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Mary Agnes Chase

Mary Agnes Meara Chase, née le et morte le , est une botaniste américaine qui a travaillé au Département de l'Agriculture des États-Unis et à la Smithsonian Institution. Reconnue pour son travail sur l'étude des graminées, elle est considérée comme l'une des figures marquantes de l'agrostologie[2] - [3]. Son engagement en tant que suffragette a également marqué les esprits.

Mary Agnes Chase
Marie Agnes Chase
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  94 ans)
Bethesda
SĂ©pulture
Nom de naissance
Mary Agnes Meara
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
William Ingraham Chase (d)
Parentèle
Virginius Heber Chase (d) (neveu)
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Personnes liées
Albert Spear Hitchcock (Ă©pistolier, co-collectionneur ou co-collectionneuse, work colleague et coauteur), Cornelia Dismukes Niles (d) (coauteur), Maria Bandeira (d) (co-collectionneur ou co-collectionneuse), Ellsworth Jerome Hill (ami, enseignant ou enseignante et employeur), Joyce Winifred Vickery (en) (Ă©pistolier)
Distinctions
Abréviation en botanique
Chase
Archives conservées par
Smithsonian Institution Archives (en)[1]
Ĺ’uvres principales
First book of grasses; the structure of grasses explained for beginners (d)

Biographie

Mary Agnes Chase collectant des plantes au Brésil (1929)[4]

Chase naît dans le comté d’Iroquois, dans l’Illinois. Elle ne poursuit pas d’études poussées au-delà de l’enseignement secondaire, ce qui ne l’empêche pas de contribuer significativement à la recherche en botanique. Elle écrit ainsi plus de 70 publications et dirige d’importants travaux de terrain en Amérique du Nord et du Sud. Ses travaux lui valent un doctorat honoraire de l’université de l’Illinois[2]. Elle se spécialise dans l'étude des graminées et rédige des carnets d’observation entre 1897 et 1959, ils sont conservés dans les archives de la Smithsonian Institution.

En visitant l'Exposition universelle de 1893 avec son neveu, également botaniste, elle a l'idée d'étudier les plantes que l'on trouve dans le nord de l'Illinois[5]. En 1901, Mary Agnes devient assistante en botanique au Musée Field d'histoire naturelle sous les ordres de Charles Frederick Millspaugh. Son travail est présenté dans deux publications muséales : Plantae Utowanae[6] en 1900 et Plantae Yucatanae[7] en 1904[8]. Deux ans plus tard, elle rejoint le Département de l'Agriculture des États-Unis (USDA) en tant qu'illustratrice botanique et assistante scientifique en agrostologie dès 1907, assistante botaniste en 1923 et botaniste associée en 1925, le tout sous la direction d'Albert Spear Hitchcock. Mary Agnes et A.S. Hitchcock ont travaillé ensemble pendant près de vingt ans, collaborant étroitement et publiant ensemble (The North American species of Panicum, 1910)[9] - [2].

Après le décès d'Hitchcock en 1936, Mary Agnes lui succède à la tête de la section agrostologie et à la division des plantes au sein du groupement des musées et centres de recherche de la Smithsonian Institution (USNM). Mary Agnes Chase prend sa retraite et quitte l'USDA en 1939 mais elle continue son travail de conservatrice de l'herbarium de l'institution jusqu'à sa mort en 1963.

Mouvement pour le droit de vote des femmes

MĂŞme si ses activitĂ©s politiques pouvaient, quelquefois, miner sa carrière, Mary Agnes Chase pensait qu'il Ă©tait primordial de dĂ©noncer la discrimination qui empĂŞchait les femmes de vivre pleinement tant au niveau social que professionnel[10]. Elle a Ă©tĂ© l'une des nombreuses scientifiques prometteuses Ă  vouloir dĂ©mocratiser sa discipline en rendant la science plus accessible et comprĂ©hensible au plus grand nombre[10]. Ainsi, elle a soutenu des Ă©tudiants de milieux dĂ©favorisĂ©s ainsi que des femmes dĂ©sireuses de devenir botanistes[10]. En tant que femme employĂ©e par le gouvernement, elle savait combien il Ă©tait difficile de lĂ©gitimer sa passion pour les sciences lorsqu'elle ne parvenait pas Ă  convaincre ses supĂ©rieurs de libĂ©rer les fonds ou les moyens nĂ©cessaires Ă  ses voyages et Ă©tudes sur le terrain. Elle fut forcĂ©e, en effet, de financer elle-mĂŞme une de ses expĂ©ditions de collecte de spĂ©cimens tout en luttant pour budgĂ©tiser un salaire de 720 $[10]. En tant que femme dans un milieu scientifique essentiellement masculin, Mary Agnes a souffert de discrimination du fait de son genre. Ainsi, a t-elle a Ă©tĂ© exclue des expĂ©ditions au Panama, en 1911 et 1912, parce que les mĂ©cènes qui finançaient les voyages craignaient que la prĂ©sence de femmes dans l'Ă©quipe puisse distraire les hommes et les dĂ©tourner de leurs recherches[10]. Pour ĂŞtre un mentor et aider les femmes dans leurs recherches scientifiques, Mary Agnes Chase se rend en AmĂ©rique du Sud, au Canada et aux Philippines. Elle ouvre mĂŞme sa maison aux jeunes femmes ayant besoin d'ĂŞtre hĂ©bergĂ©es pendant leurs Ă©tudes[10]. Au dĂ©but des annĂ©es 1900, la majoritĂ© des femmes intĂ©ressĂ©es par les sciences, ne pouvaient qu'espĂ©rer faire carrière en tant que conservateur de musĂ©e si elles souhaitaient accĂ©der Ă  la recherche ou avoir des contacts avec d'autres scientifiques. Cette rĂ©alitĂ© amène Mary Agnes Chase Ă  redĂ©finir la "vision d'une carrière en science", Ă  adapter ses positions de formatrice et Ă  renforcer son implication dans le combat pour les droits des femmes[10].

La National American Woman Suffrage Association (NAWSA), association amĂ©ricaine de promotion du droit de vote des femmes, crĂ©Ă©e en 1890 par Lucy Stone, rĂ©sulte de la fusion de la National Woman Suffrage Association (NWSA) et de l'American Woman Suffrage Association (AWSA)[11]. Lucy Burns et Alice Paul, deux ferventes suffragettes amĂ©ricaines y occupent d'importantes fonctions avant de crĂ©er, en 1916, leur propre organisation appelĂ©e National Women's Party (NWP). En tant que suffragette active, Mary Agnes Chase a participĂ© Ă  une sĂ©rie de manifestations organisĂ©es par les "Silent sentinels", membres du NWP qui voulaient que le prĂ©sident Wilson Ă©coute ce que les femmes avaient Ă  dire au sujet du vote[11]. Les sentinelles silencieuses ont ainsi tentĂ© de s'infiltrer dans la Maison Blanche par tous les moyens possibles : 300 dĂ©lĂ©guĂ©s sont allĂ©s parler au prĂ©sident pour lui faire part de la nĂ©cessitĂ© d'un amendement pour le suffrage fĂ©dĂ©ral[12]; Les femmes ont, par exemple, dĂ©ployĂ© une banderole "Vote pour les femmes" dans la galerie de la Maison Blanche pendant une rĂ©union de la Chambre des reprĂ©sentants des États-Unis, espĂ©rant, ainsi, attirer l'attention[12]; des piquets de grève ont Ă©tĂ© dressĂ©s Ă  toutes les entrĂ©es de la Maison Blanche avec de multiples panneaux et banderoles demandant au prĂ©sident ce qu'il comptait faire pour le vote des femmes "What will you do for Woman Suffrage" ou "Mr President, how long will Women have to wait for Liberty ?" (en français : M. le PrĂ©sident, combien de temps les femmes vont-elles devoir attendre pour ĂŞtre libres ?)[11]. Chaque jour, il en allait ainsi, de façon que toutes les femmes, venant de tous les États et de toutes les branches professionnelles (droit, science, journalisme) puissent ĂŞtre reprĂ©sentĂ©es dans les manifestations[12]. Les silent sentinels Ă©taient prĂŞtes Ă  se battre indĂ©finiment jusqu'Ă  l'obtention d'un compromis, d'autant que plusieurs sympathisants Ă  la cause avaient fait don d'un total de plus de 3 000 $[12]. Ă€ la suite de ces manifestations, de nombreuses femmes appartenant au mouvement ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©es et emprisonnĂ©es parmi lesquelles Alice Paul et Mary Agnes Chase[12]. Quand il a Ă©tĂ© rendu public que ces femmes avaient Ă©tĂ© soumises Ă  un gavage forcĂ© pour mettre fin Ă  leur grève de la faim, l'opinion publique leur a montrĂ© davantage de sympathie, de soutien si bien qu'elles ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©es[12]. La persĂ©vĂ©rance du National Women's Party (NWP) a jouĂ© un rĂ´le prĂ©pondĂ©rant dans la ratification de l'amendement en 1919 et surtout du 19e amendement de la Constitution des États-Unis en 1920[12].

Honneurs et récompenses

SĂ©lection d'ouvrages

Éponymes

  • Un genre de la famille des Poaceae, Agnesia (en) Zuloaga & Judz., 1993, fut donnĂ© en son honneur[14].

Bibliographie

  • Grindstein, Louise S.; Carol A. Biermann; Rose K Rose (1997). Women in the biological sciences : a biobibliographic sourcebook. Westport, CT : Greenwood Press. (ISBN 9780313291807)
  • Henson, Pamela M (2002). Invading Arcadia : Women scientists in the field in Latin America, 1900-1950. The Americas Volume 58, NumĂ©ro 4 avril 2002, pp. 577-600. doi:10.1353/tam.2002.0045
  • Wedin, Walter F.; Steven L. Fales (2009). Grassland:Quietness and Strength for a new American griculture. Madison. WI.

Références

  1. « https://siarchives.si.edu/collections/siris_arc_216793 » (consulté le )
  2. « Historical note », SIA RU000229, United States National Museum Division of Grasses, Records, 1884, 1888, 1899-1965, Smithsonian Institution Archives (consulté le )
  3. Agnes Chase et A.S. Hitchcock, « The North American species of Panicum, », Bulletin (United States National Museum),‎ (DOI 10.5962/bhl.title.53687)
  4. "Mary Agnes Chase collecting plants in Brazil". Smithsonian Institution Archives. Smithsonian Institution. consulté le 01 mars 2020
  5. (en) « