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Massacre de Thessalonique

Le massacre de Thessalonique est un massacre perpétré en 390, sous le règne de l'empereur romain Théodose Ier, contre les habitants de Thessalonique, métropole du diocèse romain de Macédoine.

Massacre de Thessalonique
Image illustrative de l’article Massacre de Thessalonique
Ambroise interdisant l'entrée de la cathédrale de Milan à l'empereur Théodose (Antoine van Dyck, XVIIe siècle).

Date avril 390
Lieu Thessalonique
Victimes Habitants
Morts env. 7000
Auteurs Armée romaine
Ordonné par Théodose Ier
Motif Meurtre de Buthéric
CoordonnĂ©es 40° 37′ 47″ nord, 22° 57′ 02″ est
Géolocalisation sur la carte : Grèce
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Massacre de Thessalonique
GĂ©olocalisation sur la carte : Europe
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Massacre de Thessalonique

La cause du massacre est généralement attribuée à la colère de l'empereur, à la suite du meurtre de Buthéric, un important officier romain au service de l'empereur, par une foule en colère de Thessalonique. Il n'existe pas de témoignage contemporain du massacre, les premières mentions ne datant que du début du Ve siècle. Si la réalité du massacre n'est pas l'objet des débats, il n'en est pas de même pour les causes, l'identité des responsables, le déroulement et les conséquences de l'événement lui-même.

Sources antiques

Les auteurs antiques ayant Ă©crit sur le massacre sont :

Il est à noter que Zosime, historien païen de la fin du Ve siècle, ne fait aucune mention de l'événement[1].

Contexte

Dix ans plus tôt, en 380, l'édit de Thessalonique fait du christianisme l'unique religion licite du peuple romain, renversant la liberté de culte établie en 313 par l'empereur Constantin. Pendant les dix ans qui suivent, les Thessaloniciens se révoltent de plus en plus contre les troupes germaniques de l'empire et beaucoup refusent en particulier de payer l'impôt.

DĂ©roulement

C'est probablement en 390, à Thessalonique, que Buthéric, un officier militaire romain nommé magister militum pour la préfecture du prétoire d'Illyricum, dont dépend le diocèse de Macédoine, fait arrêter un aurige. Comme il refuse sa libération, les courses de chars étant un divertissement populaire, Buthéric est massacré par la population lors d'une émeute. L'empereur Théodose ordonne des représailles : au mois de mai 390, la foule assemblée au cirque de la ville est massacrée[1].

L'emprisonnement de l'aurige serait dû, selon certaines sources dont Sozomène, aux relations homosexuelles qu'il aurait entretenues avec un domestique de Buthéric – à moins que ce soit avec un employé de taverne. Il est même suggéré que l'aurige aurait agressé sexuellement Buthéric lui-même. C'est Sozomène, également, qui attribue à Buthéric des origines gothiques.

L'empereur Théodose, qui réside à Milan, aurait appris la nouvelle avec colère, particulièrement si on en croit Théodoret de Cyr. C'est sous le coup de la rage et peut-être sous l'influence de conseillers et de militaires de son entourage qu'il aurait décidé de punir la population de Thessalonique. Il semble d'ailleurs qu'Ambroise, évêque de Milan et conseiller de l'empereur, soit absent ou se soit retiré en apprenant les faits.

Il est également possible que le massacre ait été exécuté délibérément par les troupes romaines elles-mêmes qui, après avoir perdu le contrôle de la situation, se seraient livré au meurtre contre une foule qui les menaçait.

Conséquences

Le nombre de victimes (estimĂ© Ă  environ 7 000) fut suffisamment Ă©levĂ© pour que l'Ă©vĂŞque de Milan, Ambroise, excommunie ThĂ©odose jusqu'Ă  ce que celui-ci fasse repentance publique. C'est au mois d'aoĂ»t 390 que l'empereur aurait publiĂ© une loi imposant un dĂ©lai de 30 jours entre la sentence et son exĂ©cution, dans le cas oĂą celle-ci serait inhabituellement sĂ©vère[1] : cette loi, qui est datĂ©e du 18 aoĂ»t, ne semble cependant pas ĂŞtre une consĂ©quence directe des Ă©vĂ©nements de Thessalonique. Finalement, ThĂ©odose est admis Ă  la communion par Ambroise au jour de NoĂ«l, le 25 dĂ©cembre 390.

Références

  1. Virlouvet et Sotinel 2019, p. 433-435.

Voir aussi

Bibliographie

  • Catherine Virlouvet (dir.) et Claire Sotinel, Rome, la fin d'un empire : De Caracalla Ă  ThĂ©odoric. 212 apr. J.-C - fin du Ve siècle, Paris, Éditions Belin, coll. « Mondes anciens », , 687 p. (ISBN 978-2-7011-6497-7, prĂ©sentation en ligne), chap. 9 (« L'illusion thĂ©odosienne (382-410) »).
  • (en) Stanislav DoleĹľal, « Rethinking a Massacre: What Really Happened in Thessalonica and Milan in 390? », Eirene: Studia Graeca et Latina, AcadĂ©mie tchèque des Sciences, no 50 (1–2), 2014.
  • (en) Mark Hebblewhite, Theodosius and the Limits of Empire, Taylor and Francis, 2020 (ISBN 978-1-3515-9476-9).
  • (en) Daniel Washburn, « 18 The Thessalonian Affair in the Fifth Century Histories », Violence in Late Antiquity. Perceptions and Practices, Ashgate, 2006 (ISBN 978-0-7546-5498-8).

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