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Metrohm

Metrohm AG est un fabricant d'instruments de précision pour l'analyse chimique, en particulier l'analyse des ions, actif sur le plan international.

Une chromatographie ionique Metrohm.
Une station de polarographie équipée du VA Computrace de Metrohm.

Le siège est basé à Herisau en Suisse. Metrohm est le principal fournisseur mondial d’instruments de titrage[1] et l'un des deux plus grands pour les systèmes de chromatographie ionique[2]. Outre le développement, la production, la vente et la maintenance d'instruments d'analyses, la société développe des applications pour ses équipements, qui trouvent leurs utilisations dans diverses industries.

Metrohm emploie plus de 2 200 personnes, dont 450 travaillent sur le site de Herisau et gĂ©nĂ©rait en 2007 un chiffre d'affaires annuel d'environ 350 millions de francs suisses.

Histoire

La société Metrohm a été fondée en 1943 à Herisau[3] - [4] par Bertold Suhner et Willi Studer. Au départ, elle produisait des instruments de mesure pour la technologie haute fréquence et les télécommunications. Les instruments de mesure de haute précision ainsi que les récepteurs radio ont été ajoutés plus tard à son portefeuille.

En 1947, Suhner et Studer se sont sĂ©parĂ©s. Le journaliste et auteur suisse Peter Holenstein dĂ©crit comment cela s'est passĂ© dans son livre sur la vie du cofondateur Willi Studer : Die sprechenden Maschinen[5]. En , Emil Haefely, fondateur de la sociĂ©tĂ© Emil Haefely & Cie AG, qui fut l'un des premiers clients de Metrohm, demande Ă  Willi Studer, qu'il connaissait depuis de nombreuses annĂ©es, de construire un prototype d’oscilloscope cathodique. Bertold Suhner s’oppose Ă  ce projet pour Metrohm, craignant que le dĂ©veloppement ne soit pas possible dans des dĂ©lais raisonnables compte tenu des contraintes budgĂ©taires. En effet, alors que le dĂ©veloppement d’instruments plus simples dans le portefeuille de Metrohm n'avait jamais pris Ă  Studer plus que quelques semaines, Studer n'avait toujours pas terminĂ© le prototype après plusieurs mois Ă  la fin . Ă€ ce stade, son collègue Suhner avait perdu tout espoir que le projet se termine avec succès. Une rupture entre les cofondateurs a suivi et a conduit Studer Ă  quitter la sociĂ©tĂ© Ă  la fin du mois de . Ă€ partir de ce moment, Suhner a dirigĂ© l'entreprise seul. Studer a par la suite fondĂ© sa propre sociĂ©tĂ© Willi Studer, connue aujourd’hui sous le nom de Studer et connue pour ses Ă©quipements audio.

En 1968, Bertold Suhner a démissionné de son poste de directeur exécutif de Metrohm et s’est engagé pour l'environnement. Il a même lutté pour des causes qui pouvaient éventuellement nuire à sa propre entreprise, ce qui a conduit à une période difficile pour les nouveaux directeurs Lorenz Kuhn et Hans Winzeler. En raison de son intransigeance sur les questions environnementales, il s’est séparé de ses amis et resta socialement isolé vers la fin de sa vie[6].

Depuis 1982, Metrohm AG est une filiale à part entière de la Fondation Metrohm, seul actionnaire de Metrohm AG. Le cofondateur de Metrohm, Bertold Suhner, a mis en place cette fondation pour assurer une indépendance et ainsi maintenir la capacité de prendre des décisions éclairées[7]. La fondation est non seulement destinée à la gestion de Metrohm AG, mais aussi à des œuvres caritatives et culturelles[8]. Par exemple, la Fondation Metrohm a équipé en 1999 le collège public de la ville suisse de Trogen d’un accès à Internet et de plus de cent postes de travail informatiques pour s'assurer que l'école puisse suivre les normes internationales en vigueur[9]. Depuis 2014, elle a également doté l'université des Sciences Appliquées de Zurich d’une chaire de professeur pour la recherche sur les nouveaux matériaux[10] - [11].

Jusqu'en 2015, quarante filiales ont été créées. Pour la plupart, elles sont situées dans les pays industrialisés. Cependant, la recherche et le développement ainsi que la production restent sur le site de Herisau.

