Mater Admirabilis
Mater Admirabilis est une fresque représentant la Vierge Marie, dans le monastère de la Trinité-des-Monts, à Rome. Elle a été réalisée par une jeune artiste française, Pauline Perdrau, et a été associée à plusieurs miracles.
Artiste |
Pauline Perdrau (d) |
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Date | |
Type | |
Localisation | |
Coordonnées |
41° 54′ 23″ N, 12° 29′ 01″ E |
Histoire
En 1843, le couvent accueille une jeune novice française, Pauline Perdrau[1], qui a été formée comme peintre par Maximilien Seitz[2], lui-même élève de Cornelius et Overbeck, rattachés au mouvement des nazaréens.
Les religieuses du couvent passaient dans le cloître le temps de la journée consacré à la récréation. Ce moment de la journée était présidé par la mère supérieure, Mère de Coriolis, le reste de la communauté se tenant en demi-cercle autour d'elle. Pauline a conçu l'idée de peindre une fresque représentant la Vierge pour présider l'heure de récréation. Elle demande à la mère supérieure la permission de peindre, mais celle-ci hésite en raison de l'inexpérience de Pauline Perdreau dans le domaine artistique, malgré sa formation. Après un pèlerinage de Pauline pour visiter la Sainte Maison de Lorette, elle a insisté auprès de la mère supérieure pour qu'elle puisse peindre la fresque. C'est en 1844 qu'elle reçoit l'autorisation de la mère supérieure de peindre la fresque[3].
Une fois achevée, la mère supérieure a estimé que la fresque était très colorée et a ordonné qu'elle soit recouverte d'un rideau. Le 13 novembre 1846, lors d'une visite au couvent, le pape Pie IX ordonna d'enlever le rideau et, en voyant la fresque, il s'exclama : « Mater admirabilis »[4]. Les couleurs de la fresque avaient perdu leur stridence initiale et la peinture s'était considérablement améliorée. Le pontife a donné l'autorisation de transformer en chapelle le côté du cloître supérieur où se trouvait la fresque.
Dès lors, l'image est devenue un centre de pèlerinage et diverses indulgences associées à l'image ont été accordées. La dévotion à l'image s'est répandue dans tous les collèges de la Société du Sacré-Cœur de Jésus à travers le monde, étant copiée dans des peintures et des gravures. Sa fête est célébrée le 20 octobre[4]. Une église lui est dédiée à Riccione en Italie, près de Rimini et de Saint-Marin[5].
Des figures religieuses comme Madeleine-Sophie Barat, Jean Bosco, Thérèse de l’Enfant Jésus ainsi que le futur Benoit XV et Jean XXIII sont venus se recueillir devant cette fresque[6].
Description
Le tableau se trouve sur le côté sud du cloître supérieur du couvent-collège de la Trinité-des-Monts, qui donne sur la Place d'Espagne à Rome. Il est situé dans un arc du mur du haut cloître, légèrement en retrait.
La fresque montre une Vierge Marie adolescente assise au milieu d'une loggia. La Vierge est représentée dans une pose réfléchie, le regard tourné vers le bas.
Sur son côté droit se trouve un vase avec sept lys et sur la gauche un panier avec des livres et un fuseau. À l'arrière-plan du tableau se trouve un paysage.
La fresque peut être classée dans le style nazaréen. Selon les mots de l'historienne de la peinture, spécialiste de ce mouvement, Cordula Grew[7] :
« L'archaïsme lyrique et les couleurs pastel en font un véritable héritier de l'esthétique du Lukasbund, reprenant la fascination précoce des frères [nazaréens] pour Fra Angelico et les fresques de la première Renaissance. La littérature pieuse ne tarit pas d'éloges sur la beauté de la forme, l'effet harmonieux et la profondeur spirituelle de l'œuvre. »
La chapelle est décorée de fresques dans un style éclectique. Les murs sont également décorés de diverses stèles et d'offrandes votives. La voûte est peinte en bleu avec des étoiles dorées appliquées.
Galerie
- L'année où fut peinte la fresque (détail).
- L'aile supérieure du cloître où se trouve la Mater Admirabilis.
Bibliographie
- Perdrau, Pauline, Les Loisirs de l'Abbaye : Souvenirs inédits de la Mère Pauline Perdrau sur la Vie de Notre Vénérée Mère Gœtz, Rome, Maison Mère, 1936
- (en) Jordan, Kate, Artists Hidden from Human Gaze: Visual Culture and Mysticism in the Nineteenth-Century Convent, British Catholic History, volume 35, Cambridge, 2020, pp. 190-220.
Notes et références
- V. Mercier, « Les Premières Années de la très sainte Vierge, par M. l'abbé Perdrau (recension) », Études religieuses, philosophiques, historiques et littéraires,‎ , p. 154-156 (lire en ligne)
- Catherine Guillot, « L’église Saint-Michel de Lille : chronologie d’un chantier », In Situ,‎ (lire en ligne)
- Monique Luirard, « La société du Sacré-Cœur dans le monde de son temps 1865 - 2000 », sur Google Books, · 2019 (consulté le ).
- « Mater admirabilis », sur Conférence des évêques de France (consulté le )
- (it) « Chiesa Mater Admirabilis », sur Parrocchie di Riccione Mare
- « Mater Admirabilis », (consulté le )
- Cordula Grewe, The Nazarenes: Romantic Avant-Garde and the Art of the Concept, Pennsylvania University Press, 2015, page 109