Men's love
Le menâs love (ăĄăłășă©ă, menzu rabu), abrĂ©gĂ© « ML », est un terme wasei-eigo qui dĂ©signe un genre de fictions japonaises traitant de l'homosexualitĂ© masculine, ces fictions sont gĂ©nĂ©ralement des fictions littĂ©raires ou des mangas. Le genre est principalement dĂ©diĂ© aux hommes homosexuels ou bisexuels, et cohabite avec le genre du yaoi qui dĂ©signe les fictions traitant de l'homosexualitĂ© masculine essentiellement dĂ©diĂ©es au public fĂ©minin. En Occident, le genre est aussi appelĂ© bara (èè, rose), mĂȘme si ce terme ne possĂšde aucune rĂ©alitĂ© Ă©ditoriale au Japon.
Des crĂ©ateurs cĂ©lĂšbres dans le genre sont le photographe Tamotsu YatĆ, l'illustrateur Sadao Hasegawa et le mangaka Gengoroh Tagame.
Vocabulaire
Les fictions gays commencent Ă apparaĂźtre au Japon au cours des annĂ©es 60, dans des cercles privĂ©s. Le magazine Barazoku (èèæ, Tribu des roses) est le premier magazine gay commercial, publiĂ© pour la premiĂšre fois en 1971. Ce magazine fonde le genre. Barazoku se dĂ©finit comme un magazine « homo », Ă©vitant d'utiliser le terme « gei », associĂ© Ă la transidentitĂ© et aux hommes effĂ©minĂ©s[1].
Le mot bara dĂ©signe en japonais la rose. L'association de cette fleur Ă la culture gay japonaise vient probablement de Bara-kei (èèć, tuĂ© par les roses), un recueil de photographies homoĂ©rotiques publiĂ© par Yukio Mishima et Eikoh Hosoe en 1963. La symbolique de la rose est par la suite renforcĂ©e par le premier magazine gay japonais, Barazoku[2]. Le terme est par la suite utilisĂ© pour dĂ©signer le cinĂ©ma gay Ă partir des annĂ©es 1980, nommĂ© bara-eiga (èèæ ç», film de la rose)[3].
Le terme bara, de par son association à la culture gay japonaise, est utilisé par les occidentaux pour désigner les mangas gays, tandis qu'au Japon, ces mangas sont édités sous le terme de men's love, et non celui de bara[1] - [4].
Le « typage »
La communautĂ© gay japonaise est peu portĂ©e sur les questions identitaires ou sur le « mode de vie gay » comme cela peut ĂȘtre le cas en Occident. L'Ă©rotisme et la pornographie y sont plus prĂ©sentes, ainsi les mĂ©dias gays, donc les mangas et fictions ML, se concentrent principalement sur le type (ăżă€ă, taipu) de partenaire sexuel ou de relation recherchĂ©s par les gays, le « typage »[5]. Ainsi si certains magazines gays, comme Barazoku sont gĂ©nĂ©ralistes et essaient d'inclure tous les types, d'autres magazines comme G-men ou Badi se spĂ©cialisent dans tel ou tel type de partenaire ou relation[6].
Il existe de trĂšs nombreux types de partenaire/relation, dont voici une liste non exhaustive : kuma pour les bears, gaisen pour les Ă©trangers, debusen pour les hommes corpulents ou obĂšses, fukesen pour les partenaires plus ĂągĂ©s, onÄ-san pour les hommes effĂ©minĂ©s, senpai/kĆhai pour les relations aĂźnĂ©/cadet, aniki/otĆto pour une relation entre deux « frĂšres »[7], etc.
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- (en) Mark McLelland, Male homosexuality in modern Japan : cultural myths and social realities, Richmond, Curzon, , 265 p. (ISBN 978-0-7007-1300-4, OCLC 70724264, lire en ligne).
- (en) Robin E. Brenner et Snow Wildsmith, « Love through a Different Lens : Japenese Homoerotic Manga through the Eyes of American Gay, Lesbian, Bisexual, Transgender, and Other Sexualities Readers », dans Mangatopia : Essays on Manga and Anime in the Modern World, Santa Barbara, ABC-CLIO, , 254 p. (ISBN 978-1591589099, OCLC 759597788), p. 89-118.
- Jean-Paul Jennequin, « Le bara, le manga des gays », dans Le yaoi : Articles, chroniques, entretiens et mangas, Versailles, Ăditions H, coll. « Manga 10 000 images » (no 1), , 2e Ă©d., 256 p. (ISBN 979-10-90728-00-4, OCLC 868563909), p. 141-156.
Notes et références
- Brenner et Wildsmith 2011, p. 98.
- Jennequin 2012, p. 142.
- McLelland 2000, p. 39.
- Tina Anderson, interview par Bamboo, Casey, Sara, GloBL and Gay Comics, Chicks on Anime, Anime News Network, (consulté le ).
- McLelland 2000, p. 132.
- McLelland 2000, p. 136.
- McLelland 2000, p. 133-134.