Metrohm AG a déménagé du centre-ville de Herisau en 2011 vers ses nouveaux locaux dans la zone industrielle Hölzli. Les nouveaux locaux ont été agrandis en 2015 pour répondre au nombre croissant d'employés[12].

Gammes de produits

Metrohm développe et commercialise des instruments d'analyse chimique principalement dans quatre techniques :

  • les titreurs permettent l'exĂ©cution automatique d'analyses volumĂ©triques. Cette mĂ©thode classique de chimie en solution reste la mĂ©thode de choix pour, entre autres, la dĂ©termination de la duretĂ© de l'eau ou l'analyse de la teneur en eau dans les solvants organiques (mĂ©thode de Karl Fischer) ;
  • la chromatographie ionique (CI). Cette mĂ©thode est utilisĂ©e pour dĂ©terminer les traces d'ions tels que sulfate, nitrate, nitrite, phosphate, chlorure, fluorure, etc. (anions). La CI permet Ă©galement l’analyse des cations (ions mĂ©talliques) bien que d'autres techniques, en particulier la spectroscopie atomique et la voltammĂ©trie, soient Ă©galement adaptĂ©es Ă  leur dĂ©termination ;
  • la polarographie ou, plus gĂ©nĂ©ralement, la voltammĂ©trie (ou voltampĂ©romĂ©trie) dĂ©signe les mĂ©thodes d'analyse Ă©lectrochimique qui impliquent la mesure d'un courant en fonction d'un potentiel appliquĂ©. Elle est utile pour la dĂ©termination de plusieurs mĂ©taux lourds importants dans les Ă©chantillons environnementaux et les denrĂ©es alimentaires. La voltampĂ©romĂ©trie est Ă©galement adaptĂ©e Ă  la dĂ©termination de nombreux analytes organiques jusqu'au niveau de l'ultratrace ;
  • la spectroscopie proche infrarouge et la spectroscopie Raman sont utilisĂ©es comme techniques d'analyse secondaire. Pour l'analyse primaire, l'une des techniques de mesure chimiques mentionnĂ©es ci-dessus est utilisĂ©e ou d'autres techniques de mesure physique. L'utilisation de la chimiomĂ©trie pour l'analyse des donnĂ©es est une partie essentielle de la spectroscopie NIR.

Notes et références

  1. Marco Wolf, A Modeling Language for Measurement Uncertainty Evaluation, Zürich, Switzerland, ETH Zürich, , 230 p. (ISBN 978-1-4452-1512-9, lire en ligne), « Modeling a measurement », p. 70
  2. Rajmund Michalski, Application of IC-MS and IC-ICP-MS in Environmental Research, , 1re éd., 288 p. (ISBN 978-1-118-86200-1, lire en ligne), « Suppressors », p. 17
  3. (en) « Metrohm USA Announces 6th Annual Young Chemist Award Winner », sur labmanager.com, .
  4. (en) « Company Overview of Metrohm AG », sur bloomberg.com.
  5. Peter Holenstein, Die sprechenden Maschinen. Studer-Revox. Das Lebenswerk des Audio-Pioniers Willi Studer, Zurich, Schweizer Verlagshaus, , 123–125 p. (ISBN 3-7263-6713-6)
  6. Peter Holderegger, Unternehmer im Appenzellerland, Herisau, Verlag Schläpfer, , 474–475 p. (ISBN 978-3-85882-080-8 et 3-85882-080-6)
  7. (de) Arne Kusserow, « Wer vorne sein will, darf nicht hinterherlaufen », GIT Labor-Fachzeitschrift, Wiley-VCH Verlag,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Entry of the Metrohm Foundation in the commercial register of canton Appenzell Ausserrhoden » (consulté le )
  9. (de) Urs Fitze, « Von der Schulbank ins Internet. In Trogen wird das vernetzte Klassenzimmer Realität », Neue Zürcher Zeitung,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (de) Walter Bernet, « Eine Stiftungsprofessur als Katalysator », Neue Zürcher Zeitung,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Andrei Honciuc übernimmt erste Stiftungsprofessur an der ZHAW », sur Zürcher Hochschule für Angewandte Wissenschaften (consulté le )
  12. (de) « Metrohm braucht mehr Raum », Tagblatt Online,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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