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Monument belge

Le monument belge (néerlandais : Belgenmonument) est un monument situé sur l'Amersfoortse Berg à Amersfoort. Il fut érigé par la Belgique en souvenir de l'internement des militaires belges réfugiés aux Pays-Bas durant la Première Guerre mondiale. C'est en surface le plus grand monument des Pays-Bas[1].

Monument belge
Le monument belge en 2009
Le monument belge en 2009
Présentation
Nom local Belgenmonument(nl)
En mémoire de Accueil des réfugiés belges durant la première guerre mondiale
Date de construction 1917
Architecte Huib Hoste
GĂ©ographie
Pays Pays-Bas Drapeau des Pays-Bas
[[Province]] Utrecht
Localité Amersfoort
CoordonnĂ©es 52° 08′ 41″ nord, 5° 21′ 41″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Pays-Bas
(Voir situation sur carte : Pays-Bas)
Monument belge
GĂ©olocalisation sur la carte : Utrecht
(Voir situation sur carte : Utrecht)
Monument belge

Internement des Belges aux Pays-Bas

C'est principalement lors de l'attaque allemande sur la place forte d'Anvers, d'aoĂ»t Ă  , que se rĂ©fugièrent aux Pays-Bas de nombreux Belges. Le nombre de rĂ©fugiĂ©s est estimĂ© Ă  1 million de civils et 30 000 militaires[2]. Les militaires Ă©taient dĂ©sarmĂ©s Ă  la frontière belgo-nĂ©erlandaise. Ă€ moins de rentrer revĂŞtus d'effets civils, ils Ă©taient internĂ©s. Ils furent d'abord regroupĂ©s dans des casernes comme la Juliana van Stolbergkazerne Ă  Amersfoort (elle accueillait au quelque 16 500 soldats belges alors que la caserne Ă©tait prĂ©vue pour 14 000 hommes). Les officiers belges Ă©taient placĂ©s dans des pensions et des hĂ´tels. Ils jouissaient d'une plus grande libertĂ© de mouvements et pouvaient souvent retrouver leurs familles. Le logement des nombreux soldats devint vite un problème. Le ministre de la guerre nĂ©erlandais fit alors rapidement construire des camps spĂ©ciaux d'internement[3].

Un grand camp d'internement sortit de terre Ă  Zeist sur le territoire de la commune de Soest. Le premier camp fut ouvert le . Il se composait de 26 baraques qui pouvaient chacune contenir 250 personnes. Il Ă©tait fortement gardĂ© et une clĂ´ture de fils barbelĂ©s l'entourant fut Ă©rigĂ©e. Les conditions de vie y Ă©taient très mauvaises. Dans un second camp, 6 000 hommes y ont Ă©tĂ© logĂ©s peu après. Les baraquements n'Ă©taient pas chauffĂ©s. Pour lutter contre la prolifĂ©ration des rats, une rĂ©compense de 2,5 centimes par rat tuĂ© s'ajoutait Ă  l'allocation de 10 centimes par jour que chaque soldat recevait[4].

Le monument

Le , la Commission administrative centrale des écoles professionnelles (néerlandais : Centrale Commissie der Werkscholen) des internés belges aux Pays-Bas, sous la direction d'Omer Buyse envoie une proposition au collège des bourgmestre et échevins d'Amersfoort d'ériger un mémorial en souvenir de l'hospitalité néerlandaise. La commission "voulait construire un monument, en reconnaissance au gouvernement et à la nation néerlandaise, pour tout ce qui avait été déjà fait pour le bien-être des internés et leurs familles. (…) Le but de ce monument situé sur le haut de la ville (…) entre l'Utrechsteenweg et la Fockemalaan, d'où il serait visible de tous et se profilerait au-dessus du paysage. Notre commission est prête à offrir le monument à la ville d'Amersfoort et à l'entretenir avec soins"[5]

Le , le conseil communal donna son accord à l'unanimité.

L'architecte belge Huib Hoste (1881 - 1957) fit un projet de construction sur l'Amersfoortse Berg Ă  43,6 m d'altitude. Cette colline est une des plus hautes de la rĂ©gion d'Utrecht. L'amĂ©nagement paysagĂ© est le fruit du travail de l'architecte de jardin Louis Van der Swaelmen (1883 - 1929). Les travaux dĂ©butèrent vers le et durèrent jusqu'au dĂ©but de 1919[6] Le travail fut fourni par des soldats belges internĂ©s, Ă©lèves des Ă©coles professionnelles des camps[7].

Le transfert officiel du monument à la municipalité d'Amersfoort prit du temps. Initialement, il aurait dû avoir lieu en 1917, mais la date fut à maintes reprises reportée. Après la fin de la Première Guerre mondiale, les relations tendues entre les deux pays retardèrent encore le transfert. Le , une cérémonie officielle eut lieu durant laquelle le roi Léopold III et la reine Wilhelmine inaugurèrent une stèle commémorative[8].

En 2000, le monument est déclaré "national"[9].

