Michel Montmasson
Michel Montmasson (1640, Savoie-) était un clerc catholique. Missionnaire lazariste à Madagascar, il a été directeur de conscience à Versailles avant d'être nommé vicaire apostolique d'Alger et de Tunis de 1685 à 1688. Il y meurt torturé en représailles des bombardements d'Alger par la flotte française.
Vicaire apostolique |
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Naissance | |
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Décès |
(à 48 ans) Alger |
Activités |
Ordre religieux |
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Biographie
Michel Montmasson voit le jour le au foyer de son père, Marin Montmasson, humble paysan du hameau des Montmasson à Marcellaz-Albanais. Son enfance est employée à la garde des bêtes et aux travaux des champs. Se sentant une vocation pour l'état ecclésiastique, il étudie le latin avec le révérend Bouvard, curé de Chapeiry, et entre au collège Eustache Chapuis à Annecy (1655), puis au séminaire tenu par les Pères Lazaristes (1662). Pour payer ses études, il donne des leçons de grammaire aux enfants de deux familles bourgeoises d'Annecy. Après avoir été ordonné prêtre le , il entre le suivant chez les Lazaristes d'Annecy, où, jeune novice, il se sent appelé à la vocation de missionnaire.
Son supérieur s'empresse de l'envoyer à Paris. À cette époque, la Compagnie du Commerce des Indes Orientales cherche à s'établir à Madagascar et demande six missionnaires au supérieur général des Lazaristes. Après avoir essuyé maintes tempêtes, naufrages et noyades, le Père Montmasson débarque avec un seul compagnon le . Ils seront bientôt rejoints par un troisième missionnaire[1].
La Compagnie des Indes, découragée par des sacrifices financiers énormes, les abandonne à leurs seules ressources (). Voyant leur ministère inutile et subissant toutes sortes de vexations et de mauvais traitements de la part des Malgaches, ils rembarquent, avec la plupart des Français, le . Après un bref séjour chez les Capucins du Mozambique, ils arrivent à Belle-Île-en-Mer le .
En plusieurs étapes, Nantes, Angers, Le Mans, ils regagnent Paris le , où un chaleureux accueil leur est réservé. Lorsque sa santé fut remise, Michel Montmasson est placé à l'Aumônerie de l'Hôtel des Invalides, où il gagne le cœur des vieux soldats et ramène certains à la pratique religieuse.
Cinq ans plus tard, on le charge d'aller exercer à Versailles, où il devient vite le directeur de conscience des personnages les plus distingués de la Cour.
En 1683, les habitants d'Alger ayant mis à mort un Père qui assistait les esclaves africains travaillant dans les bagnes et sur les galères, on songe au Père Montmasson pour le remplacer. Les bulles pontificales du le nomment « vicaire apostolique d'Alger et de Tunis ». De son côté, Louis XIV lui remet une lettre de recommandation pour le dey d'Alger ().
Quelque temps plus tard, la marine française reprend la chasse à outrance contre les corsaires algériens. En représailles, le pacha d'Alger fait enchainer 374 Français, y compris le consul de France, et les envoie casser des pierres dans la montagne. La médiation du commandant Dussault, en poste à Bastia, échoue ; le dey reste intraitable et Louis XIV se résout à envoyer sa flotte devant Alger ().
Le bombardement commence le 1er juillet et dure deux heures ; le pacha répond en plaçant trois Français à la bouche d'un canon. Le , nouveau bombardement vingt fois plus nourri ; le consul est battu à mort et quatre Français mis à la bouche du canon. Le , le Vicaire apostolique Michel Montmasson est amené, torturé et mutilé de toutes parts avec des raffinements de cruauté, enfin attaché et placé à la bouche du canon[2]. Il souffrit le martyre sans prononcer une seule parole.
Bibliographie
- Memoires Dela Congregation Dela Mission, tome 2, éd. Maison de la congrégation, 1864.
- Jean-François Gonthier, Oeuvres historiques : le Père Montmasson martyre à Alger, Éd. J. Masson, 1903
- Roger Aubert, Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques, Vol. 2, Éd. Letouzey et Ané, 1914
- Notices sur les prêtres, clercs et frères défunts de la congrégation de la Mission, ed. Pillet et Dumoulin, 1898
Références
- Saint Vincent de Paul: sa vie, son temps, ses œuvres, son influence, Vol. 3, p. 184, Éd. Bray et Retaux, 1874
- Comelin, La Faye, Voyage pour la rédemption des captifs aux royaumes d'Alger et de Tunis, fait en 1720, par les PP. François Comelin, Philémon de La Motte et Joseph Bernard, p. 126, Éd. Sevestre et Giffart, 1721