Michel Brille
Michel Brille est un homme politique français, né le à Paris 19e et mort le à Villebois (Ain)[1].
Biographie
Ancien combattant de la classe 1915, il est revenu de la Première Guerre mondiale mutilé à 85 %[2]. Ingénieur des travaux publics de l'Etat et docteur en droit, il est avocat de profession, inscrit au barreau de Paris. Il a été l'un des 12 secrétaires du stage en 1933-1934[3]. Il commence sa carrière politique à la Conférence Molé-Tocqueville puis devient orateur du Centre de propagande des républicains nationaux. Il est le secrétaire général du cours d'orateurs de ce Centre lorsqu'il se présente à une élection législative partielle en 1930 à Montdidier, dans la Somme, sans succès, comme candidat de l'Alliance démocratique[4]. Il connaît un deuxième échec aux législatives de 1932 dans la même circonscription. Il devient en 1933 le délégué à la propagande[5] de l'Alliance démocratique, le grand parti du centre-droit libéral et laïc sous la Troisième République, et occupe cette fonction jusqu'à la guerre.
En 1936, lors des élections législatives qui donnent la victoire au Rassemblement populaire, il est élu député de la Somme et siège au sein du groupe unifié de l'AD, l'Alliance des républicains de gauche et des radicaux indépendants. Il participe à la reconstruction des jeunesses de l'Alliance au sein de la Jeunesse républicaine démocratique française (JRDF) en [6].
Il cosigne le la motion présentée par l'ancien radical Gaston Bergery, exigeant un « ordre nouveau, autoritaire, national, social, anticommuniste et antiploutocratique » et affirmant la nécessité d'une entente avec l'Allemagne[7]. Et vote, le , en faveur de la remise des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Il s'intéresse à la proposition de Marcel Déat, autre cosignataire de la mation Bergery, de former un parti unique à l'été 1940[8]. Il est l'un des rares hommes politiques de droite qui rejoignent ensuite le Rassemblement national populaire, l'un des deux grands partis collaborationnistes sous l'Occupation, et devient son vice-président en [9]. Comme avocat, il plaide pour le dirigeant de ce parti, Marcel Déat[10]. Il entre enfin en au cabinet de Déat, nommé ministre du travail[11].
Condamné à mort par contumace à la Libération, il est arrêté en [12]. Il est condamné à 5 ans de dégradation nationale le [13]. Il a publié l'année précédente sous un pseudonyme ( Servus Juris ) une Lettre ouverte à Messieurs les présidents des cours de justice, pour défendre les "épurés"[14]. En juriste, il entend notamment démontrer que le gouvernement du maréchal Pétain est le seul gouvernement de droit de à [15].
Il poursuit par la suite son activité au barreau de Paris, devient professeur de droit au Centre national d'enseignement à distance et collabore au quotidien L'Aurore[16].
Bibliographie
- « Michel Brille », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 ( Lire en ligne sur le site de l'Assemblée nationale )
- Olivier Wieviorka, Les orphelins de la République : destinées des députés et des sénateurs français, 1940-1945, Paris, Seuil, coll. « L'univers historique », (1re éd. 2001), 472 p. (ISBN 978-2-02-128374-7, présentation en ligne), [présentation en ligne].
Notes et références
- Archives de l’état civil de Paris en ligne, acte de naissance N° 19/3492/1895, avec mention marginale du décès
- Jean Jolly, Dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940: cf. le site de l'Assemblée nationale
- Fabrice d'Almeida, L'éloquence politique en France et en Italie de 1870 à nos jours, École française de Rome, 2001, p. 140, Le Journal, 21 juillet 1933
- L'Echo de Paris, 24 février 1930, "Pourquoi les socialistes l'emportent", Le Populaire, 24 février 1930, Le Populaire, 25 février 1930, "Pourquoi les socialistes l'ont emporté", Le Journal, 19 février 1930, p. 4
- Selon Gilles Le Beguec, dans le Bulletin de la Société d'histoire moderne, 1984, n° 22, p. 21
- Le Temps, 27 juin 1937, "Un conseil national de la jeunesse républicaine démocratique", Rosemonde Sanson, "Les jeunesses de l'Alliance démocratique", dans Recherches contemporaines, n° 6, 2000-2001
- Laurent Joly, Xavier Vallat (1891-1972): Du nationalisme chrétien à l'antisémitisme d'Etat, Grasset, 2001
- Olivier Wieviorka, Les orphelins de la RĂ©publique, Seuil, 2001
- Mathias Bernard, La guerre des droites, Odile Jacob, 2007, p. 101, Paris-Soir, 30 mars 1942, "Le procès de Riom est devenu celui de la France, déclare Marcel Déat", Le Matin, 30 mars 1942, Le Petit Parisien, 2 novembre 1942, "Sur un discours de M. Marcel Déat, le congrès du RNP a clos ses travaux", L'Ouest-Eclair, 19 juillet 1043, "Le conseil national du RNP"
- Le Petit Parisien, 21 janvier 1944, "Le procès Charles Maurras-Marcel Déat est renvoyé au 6 juillet"
- Anne Simonin, Le déshonneur dans la République, Grasset, 2008, chap. V, note 7
- Le Monde, 17 juin 1949
- Anne Simonin, En haine de la République parlementaire, dans Marc Deleplace ( éd. ), Les Discours de la haine: Récits et figures de la passion dans la Cité, Presses universitaires du Septentrion, 2009, p. 270
- Editions André Bonne, Paris, 1948, cité dans Autour de la Lettre aux directeurs de la Résistance de Jean Paulhan, Presses universitaires de Bordeaux, 2003, p. 27
- Anne Simonin, Le déshonneur dans la République, Grasset, 2008, chap. V
- Biographie sur le site de l'Assemblée nationale