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Moe Makosso Tchinkosso

Moe Makosso Tchinkosso orthographié Moe Me'kosso me Tchikuussu (et non tchinkosso qui veut dire cheville en tchivili) est un monarque du royaume de Loango qui est monté sur le trône de 1875 à 1885[1] - [2].

Moe Makosso Tchinkosso
Titre
Mâ Loango
–
Couronnement
Prédécesseur Ntatu
Successeur Moe Pratt
Biographie

Moe Makosso Tchinkosso
Liste de Mâ Loango

Tchikuussu signifie " truand " ou " téméraire "

Accession au trĂ´ne

En 1875, à la mort du roi, l'actuel Mâ Loango, Nganga Mvoumba Me'kosso me Tchikuusu, bien que "mwane nkassi", fils d'une des sœurs du roi défunt, n'était pas l'héritier le plus direct. Énergique et adulé par les habitants de Bwali, il s 'empare du pouvoir par la force, aidé de quelques partisans. Tchikuussu signifie "truand" ou "téméraire". Cette usurpation brutale n'est pas du goût des notables qui l'écartent, et le premier neveu est sacré roi. Mais ce dernier déplait rapidement à son entourage, et Me'kosso est rappelé au début de cette année. II n'est pas encore couronné. Ce qui lui vaudrait, s'il arrivait à mourir subitement, d'être enterré à Loubou et non dans la sépulture royale de Loandjili.

Fondation de la mission catholique de Loango

Plusieurs raisons poussent les missionnaires à fonder la mission de Loango. D'abord, le Mä Loango et ses administrés qui demandaient, depuis 1876, aux missionnaires de s'établir chez eux. Ensuite, Savorgnan de Brazza considérait Loango comme le point de départ de ses explorations vers le haut Congo. En effet, les navires français y trouvaient un excellent mouillage et une rade toujours tranquille.

En , le Père Hippolyte Carrie se rend à Loango et fait l'acquisition d'un vaste terrain d'une centaine d'hectares.

Le contrat signé le avec les chefs du pays stipule[3] :

« Sa majesté Moe Me'Kosso me tchikuussu et les chefs susdits cèdent en toute propriété au dit R.P. Carrie qui accepte, un terrain de la contenance de 100 hectares environ, situé au Loango et limité comme il suit : au nord, par la baie de Loango ; à l'est, par la vallée Loubenda qui, dans son entier fait partie de la propriété cédée à la mission catholique ; à l'ouest, par la petite rivière Matali ; au sud par des limites posées d'un commun accord par les parties contractantes. Cette cession de terrain est faite au R.P. Carrie moyennant la somme de 50 pièces ou cortades et un baril de tafia (rhum industriel) de 25 gallons, somme qui sera payée une fois pour toutes. En outre, la mission payera annuellement, à titre d'impôt :

  1. au roi, deux gallons de tafia par mois ;
  2. au Mamboma de Loubou, un gallon de tafia par mois.

À ces conditions, la mission sera libre de toute autre redevance ou coutumes, de toutes visites onéreuses de la part des chefs du pays, et sera protégée et défendue dans ses droits de propriété par lesdits chefs, toutes les fois que besoin en sera. »

Les signataires sont :

  • Moe me'kosso, roi de Loango
  • Pedro Gimbel Pangou, fils du roi et chef du village Martinique
  • Mamboma Bitoumbou, capitaine mor
  • Mamboma Mavinga de Loubou

d'une part,

  • RĂ©vĂ©rend père Hippolyte Carrie, supĂ©rieur de la mission de LĂŁndana et vice-prĂ©fet apostolique du Congo

d'autre part.

Traité de Punta-Negra

La fin du xixe siècle voit s'accentuer le déclin du Royaume de Loango. Celui-ci subit les dommages collatéraux de la rivalité des Européens en Afrique Centrale (course au clocher), notamment entre l'enseigne de vaisseau Pierre Savorgnan de Brazza et l'explorateur Henry Morton Stanley[4]. Afin de s'assurer le contrôle unilatéral de la façade maritime du Congo et du Gabon, la France impose des traités aux autorités traditionnelles.

Le Mâ Loango Moe Me'kosso meTchikuussu, qui régna de 1882 à 1885, affaibli par le blocus de la côte établi par l'aviso Sagittaire, empêchant tout contact entre les villages, fut contraint de capituler. Le , il signe avec le lieutenant de vaisseau Robert Cordier, un traité[5] de souveraineté, de commerce et de cession du territoire, en présence des négociants portugais Manuel Saboga et français Ferdinand Pichot. Par ailleurs, le pouvoir central du Mâ Loango s'estompe au profit de potentats locaux. Certains d'entre eux, parmi lesquels André Moé-Loemba (autochtone élevé par les missions portugaises, fondateur du village de Tchimbamba), Mamboma Me'kosso, Mvumvo Lucieno et Matchimbamba paraphent, le , le traité de Punta-Negra[5], avec le même lieutenant de vaisseau Cordier, permettant à la France de prendre possession de ce territoire.

Conférence de Berlin

La conférence de Berlin (1884-1885) a favorisé l'élimination ou l'atténuation de la plupart des formes existantes d'autonomie et d'auto-gouvernance africaines.

Les prérogatives du Maloango ont été ignorées et une partie de son Royaume a été ajouté au Portugal, tout comme une partie du royaume de Kakongo a été donnée à l'État indépendant du Congo. Par ailleurs, la France, est trop occupée à développer ses nouvelles possessions de l'Oubangui-Chari et de la Sangha dans la direction du Nil et du lac Tchad, plutôt que de consacrer une attention sérieuse à cette partie de leur riche colonie, de sorte que le Loango et les provinces du Bas-Kongo, parties de leurs énormes possessions, ont été négligées[6].

Article connexe

Références

  1. Gervais Loëmbe, Parlons Vili : Langue et culture de Loango, Paris, L'Harmattan, , 215 p. (ISBN 2-7475-8180-2), p. 54
  2. (en) Stacey Jean Muriel Sommerdyk (Thesis submitted for the Degree of Doctor of Philosophy), Trade and the Merchant Community of the Loango Coast in the Eighteenth Century, University of Hull, , 264 p., p. 148
  3. Jean Ernoult, Les Spiritains au Congo : de 1865 Ă  nos jours, (lire en ligne), p. 47-48
  4. « Naissance et enfance d'une ville en Afrique-Équatoriale française », Le Petit Parisien : journal quotidien du soir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. J. Maurin, Monique Eme et Françoise Reynier, Ministère des colonies, Traités 1687-1911 FR ANOM 40 COL 1-987, Aix-en-Provence, Archives nationales d'Outre-Mer, , 127 p. (lire en ligne), p. 3; 19-25
  6. (en) Richard Edward Dennett, « At the Back of the Black Man's Mind: Chapter 1. Luango and the Bavili », sur www.sacred-texts.com, (consulté le )
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