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Max O'Rell

Léon Paul Blouet, connu sous le nom de plume Max O'Rell (né le à Avranches et mort le à Paris) est un écrivain et conférencier français du XIXe siÚcle.

Max O'Rell
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Nom de naissance
LĂ©on Paul Blouet
Pseudonyme
Max O'Rell
Nationalité
Activités
Conjoint
Mary Blouet (d) (Ă  partir de )

Il connut son plus grand succĂšs aux États-Unis et en Grande-Bretagne Ă  la fin du dix-neuviĂšme siĂšcle. CĂ©lĂšbre pour ses descriptions humoristiques des mƓurs et coutumes des grandes nations occidentales, il a rendu populaire le personnage de John Bull dans son premier grand succĂšs John Bull et son Ăźle (1883).

Biographie

Jeunesse

LĂ©on-Pierre Blouet Ă  Avranches, le [1]. Son grand-pĂšre paternel Jean-François Blouet Ă©tait concierge de la prison du Mont St Michel de 1806 Ă  1818[2]. À l'Ăąge de 12 ans, il dĂ©mĂ©nagea Ă  Paris et suivit les cours du Conservatoire et du collĂšge. AprĂšs le collĂšge Ă  Paris, il obtint une licence de lettres en 1865 puis une licence de sciences Ă  la Sorbonne en 1866. Il s'engage Ă  l'École militaire qu'il quitte en 1869 avec le grade de lieutenant de l'artillerie française[3]. AprĂšs 5 mois passĂ©s en AlgĂ©rie, survient la guerre de 1870 contre la Prusse. Blouet participe Ă  la bataille de Wörth en et est fait prisonnier Ă  Sedan. AprĂšs cinq mois de captivitĂ© Ă  la forteresse de Wesel, au bord du Rhin, il est libĂ©rĂ© et immĂ©diatement engagĂ© contre la Commune de Paris. BlessĂ© gravement au bras droit dans une bataille sur le pont de Neuilly, Blouet dut passer huit mois dans un hĂŽpital militaire[4], avant d'ĂȘtre libĂ©rĂ© de ses obligations, avec les honneurs et une petite pension.

Professeur et homme de lettres Ă  Londres

En 1872, il dĂ©cida de devenir journaliste et partit Ă  Londres. Il obtint un poste d'enseignant de français dans la St Paul's School de Londres en 1874. À la fin de cette annĂ©e il se marie avec Mary Bartlett dans le Devonshire. Leur fille LĂ©onie naĂźt en 1875. Au dĂ©but des annĂ©es 1880, Blouet commença la prĂ©paration d'un livre de saynĂštes humoristiques probablement inspirĂ© par les Notes sur l'Angleterre d'Hippolyte Taine. John Bull et son Ăźle fut publiĂ© en 1883 par Calmann-LĂ©vy, sous le pseudonyme de Max O'Rell, un pseudonyme adoptĂ©, pour prĂ©server la dignitĂ© de sa position d'enseignant. Le livre fait un survol des coutumes des Anglais, de leurs particularitĂ©s et leurs institutions, en discutant de divers aspects- en commençant par les ambitions coloniales britanniques jusqu’au concept anglo-Saxon du ‘home’. La version française connut un succĂšs immĂ©diat, avec au moins cinquante-sept Ă©ditions en deux ans. En , Max O'Rell, assistĂ© de sa femme Mary, avait crĂ©Ă© une version anglaise qui se vendit Ă  275 000 exemplaires en Angleterre et Ă  200 000 exemplaires aux États-Unis. Le livre fut traduit en dix-sept langues[5]. Ce succĂšs encouragea Max O’Rell Ă  continuer Ă  crĂ©er des recueils d’anecdotes amusantes sur les mƓurs et les coutumes. Les Filles de John Bull fut publiĂ© de nouveau par Calmann-LĂ©vy, et pendant les vingt annĂ©es suivantes, O’Rell allait produire douze autres livres, la majoritĂ© publiĂ©e simultanĂ©ment Ă  Paris, Londres et Ă  New York.

Conférencier

O'Rell dĂ©missionna de son poste d'enseignant Ă  St Paul’s, et entama en 1885 une carriĂšre d'auteur et de confĂ©rencier Ă  plein temps. Aux États-Unis en particulier, son succĂšs Ă©tait phĂ©nomĂ©nal et il comptait parmi les confĂ©renciers les plus dotĂ©s de son temps. Sa technique sur le podium s’inspirait de celle de Mark Twain, ainsi la presse amĂ©ricaine l’appelait ‘the French Mark Twain’, le Mark Twain français. En 1894, le confĂ©rencier français organisa un vrai tour du monde qui l’amena aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-ZĂ©lande et mĂȘme en Afrique du Sud. En , il O’Rell entama une dispute avec Mark Twain aigri sur la moralitĂ© française, et l’incapacitĂ© des Ă©crivains de saisir le ‘caractĂšre’ d’un pays dans des rĂ©cits de voyages. Les deux Ă©crivains publiĂšrent leurs invectives dans plusieurs articles dans le journal The North American Review. Cette querelle suscita beaucoup d’intĂ©rĂȘt dans les journaux autour du monde et on parlait mĂȘme d’un vrai duel entre Mark Twain et Max O’Rell[6].

