Montañés (1794)
Le Montañés est un vaisseau de 74 canons en service dans la marine espagnole à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle. Il participe aux guerres de la Révolution française au cours desquelles il affronte victorieusement une division française puis aux guerres napoléoniennes pendant lesquelles il combat à la bataille de Trafalgar.
Montañés | |
Type | vaisseau de ligne |
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Classe | classe Montañés |
Histoire | |
A servi dans | Marine espagnole |
Chantier naval | Le Ferrol |
Lancement | 1794 |
Statut | naufragé en 1810 |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 52,9 m |
Maître-bau | 14,2 m |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 74 canons |
Conception et construction
Le Montañés est le premier vaisseau de sa classe. Long de 52,9 m, il est large de 14,2 m[1]. Son tirant d'eau est de 6,8 m[2]. Lancé en 1794, il est construit au Ferrol selon les plans de l'architecte naval Julián Retamosa (es)[3]. Le vaisseau est une belle réussite, tant sur le plan de la stabilité du tir que sur celui de la manœuvrabilité[3] ou de la vitesse[4].
Bien que classé comme un vaisseau de 74 canons, le Montañés emporte, en 1805, 28 canons de 36 livres, 28 canons de 18 livres et 8 canons de 8 livres[5]. Ces canons sont complétés par 10 obusiers de 30 livres[5].
Service actif
Commandé par le capitaine de vaisseau José Jordán y Maltés, le Montañés rejoint dès sa mise en service la flotte de l'amiral Juan de Lángara qui opère en Méditerranée[3]. Il participe le à la prise de la frégate Iphigénie[3]. À la fin du mois de mars, le vaisseau rencontre, au sud du cap San Sebastian une division française forte de huit vaisseaux de ligne et de deux frégates[3]. Profitant de sa vitesse, le Montañés parvient à se réfugier dans le port de Sant Feliu de Guíxols et y affronte les assauts français[3]. Après avoir tiré environ 1 100 coups de canons, le Montañés repousse la division française au prix de pertes minimes[3].
Le Montañés rejoint l'escadre combinée franco-espagnole lors de son passage au Ferrol et va avec elle s'enfermer dans Cadix. Lors de la bataille de Trafalgar, le vaisseau, commandé par Josef Salcedo[6] fait partie de l'escadre dite « d'observation » qui forme l'arrière-garde de la flotte après son virement de bord[7]. Tombé sous le vent, le Montañés est placé par le travers du Bahama, en arrière de l'Algésiras et en avant de l'Aigle[8]. Une partie de la colonne britannique sous le vent coupe la ligne de bataille franco-espagnole derrière le Bahama[9]. D'abord incapable de se diriger vers les navires anglais en raison de sa position par rapport au vent, le Montañés est brièvement engagé par un vaisseau britannique et perd son capitaine[9]. À la fin de la journée, il rallie le Príncipe de Asturias et rentre à Cadix[10].
Comptant seulement 20 tués et 29 blessés sur les 749 hommes de l'équipage[11] et peu endommagé[6], le Montañés fait partie des vaisseaux qui contre-attaquent le 23 octobre derrière le Pluton du capitaine de vaisseau Cosmao[12]. La Santa Ana et le Neptuno sont repris, mais les conditions météorologiques empirent et le Rayo et le San Francisco de Asís sont jetés à la côte[13].
Notes et références
- Caractéristiques des navires espagnols engagés à Trafalgar.
- Fernández-González 2005, p. 17.27.
- Rodríguez Gonzalez 2013
- Monaque 2005, p. 155.
- Monaque 2005, p. 337
- Smith 1998, p. 207
- Monaque 2005, p. 239.
- Monaque 2005, p. 261.
- Monaque 2005, p. 262
- Monaque 2005, p. 269.
- Monaque 2005, p. 374.
- Monaque 2005, p. 272.
- Monaque 2005, p. 273.
Bibliographie
- (en) Francisco Fernández-González, « Ship structures under sail and under gunfire », dans Technology of the Ships of Trafalgar, Universidad Politécnica de Madrid, (lire en ligne)
- (es) Agustín Ramón Rodríguez Gonzalez, « Dos combates afortunados en circunstancias desperedas », Revista General de Marina, (lire en ligne, consulté le )
- Rémi Monaque, Trafalgar : 21 octobre 1805, Tallandier, , 393 p. (ISBN 2-84734-236-2)
- (en) Digby Smith, The Greenhill Napoleonic Wars Data Book : Actions and Losses in Personnel, Colours, Standards and Artillery, 1792-1815, Londres, Greenhill Books, , 582 p. (ISBN 1-85367-276-9)