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Minitel rose

L'expression Minitel rose désigne tous les services de messageries roses développées pour le Minitel.

Quelques entrepreneurs ont fait fortune dans ce secteur comme le PDG de Free, Xavier Niel[1].

Description

Extrait de l'interview d'un responsable de société de télématique : « Internet n’a pas le côté sulfureux du minitel », estime Vincent Hutin. Étant incapable d’afficher une quelconque photographie, tout est dans la suggestion. Autre atout du minitel rose : un sentiment d’anonymat. « Le minitel ne permet pas d’identifier les utilisateurs, contrairement à Internet qui laisse des traces plus facilement. Le minitel est extrêmement discret »[2].

Exemples de services fournis :

  • dialogue en direct avec d'autres utilisateurs par de courts messages, Ă  la manière d'une messagerie instantanĂ©e ;
  • messagerie (courrier Ă©lectronique entre les utilisateurs du mĂŞme serveur) ;
  • petites annonces.

Polémiques

En 1992, les services de Minitel rose continuaient de poser problème Ă  l'autoritĂ© et aux associations familiales, il Ă©tait par exemple « demandĂ© Ă  France TĂ©lĂ©com, dans le souci de satisfaire les associations familiales, de promouvoir les systèmes de contrĂ´le d'accès au Minitel : cadenas sur le Minitel de base, mots de passe »[3].

Astuces permettant d'augmenter leur rentabilité

Ce service étant facturé à la minute, diverses pratiques gardées sous silence permettaient de prolonger la durée de connexion des clients[4].

En 2007, le PDG d'une entreprise ayant travaillé dans ce secteur indique dans un commentaire d'un article sur le Web, que « Il est cependant probable que la proportion de trafic animé par des robots, des animateurs, ou de fausses inscriptions était sensiblement plus élevée sur Minitel (20 à 35 % du trafic) que sur Internet (5 à 10 % du trafic). »[5]

Exemples

  • Conversations factices : certains services utilisaient des employĂ©s, dits animateurs et animatrices, afin d'entretenir des conversations avec des dizaines de clients masculins, ceci allongeant la durĂ©e de leur connexion et apportant de l'argent aux opĂ©rateurs faisant ce business.
  • Animateur trompant sur leur sexe : la plupart des employĂ©s masculins travaillaient sous un pseudonyme fĂ©minin[6]. Ă€ noter qu'il a bien existĂ© des animatrices de sexe fĂ©minin[7].
  • Utilisation de « robots logiciels » (Bot informatique) surnommĂ©s ghosts : durant les annĂ©es 1990, des logiciels (masquĂ©s sous des pseudonymes) Ă©taient capables de faire une partie du travail dit d'animation, consistant Ă  envoyer des messages prĂ© enregistrĂ©s (exemple : « Salut », « Ă§a va ? »…).
  • Amalgame de clients issus de multiples codes 3615 : des entreprises (possĂ©dant plusieurs noms de services distincts) regroupaient les connectĂ©s sur les mĂŞmes listes de dialogue en direct afin d'augmenter artificiellement le nombre de connectĂ©s simultanĂ©s.
  • Ralentissement de l'affichage des pages par l'affichage de pages intermĂ©diaires de graphismes Ă©rotiques (malgrĂ© la très mauvaise dĂ©finition d'image d'un Ă©cran de Minitel) non interruptibles (les touches du Minitel n'Ă©taient plus prises en compte jusqu'Ă  l'affichage complet du graphisme).

Dans la fiction

Dans le roman Les Particules élémentaires de Michel Houellebecq, l'un des personnages principaux (Bruno) fait une consommation importante de services de Minitel rose, ce qui est la cause d'une facture de téléphone d'un montant élevé qu'il dissimule à son épouse.

Notes et références

  1. « 3615 Millionnaires », sur Libération,
  2. « 3615 code indestructible », sur Libération,
  3. « Minitel rose dans le rouge », sur L'Humanité, (consulté le )
  4. « Rencontre et éthique : du minitel à internet », sur Dating watch,
  5. « Ces chiffres sont totalement exagérés », sur datingwatch.org,
  6. « J’ai Ă©tĂ© animatrice de Minitel rose Â», sur OWNI,
  7. « Le Minitel n'est pas tout rose », sur L'Humanité, (consulté le )

Articles connexes

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