Théùtre

O’Rell adapta avec succĂšs la piĂšce française Le Voyage de monsieur Perrichon ; et il fit une tournĂ©e avec la piĂšce dont le titre anglais devint On the Continong (Sur le continent), en avril et , dans plusieurs villes de Grande-Bretagne, dont Liverpool, Birmingham, Manchester et Glasgow. Une tentative de mettre en scĂšne la piĂšce The Price of Wealth, ne connut pas de succĂšs[7].

Journalisme

O'Rell se considĂ©rait toujours comme mĂ©diateur entre l’Angleterre, les États-Unis et la France. Il voyait la presse comme le moyen le plus efficace d’obtenir un rapprochement politique. Pendant toute sa carriĂšre, il se mĂ©fiait de journalistes qui profitaient du nationalisme et de la xĂ©nophobie, en particulier dans le contexte des relations franco-anglaises. Il reconnaĂźt le grand pouvoir de la presse quotidienne, comparĂ© Ă  la circulation de ses livres. O’Rell publie dans les grands magazines amĂ©ricains comme le North American Review et se prononce sur des problĂšmes politiques comme l’affaire Dreyfus, dans le journal Londonien, The Chronicle. En France, son plus grand succĂšs de journaliste consiste dans la collaboration au journal Figaro oĂč il publia plusieurs articles de premiĂšre page en 1901/1902[8].

Mort

Max O’Rell meurt le Ă  Paris, atteint d’un cancer de l’estomac, ĂągĂ© de 56 ans. L’intĂ©rĂȘt public pour cet Ă©crivain disparaĂźt rapidement : les journaux amĂ©ricains qui auparavant l’avaient traitĂ© comme le « Mark Twain français » portent leur attention sur de nouveaux auteurs Ă  la mode.

ƒuvres

Liste des ouvrages publiĂ©s en France Ă©crits par Max O’Rell

  • John Bull et son Ăźle (Paris, Calmann-LĂ©vy, 1883)
  • Les Filles de John Bull (Paris, Calmann-LĂ©vy, 1884)
  • Les chers voisins (Paris, Calmann-LĂ©vy, 1885)
  • L’Ami MacDonald (Paris, Calmann-LĂ©vy, 1887)
  • Jonathan et son Continent (Paris, Calmann-LĂ©vy, 1889)
  • Un Français en AmĂ©rique (Paris, Calmann-LĂ©vy, 1892)
  • La Maison John Bull & Co. Les grandes succursales (Paris, Calmann-LĂ©vy, 1894)
  • Femme et artiste (Paris, Calmann-LĂ©vy, 1899)
  • La MajestĂ© l’Amour Petites Ă©tudes de psychologie humoristique (Paris, Calmann-LĂ©vy, 1901)
  • Max O’Rell confidentiel (Paris, Calmann-LĂ©vy, 1904)

Bibliographie

  • Jana Verhoeven, Jovial Bigotry: Max O'Rell and the Transnational Debate over Manners and Morals in 19th Century France, Britain and the United States, Newcastle, Cambridge Scholars Publishing, 2012.
  • Jana Verhoeven et Jean-Luc Leservoisier, Max O’Rell (1847-1903) – Auteur humoriste et homme de lettres cĂ©lĂšbre nĂ© Ă  Avranches, in La Revue de l’Avranchin et du Mortainais (): 221-35.
  • Martin Hewitt, Max O’Rell and the performance of Frenchness on the late nineteenth-century Anglo-American Lecture Platform, Eds Odile Boucher-Rivalain and Hajdenko-Marshall, Katherine. Regards des Anglo-Saxons sur la France au cours du long XIXe siĂšcle. Paris: L’Harmattan, 2008.

Notes et références

  1. Voir Jana Verhoeven, Jovial Bigotry : Max O’Rell and the Transnational Debate over Manners and Morals, Newcastle: Cambridge Scholars Publishing, p. 25 et Verhoeven, Jana, et Jean-Luc Leservoisier. Max O’Rell (1847-1903) – “Auteur Humoriste et homme de lettres cĂ©lĂšbre nĂ© Ă  Avranches.” La Revue de l’Avranchin et du Mortainais (Juin 2010a): 221-35.
  2. Robert Sinsoilliez, Prisonniers au Mont-Saint-Michel, Louviers, 2006, p. 25-43.
  3. Voir Max O’Rell, John Bull, Junior, or French as She Is Traduced. New York: Cassell, 1888, p. 2-3.
  4. Voir Max O’Rell, —. “Reminiscences of a Young Officer.” The North American Review 166.498 (1898): 535-40.
  5. The Freeman’s Journal, 17 February 1886.
  6. Voir (Daily Inter Ocean, 6 March 1895, 2).
  7. Chicago Daily Tribune, 18 February 1899, 5.
  8. Voir Jana Verhoeven, Jovial Bigotry : Max O’Rell and the Transnational Debate over Manners and Morals, Newcastle: Cambridge Scholars Publishing, p. 55.

Liens externes

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