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Miaphysisme

Le miaphysisme est un nĂ©ologisme utilisĂ© depuis le dĂ©but du XXIe siĂšcle pour dĂ©signer le monophysisme. Il distingue ainsi la doctrine dĂ©clarĂ©e hĂ©rĂ©tique au concile de ChalcĂ©doine de celle professĂ©e jusqu'Ă  nos jours par les Églises des trois conciles.

Schéma des principales divergences christologiques, d'aprÚs Eliade[1].

Contexte

Dans le cadre des controverses christologiques du Ve siÚcle, le monophysisme d'EutychÚs enseignait qu'il n'y a qu'une nature en Jésus-Christ, la nature divine, par laquelle a été absorbée la nature humaine « comme une goutte d'eau l'est par la mer ».

Cette doctrine christologique fut développée au Ve et VIe siÚcles par Dioscore, patriarche d'Alexandrie de 444 à 451 ou 454, puis par SévÚre, patriarche d'Antioche de 512 à 518, à partir de la formule promue par Cyrille d'Alexandrie[2] :

« ÎŒÎŻÎ± φύσÎčς Ï„ÎżáżŠ ΞΔοῊ Î»ÏŒÎłÎżÏ… σΔσαρÎșωΌέΜη
(mĂ­a phĂœsis toĂ» theoĂ» lĂłgou sesarkƍmĂ©nē, 'Une est la nature (mia physis) incarnĂ©e de Dieu le Verbe'). »

SĂ©vĂšre d’Antioche exposait la doctrine ainsi, suivant le rapport de l’évĂȘque jacobite Bar-Hebraeus :

« En JĂ©sus-Christ, il n’y a qu’une nature, la divine et l’humaine, sans confusion, sans mĂ©lange et sans corruption, et qui demeurent ce qu’elles Ă©taient ; de mĂȘme que la nature de l’homme est de deux natures, de l’ñme et du corps ; et que le corps est aussi composĂ© de deux natures, la matiĂšre et la forme, sans que l’ñme soit changĂ©e au corps et la matiĂšre en la forme[3]. »

C'est cette doctrine que développait Jean Philopon dans ses Tmimata :

« Aussi nous ne disons pas qu’il y a une nature ou une hypostase de la divinitĂ© et de l’humanitĂ©, mais bien du Christ composĂ© ; car nous confessons et nous adorons [le Christ en une seule nature] ou hypostase, en tant que composĂ©. Nous n’admettons point la destruction de l’une, ni la confusion [ou le mĂ©lange] des deux. [
] nous croyons que le Verbe de Dieu s’est incarnĂ© de telle sorte qu’il y a eu union de la nature divine et de l’humanitĂ©[4] »

Ces formules s'éloignent cependant de la doctrine d'EutychÚs et expriment que le Fils a une nature humaine et une nature divine sans séparation et sans changement et avec une seule volonté.

Notes et références

  1. Mircea Eliade, Dictionnaire des religions, Paris, Pocket, coll. « Agora », , 364 p. (ISBN 2-266-05012-5), p. 129
  2. Formule d'Apollinaire de LaodicĂ©e qu'il attribuait, Ă  tort, Ă  Athanase d'Alexandrie, Pierre Maraval, Le christianisme de Constantin Ă  la conquĂȘte arabe, PUF, 1997, p. 355.
  3. François Nau, « En quelle mesure les Jacobites sont-ils monophysites ? », Revue de l'Orient chrĂ©tien,‎ , p. 128-129 (lire en ligne).
  4. Chronique de Michel le Syrien, tome II, livre VIII, chapitre XIII, [p. 110 (page consultée le 25 octobre 2012)].

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