarche, un visage et le timbre d'une voix et, par surcroît, les tenues et les propos les plus caractéristiques de chacun. ».
- Ovide, Les Métamorphoses – XI, vers 633-637.
- Ovide, Les Métamorphoses – XI, vers 650-673.
- Pierre Beaulieu, Pharmacologie de la douleur, Presses de l'université de Montréal, , 593 p. (ISBN 978-2-7606-1951-7, lire en ligne), p. 41.