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Miracle des Billettes

Le Miracle des Billettes est une affaire de profanation d'hosties, qui outre ses conséquences directes tragiques, a donné lieu à la construction d'une chapelle des Billettes et à une fenêtre vitrail de l'Église Saint-Étienne-du-Mont à Paris.

Fenêtre vitrail à l'église Saint-Étienne-du-Mont à Paris
Le Christ présente l'hostie, entouré des évangélistes

Le miracle

La légende

Au Moyen Âge, le miracle des Billettes a alimenté l'hostilité envers les Juifs , en évoquant le lien entre l'usure et les crimes de sacrilège dont ils étaient accusés. Selon cette légende, dont la plus ancienne relation remonte à 1322[1], une femme pauvre a déposé ses habits chez un usurier juif contre trente sous. Voulant les récupérer pour Pâques mais n'ayant pas l'argent nécessaire, elle a donné en échange l'hostie consacrée de la communion dissimulée sous sa langue. Le prêteur a volé l'hostie, qui saigne, pour la faire cuire dans un chaudron. L'eau bouillante se transforme en bain de sang. Une voisine récupère l'hostie et la porte au curé. L'usurier est brûlé, sa femme et ses enfants sont convertis. Leur maison est rasée et remplacée par une chapelle. L'hostie miraculée sera conservée comme une relique dans l'église Saint-Jean-de-Grève jusqu'à la Révolution.

Les faits

Aujourd’hui, la seule chose certaine reste qu’un Juif, inculpé de profanation d’hostie, a bien été jugé à Paris en 1290. Il ne paraît pas certain que l’accusé ait été condamné à mort car certains textes évoquent une conversion[1].

L'accusation de profanation d'hosties fut souvent portée contre les juifs au cours des siècles suivants et servit de prétexte à des persécutions.

La fenêtre vitrail de l'Église Saint-Étienne-du-Mont

La fenêtre, située dans la Chapelle des Catéchismes, a été élaborée dans le premier quart du XVIIe siècle. La fenêtre en plein cintre se compose de deux scènes qui à l'origine n'étaient pas juxtaposées. La scène de la Crucifixion au milieu et au-dessus celle du Christ, présentant une hostie, appartenaient à deux fenêtres différentes qui se trouvaient dans la chapelle Sainte Geneviève de l'église de Saint-Étienne-du-Mont.

La scène centrale représente le Christ en croix avec une grande hostie sous les pieds . La croix se trouve dans un chaudron bouillant comme si le Christ avait été torturé à nouveau dans l'hostie transformée. En bas à droite et à gauche d'autres scènes de la légende sont affichées : la servante, vêtue de blanc, remet l'hostie à un homme coiffé d'un chapeau censé l'identifier comme juif. elle reçoit en échange une robe précieuse. Après avoir reçu la communion vêtue de cette robe, elle commence à regretter son acte. Lors de la réunion des juifs, elle est témoin de la profanation : le juif au chapeau attise le feu avec un éventail, un autre essaie de percer l'hostie avec un clou - et porte l'hostie en bon état dans un plat. La servante ramène l'hostie à l'église et reçoit du prêtre le pardon de ses péchés. Dans la scène supérieure, le Christ présente une hostie ; une ville est en arrière-plan. À sa droite et à sa gauche sont représentés les évangélistes.

  • Jean l'Ă©vangĂ©liste
    Jean l'évangéliste
  • Luc l'Ă©vangĂ©liste
    Luc l'évangéliste
  • Marc l'Ă©vangĂ©liste
    Marc l'évangéliste
  • Matthieu l'Ă©vangĂ©liste
    Matthieu l'évangéliste

Bibliographie

Élisabeth Pillet : Le vitrail à Paris au XIXe siècle. Entretenir, conserver, restaurer, (Corpus Vitrearum France - Études IX) Presses Universitaires de Rennes, Rennes 2010, (ISBN 978-2-7535-0945-0)

Références

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