Le mur
Wim Ruessin jouant du carillon
Vue aérienne du monument, 1920-1940, Nederlands Instituut voor Militaire Historie.

Bâtiment principal

Le bâtiment principal fait environ 18 mètres de long et est composĂ© de 3 parties de 12 et 14 mètres de haut. Dans les parties latĂ©rales se trouvent des escaliers qui mènent vers 2 espaces. L'un est dĂ©diĂ© aux internĂ©s belges dĂ©cĂ©dĂ©s et l'autre Ă  la reine Wilhelmina et au roi LĂ©opold III.


Le bâtiment central représente le lion néerlandais en brique. En dessous, se trouve une sculpture de l'archange Gabriel. Cette sculpture fut conçue par le sculpteur suisse François Gos et le peintre belge Firmin de Smet. Elle fut, comme toutes les autres sculptures, réalisée en béton métallisé (une sorte de béton armé léger). Il était, à l'époque de la construction du monument, très difficile d'utiliser de la pierre naturelle pour ce faire. En 1957, les sculptures furent changées et refaites en pierre calcaire française de Chauvigny[10].

Mur

Ă€ 60 mètres derrière le bâtiment principal et 4 mètres plus bas se trouve un mur avec une sculpture ayant pour thème la tristesse.

Un sentier de forme carrée est inséré entre le bâtiment principal et le mur. À l'intérieur, un espace clos est créé par une haie de troêne dans lequel est planté un taillis de chêne. En 1998, lors de la restauration, cette haie et ce taillis ont été retirés. À la place, une haie d'if a été plantée.

Carillon

En 1967, un carillon fut installé dans la partie centrale du monument principal. Ce carillon provient de l'exposition universelle de Bruxelles en 1958[11].

Le carillon est actuellement utilisé comme instrument d'apprentissage par la Nederlandse Beiaardschool d'Amersfoort. En 1995, 6 cloches furent ajoutées, ce qui monte le carillon à 48 cloches.

Restauration

Après une première restauration, en 1954, et le placement du carillon en 1967, deux plaquettes furent changées en 1973[12]. En 1987 et 1988, Cramer souligna la nécessité d'une nouvelle restauration en profondeur. En 2000, il retrouvait son lustre d'antan. Cette restauration fut officiellement placée sous le patronage de l'ambassadeur belge aux Pays-Bas, J. Swinnen et le commissaire de la reine de la province d'Utrecht Boel Staal. Un feu d'artifice et un lâcher de ballons furent organisés. Lors de la restauration, des travaux de réfection furent apportés au bâtiment, aux murs et aux escaliers. La rénovation des jardins fut une part essentielle de la restauration et les fontaines furent remises en eau[13].

Voir aussi

Liens externes

Bibliographie

  • anonyme (1918) - Het Belgisch Gedenkteeken te Amersfoort; Le Monument CommĂ©moratif Belge Ă  Amersfoort. ImprimĂ© dans l'imprimerie de l'Ă©cole professionnelle du camp d'Hardewijk.
  • (nl) anonyme (1997) – Het Belgisch Monument en wat er aan vooraf ging. Édition spĂ©ciale de l'Amersfoortsche Courant sur l'histoire du monument belge par le Rotary-club d'Amersfoort, .
  • (nl) Cramer, M. (1987) – 'Grondige onderhoudsbeurt Belgenmonument gewenst'. Dans Nieuwsblad Monumentenzorg en Archeologie (Amersfoort), nr. 10 (sept. 1987)
  • (nl) Cramer, M. (1988) – 'Belgenmonument zeventig jaar'. Dans: Nieuwsblad Monumentenzorg en Archeologie (Amersfoort), nr. 16 (dec. 1988)
  • (nl) Cramer, M. (2000) – 'Belgenmonument in oude luister hersteld'. Dans: Nieuwsblad Monumentenzorg en Archeologie (Amersfoort), nr. 64 (dec. 2000)
  • (nl) Schipper, Wim (2009) - Bakens op de Utrechtse Heuvelrug; Stille getuigen van het verleden. Uitg. Regioboek / Koninklijke BDU Uitgevers B.V., Barneveld. (ISBN 9789087880880). Chapitre VIII (p. 101 – 117): Belgenmonument.

Références

  1. Gilde Amersfoort
  2. Schipper 2009, p. 101
  3. Schipper 2009, p. 104-105
  4. Un aperçu de la problématique des réfugiés belges aux Pays-Bas peut être consulté sur Lezing Vluchtelingen in Nederland. Des photos du camp d'Amersfoort sont consultables : dia 32
  5. geciteerd in Cramer 1987
  6. Schipper 2009, p. 109-110
  7. an. 1918, p. 13
  8. an. 1997, p. 6
  9. Schipper 2009, p. 114
  10. Schipper 2009, p. 111-112
  11. (nl)Texte bref sur le Monument belge sur 'Amersfoort op de kaart'
  12. Cramer 1988
  13. Cramer 2000

Sources

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