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Mastigonème

Les mastigonèmes (au pluriel car il y en a toujours plusieurs) sont de fines digitations (prolongements tubulaires) de la membrane d'un flagelle[1]. Ils sont distribués en simples ou en doubles rangées. Tous les organismes ne possèdent pas de mastigonèmes sur leurs flagelles : on en trouve notamment sur l'un des deux flagelles du zoïde (une cellule reproductrice) des Straménopiles, ainsi que chez les Euglénophycées[2].

Dessin schĂ©matique de Cafeteria roenbergensis montrant deux flagelles inĂ©gaux (hĂ©tĂ©rokontes) : un straminipile antĂ©rieur (avec des mastigonèmes tripartites tubulaires) et un postĂ©rieur lisse.
Une chrysomonade (Heterokonta: Chrysophyceae) sous microscope électronique. (1) flagelle court, lisse (2) flagelle long recouvert de mastigonèmes (3)
Deux Cryptomonades (Cryptophyceae) sous microscope électronique. Mastigonèmes non visibles.

Ces digitations, appelĂ©es aussi « poils latĂ©raux », s'attachent aux flagelles du protiste. Des poils fragiles s'attachent aux flagelles des organismes flagellĂ©s euglĂ©nidĂ©s, tandis que des poils raides apparaissent chez les protistes stramĂ©nopiles et cryptophytes[3]. Les poils de stramĂ©nopile mesurent environ 15 nm de diamètre et sont gĂ©nĂ©ralement constituĂ©s d'une partie basale flexible qui s'insère dans la membrane cellulaire, une tige tubulaire qui se termine elle-mĂŞme par des "poils" plus petits. Leur rĂ´le est d'inverser la poussĂ©e provoquĂ©e par le battement d'un flagelle, avec pour consĂ©quence l'entraĂ®nement de la cellule dans l'eau, et attirant les particules de nourriture vers la surface des organismes hĂ©tĂ©rotrophes.

Typologie des flagelles poilus

Il existe de multiples structure de flagelles avec poils[4] - [5] - [6] - [7] :

  • Flagelles « acronĂ©matiques » : flagelles lisses, dits « du coup du lapin » ; ils sont sans poils mais peuvent avoir des extensions, comme chez les Opisthokontes
  • Flagelles « pleuronĂ©matiques » : flagelles poilus ou « en guirlandes » ; ils ont des poils (= mastigonèmes sensu lato). Ils se divisent en :
    • flagelles Ă  poils fins (= non tubulaires, ou poils simples) : se rencontre chez les EuglenophycĂ©es, les DinoflagellĂ©s et certaines HaptophycĂ©es (Pavlovales (en))
    • flagelles Ă  poils raides (= poils tubulaires, rĂ©tronèmes, mastigonèmes sensu stricto), eux-mĂŞmes divisĂ©s en :
      • Ă  poils bipartites : Ă  deux rĂ©gions. Se produit dans les Cryptophyceae, les Prasinophyceae et certains Heterokonta
      • Ă  poils tripartites (= straminipiles) : Ă  trois rĂ©gions (une base, une tige tubulaire et un ou plusieurs poils terminaux). Ils existent dans la plupart des Heterokontes/Stramenopiles

Les observations de mastigonèmes à l'aide de la microscopie optique datent du XIXe siècle[8] - [9] - [10] - [11] - [12]. Considérés comme des artefacts par certains, leur existence serait confirmée par la microscopie électronique[13] - [14].

Notes et références

Notes

    Références

    (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Mastigoneme » (voir la liste des auteurs).
    1. Théodore Lender, Robert Delavault et Albert Le Moigne, Dictionnaire de biologie, Paris, PUF, , 437 p. (ISBN 2-13-035766-0)
    2. Paul Ozenda, Les organismes végétaux, vol. 1 : Végétaux inférieurs, Paris/Milan/Barcelone, Masson, coll. « Abrégés », , 219 p. (ISBN 2-225-81916-5)
    3. C. van den Hoek et al... (1995). Algae : An introduction to phycology, Cambridge University Press, UK.
    4. South, G.R. & Whittick, A. (1987). Introduction to Phycology. Blackwell Scientific Publications, Oxford. p. 65,
    5. Barsanti, Laura; Gualtieri, Paolo (2006). Algae: anatomy, biochemistry, and biotechnology. Florida, USA: CRC Press. pp. 60-63,
    6. Dodge, J.D. (1973). The Fine Structure of Algal Cells. Academic Press, London. pp. 57-79,
    7. Lee, R. E. (2008). Phycology (4th ed.). Cambridge University Press. p. 7,
    8. Loeffler, F. (1889). Eine neue Methode zum Färbern der Mikroorganismen, im besonderen ihrer Wimperhaare und Geisseln. Zentralblatt für Bakteriologie und Parasitenkunde, 6, 209–224.
    9. Fischer, A. (1894). Ăśber die GeiĂźeln einiger Flagellaten. Jahrbuch fĂĽr wissenchaftliche Botanik 26: 187-235
    10. Petersen, J. B. (1929). Beiträge zur Kenntnis der Flagellatengeißeln. Saertryk af Botanisk Tidsskrift. Bd. 40. 5. Heft.
    11. Vlk, W. (1931). Uber die Struktur der Heterokontengeisseln. Botanisch Centralblatt 48: 214–220.
    12. Deflandre, G. (1934). Sur la structure des flagelles. Annales de Protistologie Vol. IV, pp. 31-54.
    13. Pitelka, D. R. (1963). Electron-Microscopic Structure of Protozoa. Pergamon Press, Oxford.
    14. Bouck, G.B. 1971. The structure, origin, and composition of the tubular mastigonemes of the Ochromonas flagellum. J. Cell. Biol., 50: 362-384
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