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Massacre de Naarden

Le massacre de Naarden est un épisode de massacres et de pillages qui eut lieu dans la ville néerlandaise de Naarden pendant la Guerre de Quatre-Vingts Ans[1]. Le massacre a été commis par des soldats espagnols sous le commandement de Fadrique Álvare de TolÚde, fils du duc d'Albe, contre les habitants de Naarden dans le cadre d'une expédition punitive contre les rebelles hollandais, connue plus tard sous le nom de Furie Espagnole. La destruction de la ville a galvanisé les rebelles hollandais, les menant à poursuivre la guerre d'indépendance des Pays-Bas contre l'Espagne.

Massacre de Naarden
Description de l'image Wreede moordt der Spanjaarden tot Naarden, den eersten december des jaars 1572 - The cruel massacre of Naarden by the Spanish in 1572 (Jan Luyken).jpg.
Informations générales
Date

Histoire

Contexte

Pendant la guerre de Quatre-Vingts Ans, Guillaume Ier d'Orange des Provinces-Unies provisoires mena une rĂ©volte contre la domination du roi Philippe II d'Espagne. AprĂšs des annĂ©es de succĂšs militaires espagnols dans le sud des Pays-Bas et en Flandre, la rĂ©volte connut une rĂ©surgence en 1572 lorsque les Espagnols furent chassĂ©s de Brielle par les rebelles hollandais. La capture de Brielle a abouti Ă  ce que sept États hollandais Ă  prĂ©dominance protestante renouvellent leur soutien Ă  la rĂ©bellion contre l'Espagne. En rĂ©ponse, Philippe II ordonna au duc d'Albe, le gouverneur espagnol des Pays-Bas, de rĂ©primer la rĂ©volte nĂ©erlandaise et de restaurer l'autoritĂ© espagnole aux Pays-Bas.

Le duc d'Albe avait l'intention de rĂ©tablir la domination espagnole aux Pays-Bas en capturant des villes rĂ©voltĂ©es et en chassant les protestants militants, qui avaient Ă©tĂ© l'une des causes de la rĂ©volte originelle. À cette fin, le duc d'Albe organisa une expĂ©dition punitive composĂ©e de soldats espagnols et de mercenaires. Ces soldats Ă©taient mal payĂ©s, et il est souvent dit que le duc comptait sur le pillage pour payer son armĂ©e, ou encourageait activement le pillage pour dĂ©moraliser la population hollandaise[2] - [3]. À l'automne 1572, Le duc d'Albe ordonna Ă  son fils, don Fadrique, de capturer et de faire un exemple sur un certain nombre de villes nĂ©erlandaises, une campagne que l'on appellerait plus tard la furie espagnole. Le , l'armĂ©e espagnole mit Ă  sac Malines, et les soldats pillĂšrent la ville pendant trois jours, tuant plusieurs centaines de citoyens. TolĂšde rapporta Ă  Madrid qu'Ă  Malines « aucun clou n'Ă©tait restĂ© dans le mur ». La ville de Zutphen fut attaquĂ©e peu de temps aprĂšs et subit le mĂȘme sort le .

Massacre de Naarden

Le Massacre de Naarden
illustration datant de 1621.

La nouvelle arriva Ă  Naarden de la chute de Malines et Zutphen. La ville n'Ă©tait pas prĂ©parĂ©e Ă  un assaut, et une dĂ©lĂ©gation d'habitants de la ville entama des nĂ©gociations avec les Espagnols. Il fut convenu que Naarden ouvrirait ses portes Ă  une petite garnison, donnerait des vivres aux Espagnols et que tous les citoyens de la ville jureraient un nouveau serment au roi d'Espagne. Au lieu de cela, l'armĂ©e espagnole dĂ©barqua dans son intĂ©gralitĂ© et entra dans la ville le , occupant des positions sur la place de la ville. Les habitants de Naarden furent rassemblĂ©s par la force, puis conduits dans l'Ă©glise et la salle des fĂȘtes de la ville. L'armĂ©e espagnole mit ensuite le feu aux bĂątiments et commença Ă  saccager la ville. Plusieurs centaines de citoyens furent brĂ»lĂ©s vifs, tandis que des centaines d'autres furent tuĂ©s sur la place ou dans leurs maisons. Environ 60 des 3 000 habitants de Naarden survĂ©curent au massacre. Le duc d'Albe dĂ©clara dans un rapport au roi Philippe que « pas un homme vivant ne s'Ă©chappa » de Naarden. Quelques jours plus tard, l'armĂ©e espagnole enrĂŽla des paysans de Le Gooi Ă  proximitĂ© pour dĂ©molir les bĂątiments restants dans la ville en ruine.

Conséquences

La nouvelle du sac de Naarden se propagea, souvent par l'entremise de l'armĂ©e espagnole elle-mĂȘme. Contrairement Ă  l'intention de la campagne d'Espagne, la destruction de Naarden devint un symbole de ralliement pour les rebelles hollandais.

Références

  1. Peter J. Arnade, Beggars, Iconoclasts, and Civic Patriots : The Political Culture of the Dutch Revolt, Cornell University Press, , 352 p. (ISBN 978-0-8014-7496-5 et 0-8014-7496-5, lire en ligne)
  2. Charles Maurice Davies, History of Holland, from the Beginning of the Tenth to the End of the Eighteenth Century, J.W. Parker, (lire en ligne)
  3. John Lothrop Motley, The Rise of the Dutch Republic : A History, George Routledge and Sons, (lire en ligne)
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