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Matilde Viscontini Dembowski

Matilde Viscontini Dembowski (Milan, - Milan, ) était une patriote italienne, membre des Carbonari, célèbre pour avoir été le grand amour malheureux de Stendhal.

Matilde Viscontini Dembowski
Matilde Viscontini Dembowski
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  35 ans)
Milan
Nationalité
Activité
Conjoint
Enfant

Biographie

NĂ©e dans une famille de la haute bourgeoisie Milanaise, de Charles et Louise Viscontini Marliani, elle Ă©pouse Jan Dembowski (1773-1823), officier de l'armĂ©e napolĂ©onienne, en 1807, dont elle a deux fils, Carlo, nĂ© en 1808 et Ercole en 1812. Jan Dembowski participe Ă  la Guerre d'Espagne de 1808 Ă  1810. Il est promu gĂ©nĂ©ral et fait baron. Mais le mariage n'est pas heureux : son mari se rĂ©vèle « coureur, irascible, brutal Â»[1]. En 1814, Matilde s'enfuit en Suisse, Ă  Berne, avec son fils Ercole et demande la sĂ©paration. Son fils aĂ®nĂ©, Carlo, Ă©tait Ă  cette Ă©poque pensionnaire Ă  Volterra.

Alors que Matilde attend la dĂ©cision de justice, le procureur de Berne mène une enquĂŞte sur sa vie passĂ©e. Un rapport de 1816 fait Ă©tat de rumeurs circulant Ă  Milan selon lesquelles, lorsque son mari Ă©tait en Espagne, elle aurait eu « une intrigue amoureuse Â»[2]. Certains supposent que cet amant serait Ugo Foscolo, rĂ©sidant Ă  cette Ă©poque prĂ©cisĂ©ment en Suisse[1]. Mais, comme en tĂ©moigne leur correspondance, leur relation Ă©tait purement amicale, et elle fut profondĂ©ment affectĂ©e par ces mĂ©disances.

En , Matilde retourne à Milan pour voir son fils Carlo. Son mari tente de reprendre le plus jeune, Ercole. Il faudra l'intervention du gouverneur de Lombardie, Ferdinand Bubna, pour qu'elle puisse le garder. En 1817 la séparation officielle est prononcée mais Matilde doit vivre dans la maison de son époux. Ce n'est qu'en qu'elle peut s'installer avec ses deux fils dans un appartement de la Place Belgioioso, près de son frère.

C'est en qu'elle rencontre Stendhal, qui lui est prĂ©sentĂ© par Giuseppe Vismara. Il voit en elle « l'incarnation mĂŞme de la beautĂ© lombarde, telle que LĂ©onard de Vinci la dĂ©peint dans ses tableaux Â»[1]. Son admiration pour celle qu'il appelle MĂ©tilde le paralyse de timiditĂ© et de maladresse : «  Je n'ai jamais eu le talent de sĂ©duire qu'envers les femmes que je n'aimais pas du tout. Dès que j'aime, je deviens timide et vous pouvez en juger par le dĂ©contenancement dont je suis auprès de vous Â»[3]. Dans un premier temps Mathilde se montre touchĂ©e par cette adoration silencieuse. Mais subitement, elle se refroidit, probablement parce que sa cousine, Francesca Traversi, aurait dĂ©peint Stendhal comme un sĂ©ducteur. Au printemps 1819 Stendhal ruine tous ses espoirs en suivant dĂ©guisĂ©, Mathilde qui Ă©tait allĂ©e voir ses fils Ă  Volterra. Elle ne lui pardonnera pas, il Ă©crira De l'amour.

En dĂ©cembre 1821, au cours du soulèvement des Carbonari contre l'occupant Autrichien, elle est arrĂŞtĂ©e et interrogĂ©e, notamment en raison de sa relation avec Giuseppe Vismara. « Non seulement elle ne laissa pas Ă©chapper une seule parole compromettante pour ses amis, mais encore elle sut si bien s'y prendre qu'on fut obligĂ© de la remettre en libertĂ© Â»[1].

Elle meurt le . La comtesse Frecavalli dira d'elle : « Elle est morte Ă  trente-cinq ans, morte dans mes bras, alors que, belle encore, tout devait la conserver Ă  deux fils qu'elle idolâtrait (…) Mais elle aimait aussi la gloire de son pays et les hommes qui pouvaient l'illustrer, et son âme Ă©nergique eut trop Ă  souffrir de son asservissement et de sa perte. Et pourtant que de bontĂ©, que d'angĂ©lique douceur dans ce cĹ“ur si noble !… Â»[4].

Stendhal, quant à lui, notera sur un exemplaire de De l’amour : « Death of the author[5]. »

Notes et références

  1. V. Del Litto, préface à De l'amour de Stendhal, Gallimard 1980
  2. Michel Crouzet, Stendhal ou Monsieur moi-mĂŞme, Flammarion 2008, (ISBN 2080663887)
  3. Stendhal, Lettre Ă  Matilde du 7 juin 1819, De l'amour, Gallimard 1980
  4. Mémoires d'Alexandre-Philippe Andryane, Carbonaro Français
  5. Cité par Philippe Berthier, in Stendhal, Editions de Fallois, 2010.P. 293.

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