Micro-organisme de l'Antarctique
Les micro-organismes de l'Antarctique habitent l'un des environnements terrestres les plus extrêmes, chimiquement et physiquement. Néanmoins, le , des scientifiques ont signalé avoir découvert des bactéries vivant dans un lac glacé, sombre et froid situé 800 mètres sous la glace de l'Antarctique[1]. Cette découverte fut par la suite confirmée par des scientifiques le [2].
Habitat et climat
Bien que le continent soit couvert d'une couche de glace, des zones libres de glaces comprenant environ 0,4 % de la masse continentales sont distribuées de manière non continue le long de la frange côtière[3]. Les vallées sèches de McMurdo sont un désert polaire caractérisé par des précipitations annuelles extrêmement faibles (<100 mm) et par l'absence de plantes vasculaires et de vertébrés ; les activités microbiennes dominent l'activité biologique[4]. Les hautes températures moyennes estivales et basses températures moyennes hivernales dans les vallées sèches sont de −5 °C et de −30 °C[4]. Du fait de la faible fréquence et des basses précipitations, la disponibilité saisonnière de l'eau dans les sols rendent les points d'eau plus hospitaliers en comparaison des sols situés en hauteur, plus secs[4]. Les écosystèmes polaires sont particulièrement sensibles aux changements climatiques, où de petits changements de températures entraînent d'importants changements dans l'hydrologie locale, affectant grammaticalement les cycles[5].
Les sols en Antarctique sont des habitats presque bidimensionnels, la plupart des activités biologiques étant limitées aux dix ou douze premiers centimètres du fait que le sol est gelé en permanence en-dessous[6]. Les environnements peuvent être limités du fait des propriétés du sol telles qu'une minéralogie, une texture, une structure, des sels, le pH ou de teneur en eau[7]. Les sources visibles de matières organiques sont absentes pour la majeure partie de l'Antarctique continental[5]. Les écosystèmes des vallées sèches sont caractérisés par de grandes variations de température et de régime hydrologique, une composition chimique difficile et une forte influence des radiations solaires (avec une forte présence des ultraviolets B)[1]. Le sol des vallées sèches est composé d'un ensemble de roches dont le granit, le sable, et les roches métamorphiques[1]. L'espace au sein de ces roches fournit une protection aux micro-organismes contre certaines, mais pas toutes, ces conditions, les protégeant du vent et de la mobilité de surface, réduisant l'exposition aux UV et la dessiccation, améliorant la disponibilité de l'eau et servant de tampon thermique. La moitié des sols des vallées sèches ont des glaces sous la surface, sous la forme de blocs de glace ensevelis ou sous la forme de permafrost[1]. La couche de permafrost se trouve généralement vers 30 cm en profondeur[1].
Micro-organismes
Rotifera
Les trois espèces de rotifera ci-dessous ont été trouvées dans des sols dominés par des mousses[8] :
- Epiphanes spp.
- Habrotrocha spp.
- Philodina spp.
Tardigrades
Parmi les tardigrades récemment identifiés[8] :
- Acutuncus antarcticus
- Diphascon spp. (form. Adropoion spp.)
- Diphascon alpinum
- Diphascon dastychi
- Diphascon polare
- Diphascon tricuspidatum (form. Adropion tricuspidatum)
- Diphascon victoriae
- Hypsibius spp. (form. Diphascon spp.)
- Hypsibius alpinus
- Hypsibius arcticus
- Hypsibius mertoni simoizumii
- Hypsibius convergens
- Hypsibius oberhaeseri
- Hypsibius scoticus (form. Diphascon scoticus)
- Macrobiotus arcticus
- Mesobiotus polaris
- Macrobiotus mottai
- Macrobiotus oberhauseri
- Macrobiotus polaris
- Minibiotus furcatus
- Ramajendas frigidus
- Ramazzottius
- Ramazzottius oberhauseri
Levures
Les levures identifiées récemment[8] :
- Aureobasidium pullulans ;
- Candida spp. ;
- Candida psychrophilia ;
- Cryptococcus spp. ;
- Cryptococcus albidus ;
- Cryptococcus foliicola ;
- Cryptococcus victoriae ;
- Cryptococcus vishniacii ;
- Debaryomyces hansenii ;
- Leucosporidium antarcticum ;
- Leucosporidium scottii ;
- Rhodotorula spp. ;
- Rhodotorula laryngis ;
- Rhodotorula minuta ;
- Rhodotorula rubra ;
- Rhodotorula slooffiae ;
- Trichosporon spp. ;
- Trichosporon beigelii ;
- Trichosporon cutaneum.
Sources
Références
Bibliographie
- (en) S. C. Cary et al., « On the rocks: the microbiology of Antarctic Dry Valley soils », Nature Reviews,‎ , p. 129–138 (DOI 10.1038/nrmicro2281)
- (en) James Gorman, « Bacteria Found Deep Under Antarctic Ice, Scientists Say », The New York Times,‎ (lire en ligne)
- (en) Douglas Fox, « Lakes under the ice: Antarctica's secret garden », Nature,‎ , p. 244–246 (DOI 10.1038/512244a, lire en ligne)
- (en) L. H. Zeglin et al., « Landscape distribution of microbial activity in the McMurdo Dry Valleys: linked biotic processes, hydrology, and geochemistry in a cold desert ecosystem », Ecosystems,‎ (DOI 10.1007/s10021-009-9242-8)
- (en) B. L. Simmons et al., « Long-term experimental warming reduces soil nematode populations in the McMurdo Dry Valleys, Antarctica », Soil Biology & Biochemistry,‎ (DOI 10.1016/j.soilbio.2009.07.009)
- (en) R. E. Cameron, « Cold desert characteristics and problems relevant to other arid lands », Arid Lands In Perspective,‎
- Yvonne Baskin, Under Ground: How Creatures of Mud and Dirt Shape Our World, Washington (DC), Island Press,
- (en) D. A. Cowan, « Cryptic microbial communities in Antarctic deserts », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America,‎ (DOI 10.1073/pnas.0911628106. PMC 2785236, lire en ligne)
- B. J. Adams, « Diversity and distribution of Victoria Land biota », Soil Biology & Biochemistry,‎ (DOI 10.1016/j.soilbio.2006.04.030)