Mengin Le Clerc
Mengin Le Clerc, né vers 1450 à Nancy et mort en 1510 à Nancy, est un important négociant, tabellion-juré de la ville de Nancy, qui prend la fonction de gouverneur de Nancy en 1498-1499. Il est seigneur de nombreux fiefs et laisse un héritage important à ses deux fils. Et tant que maitre de la monnaie de Nancy, une partie de ses descendants vont être des trésoriers des ducs de Lorraine, puis des rois de France.
Famille
Mengin Le Clerc est le fils de Jehan Leclerc (vers 1410-1465)[1], bourgeois de Nancy en 1429, anobli le [1] par Jean II de Lorraine. Après sa victoire sur les Messins, le duc Charles II de Lorraine demeure dans la maison qui deviendra celle de Jehan Leclerc, juré, ancêtre de la famille Le Clerc[2]. Lors d'un procès entre Guiot Poignant, le mareschault d'Aspremont et Henri d'Ogéviller, seigneur de Domrémy-la-Pucelle et de Greux, ainsi que des habitants desdits villages, il agit en leur nom et est leur procureur[3].
Biographie
Un négociant très dynamique
Mengin Le Clerc apparaît dans les Certifikatieboeke d'Anvers en 1497. Il est le premier à commercer avec les négociants anversois et il le fait régulièrement depuis 1487[4]. Il est maître juré des merciers de Nancy en 1499.
Maître de la monnaie de Nancy
Mengin Le Clerc est nommé tabellion-juré de la ville de Nancy le [5].
Le , mandement au receveur général qu’il délivre et paie à Mengin Le Clerc, maistre de la monnaie de Nancy, la somme de vingt huit florins d’or pour un cheval de poil boiard que Monseigneur le duc René II de Lorraine a prins de lui pour donner à Gaillebardet, créau (page) [6]. Soutenue par la fécondité des mines d'argent des Vosges, la Monnaie de Nancy traverse une période d'intense activité au XVe et au XVIe siècle. Elle est dirigée par un entrepreneur privé sur lequel s'exerce un contrôle vigilant et occupe des hommes et des femmes réunis au sein du serment de Lorraine qui garantit un certain nombre de privilèges[7].
Gouverneur de Nancy
Mengin Le Clerc devient gouverneur de Nancy, en 1498-1499, comme tous les premiers commis de ville[8]. Mais après lui les commis de ville, institués en 1497, ne disparaîtront pas, mais leurs fonctions seront beaucoup amoindries et ils ne joueront plus qu'un rôle tout à fait secondaire.
Néanmoins, il figure sur plusieurs documents comme gouverneur de Nancy et a certainement des pouvoirs très étendus : Deuxième compte des receptes et despences faictes par les quatre gouverneurs de Nancey, assavoir : Mengin le Clerc, le prévost Colignon, Girart le chaussetier et Estienne Vilain, des ouvrages et réparacions de Nancey... Et plus bas : Pour la Court. Les quatre jurez de Nancey pour l'année finye à la Magdaleine mil iiijc iiij" dix-neuf.
D'où il résulte :
- que, dans l'origine, les commis de ville prenaient indistinctement la qualité de gouverneurs, parce que, suivant une expression usitée alors, ils avaient le gouvernement de la cité ; et celle de jurés, sans doute parce qu'ils prêtaient serment, entre les mains du prince, à leur entrée en charge ;
- qu'ils étaient chargés des fonctions de receveurs ;
- enfin, qu'ils rendaient leurs comptes Ă la Cour, c'est-Ă -dire Ă la Chambre des Comptes de Lorraine, qui avait mission de les contrĂ´ler.[9].
Seigneur de différents lieux
Le , Andreu de Marches vend à Mengin Le Clerc, bourgeois de Nancy, un bois situé près de sa seigneurie de Méréville[10]. Mengin Le Clerc semble avoir considérablement enrichi sa famille. Alors que son père n’est cité que comme coseigneur de Pulligney, lui est seigneur ou coseigneur de Pulligny, Ceintrey, Voinémont, Malaucourt-sur-Seille, Chamagne, Érize-Saint-Dizier Saint-Dizier et Roville. Il possède entre autres à Nancy des maisons et des terrains situés entre la rue Neuve et la rue de Grève, la rue Saint-Nicolas, la ruelle des Capucins, la rue du général Drouot, qui seront achetés en partie à ses petits-enfants en 1624 pour fonder l’abbaye de Notre-Dame de la Consolation. Ses petits-enfants vont occuper des charges importantes ou pour les filles se marier avec de riches et puissants, ce qui se suppose des dots importantes.
Le , il y a accord entre la dame de Buzy, veuve de sire de Laroche, chevalier et Mengin Le clerc, marchand à Nancy, au sujet de la terre et seigneurie de Pulligney, appartenant au dit feu George de la Roche et assignée en douaire à sa veuve. La sentence est arbitrale[11]. Les Le Clerc sont donc encore des marchands qui achètent des terres aux familles seigneuriales.
Mariage et descendance
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Claude et Thierry, frères, fils de Mengin Le Clerc et de Mengette[1].
Jehan Leclerc (ca 1410-1465) x ? | | → Mengin Le Clerc (ca 1450-1510) x Mengette N | | →Thierry Le Clerc de Roville (ca 1490-?) [13]. | x ? | | | | →Pierre Le Clerc de Roville (ca 1540-?) [14]. | | x Alix de Billy (ca 1550-?) | | | | | | → Marguerite Le Clerc de Roville (ca 1570-après 1606) [15]. | | x 1592 Nicolas de Gondrecourt (ca 1560-1633) [16]. | | | | | | ... → Descendance Gondrecourt... | | → Claude Leclerc de Pulligny (ca 1485-1562) x Catherine de Trèves de Xirocourt (ca 1515-1581), sœur de Gilles de Trèves | | → Claudon Le Clerc (1535-1603) ( | x 1546 Nicolas de Lescut de Saint Germain (ca 1505-1581) | | → Barbe Le Clerc (1536-1585) | x 1554 Jean de Lescut de Saint Germain (1505-1581)[17]. | | | | ... → Descendance de Rennel, de Rutant, de Bermand... | | →(hyp) Jean Le Clerc (1538-?)[18]. | x 1567 Élisabeth Champenois de Nogent[19]. | | → Marie Le Clerc (1541-?) [20]. | x Nicolas Humbelot 1520-1560)[21]. | | | | ... → Descendance Humbelot... | | → Pierre Leclerc du Vivier (1530-1598) | x 1561 Anne Fériet de Varangéville (1540-1612) | | → Claude II Leclerc de Pulligny (ca 1485-1562) | x (1) 1580 Claudon Galland de Pulligny (1552-1582)[22]. | x (2) 1583 Claudon Mengin de Pulligny (1550-1626)[23].
Notes et références
- Nobiliaire de la Lorraine et du Barrois, de Ambroise Pelletier, FĂ©lix Collin de Paradis, Henri Lepage, LĂ©on Germain de Maidy, Paul Lallemand - 1974 - page 459
- Henri Lepage, Le Palais ducal de Nancy, A. Lepage, 1852, p. 15
- Luce, Siméon : Jeanne d'Arc … Domremy : Recherches critiques sur les origines de la mission de la Pucelle. (Paris, Champion, 1886)
- Nancy-le-Duc, essor d'une résidence princière dans les deux derniers siècles du Moyen Age, par Jean-Luc Fray, 1986, Société Thierry Alix, p. 282 et 302
- В 2, f" 300 v°
- Mémoires de Société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain - 1875, page 215 et Réunion des Sociétés des Beaux-Arts des Départements - 1914, page 327.
- Le fonctionnement de la Monnaie de Nancy aux XVIe et XVIIe siècles.
- Les archives de Nancy, ou Documents inédits relatifs à l'histoire de... p.80
- Les archives de Nancy, ou Documents inédits relatifs à l'histoire de... , p.80.
- Les cahiers d'histoire, de biographie et de généalogie- travaux historiques, études... Par Georges Poull, p. 65.
- Publications de la Société pour la recherche et la conservation des ..., p.426.
- Claude Leclerc fils de Mengin Dossier bleu 191, et Pelltier.
- Il est anobli par le duc Antoine de Lorraine le 1er mars 1512 avec son frère Thierry et ils portent d'or au léopard de gueule, armé, lampassé et couronné d'azur au chef de même chargé de trois besants d'or. Société d'archéologie lorraine. Mémoires de la 1893 (SER3, VOL21 = T43), p.103.
- Ce fief de Roville est situé à proximité d'Épinal.
- Marraine en 1606 Nobiliaire de Saint-Mihiel de Dumont, 1864, page 217, mariage Dictionnaire de la noblesse contenant les généalogies, l'histoire & la ... de La Chesnaye-Desbois, Badier, 1774- page 278.
- Avocat à Saint-Mihiel. Conseiller à la Cour des Grands Jours. Président des Grands Jours de Commercy en 1633. Conseiller d'État de Lorraine et ambassadeur à Mayence, fils d'un conseiller d'État sous le duc Charles III, il est envoyé en Espagne en 1606. D'après La Chesnaye-Desbois, il serait le 8e degré issu de Humblet de Gondrecourt, administrateur des finances de Robert, comte de Bar, conseiller des États du Barrois en 1358 et décédé en 1360.
- Vice-bailli de Nancy, Tabellion à Nancy et Lieutenant de bailli, comte du Saint-Empire romain germanique, seigneur de Pixéricourt et de Malzéville.
- Argentier de Charles III de Lorraine (1543-1608), conseiller, auditeur en la Chambre des Comptes de Lorraine. Bulletin de la Société d'archéologie lorraine, de Société d'archéologie lorraine - 1855, p.249.
- Créancière du duc qui lui constitue une rente de 367 écus (en plus de celle de 1607 qu'elle perçoit déjà de concert avec son frère), assignée comme la première sur la recette du comté de Vaudémont. Nobiliaire de la Lorraine et du Barrois, Ambroise Pelletier ; préf. d'Otto de Habsbourg-Lorraine ; introd. de Jacques Choux, Paris : Éditions du Palais royal. Descendante de Wambert de Soissons, comte de Chaumont, baron de Nogent, marié en 1243 julien avec Sophie de Rynel.
- Jean Le Clerc est allié par elle à diverses bonnes maisons de Paris.
- Son père est écuyer et seigneur de Sergueux et Langres en Champagne. Nicolas est bailli de Châtillon-sur-Seine. Il est anobli par lettres de noblesse de Charles III de Lorraine, le 23 février 1565. Source :La Chesnaye-Desbois.
- Inhumée nef de l’église de Pulligny, fille de Mengin et Françoise du Gaillard. Société d'archéologie lorraine. Mémoires de la 1893 (SER3, VOL21 = T43), p.103.
- Il s’agit de deux personnes totalement différentes. La 1re Claudon est morte selon sa plaque mortuaire en 1582. Jean Le Clerc naît en août 1586. Cette deuxième femme est la descendante d’une famille d’ancienne noblesse qui tire son origine de la Lorraine allemande, où est située la baronnie de Mengin ou de Menghen, sur la Sarre, dont les barons sont reconnus chevaliers libres dès le XIIe siècle. Son père était capitaine dans les bandes de Piémont. Elle reste attachée à la religion catholique après la conversion de son mari.