Massouda Jalal
Massouda Jalal, née le , est une femme politique d’Afghanistan.
Massouda Jalal | |
Massouda Jalal en 2005. | |
Fonctions | |
---|---|
Ministre des Affaires féminines (en) | |
– (1 an et 9 mois) |
|
Président | Hamid Karzai |
Prédécesseur | Habiba Sarobi |
Successeur | Housn Banou Ghazanfar (en) |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Goulbahar (en) (Afghanistan) |
Nationalité | Afghane |
Diplômé de | Université de Kaboul |
Profession | Médecin en pédiatrie Enseignante |
Religion | Islam |
Pédiatre, professeur à l'université de Kaboul et médecin au Programme alimentaire mondial des Nations unies, elle devient en 2004 la seule femme de l’histoire afghane à être candidate à une élection présidentielle. Elle est ensuite ministre des Affaires féminines, jusqu’en 2006.
Biographie
Situation personnelle
Massouda Jalal naît à Goulbahar, dans la province de Kapisa. Son père est un ingénieur, salarié d’une entreprise textile allemande. Sa mère écrit des articles historiques pour des magazines de Kaboul. Le famille, composée de quatre filles et trois garçons, vit dans la province tadjike du Badakhshan, à l’extrémité nord-est du pays[1].
Dans la deuxième partie des années 1980, durant l'occupation soviétique, Massouda Jalal est admise en médecine à l'université de Kaboul, où elle obtient en 1988 un diplôme de pédiatre. Elle travaille ensuite dans différents établissements de Kaboul puis comme enseignante à la faculté, jusqu’en 1996, et épouse un de ses collègues, Jalal, professeur de droit. Elle indique que leur union est un mariage « d'amour » et non un mariage arrangé. Ils ont trois enfants[2].
En 1996, les talibans s’emparent de Kaboul et instaure l'Émirat islamique d'Afghanistan. Le tchadri devient obligatoire pour les femmes, et elle est contrainte d’abandonner son enseignement. Mais elle décide de rester sur place, à la différence d’autres jeunes diplômées et de certains de ses frères et sœurs. Elle travaille pour le Programme alimentaire mondial, et organise un dispensaire clandestin. Bien que s’efforçant de faire « profil bas », elle est emprisonnée une trentaine de jours[2] - [3].
Engagement politique
Après la chute des talibans en 2001, elle redevient médecin à l’hôpital ainsi que professeur, puis entre en politique, selon elle poussée par certains de ses patients.
Comme son mari, elle est élue à la Loya Jirga, la grande assemblée traditionnelle afghane[4]. Elle se présente contre Hamid Karzaï pour l’élection du chef de l'exécutif provisoire, qui doit diriger le gouvernement de transition et conduire l'Afghanistan à des élections générales dans les deux ans. Malgré un discours réussi et l’obtention d’un vote à bulletin secret, elle réunit seulement 171 voix exprimées, soit moins que le nombre d’électrices, contre 1 275 pour Hamid Karzaï, mais devant le troisième candidat, un scientifique inconnu du grand public[5]. Elle fait alors état d’achats de voix et d’intimidations qui auraient été effectués durant l’assemblée, affirmant qu’elle et son époux ont subi des pressions pour qu’elle retire sa candidature[6] - [2].
Deux ans plus tard, elle se présente à l’élection présidentielle qui se tient au suffrage universel direct. De nouveau la seule candidate, elle dénonce la corruption et le manque d’avancée sur le statut des femmes. Elle recueille 1,1 % des voix exprimées, arrivant en sixième position sur les dix-huit candidats. Hamid Karzaï est élu dès le premier tour avec 55,4 % des voix, le candidat arrivé deuxième, Younous Qanouni, son ancien ministre de l'Éducation, obtenant 16,2 % des suffrages[7] - [8].
Massouda Jalal accepte ensuite d’intégrer le nouveau gouvernement, occupant le poste de ministre des Affaires féminines, d’ à [9]. Après le gouvernement, elle crée la fondation Jalal, qui vise à promouvoir les droits de la femme, leur accès à l’éducation et à l’emploi. Elle est en lien avec de nombreuses féministes qu’elle rencontre lors de ces voyages dont Olivia CATTAN de paroles de femmes.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Massouda Jalal » (voir la liste des auteurs).
- Nivelle 2004, Libération.
- Nivelle 2004, Libération.
- Mercier 2004, Libération.
- Guion 2002, La Vie.
- Ariane Perret, « La Loya Jirga consacre Hamid Karzaï… et l'entrée des femmes afghanes en politique », sur letemps.ch, (consulté le ).
- LM, AFP et Reuters 2002, Le Monde.
- LM 2004, Le Monde.
- Grangereau 2004, Libération.
- Fournier 2013, p. 2143.
Voir aussi
Bibliographie
- Anne Guion, « Moussada Jalal, heureuse élue », La Vie, no 2692,‎ (lire en ligne).
- Rédaction LM, AFP et Reuters, « L'Afghanistan se dote d'un nouveau chef d'Etat », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- Célia Mercier, « Massouda, l'Afghane qui ose », Libération,‎ (lire en ligne).
- Françoise Chipaux, « La seule candidate à l'élection dénonce la persistance des discriminations à l'égard des femmes », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- Rédaction LM, « L'élection présidentielle afghane », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- Pascale Nivelle, « Portrait : sa part de parité », Libération,‎ (lire en ligne).
- Philippe Grangereau, « Elu à près de 55,5 % », Libération,‎ (lire en ligne).
- Lydie Fournier, « Jalal, Massouda [1962] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, , p. 2143.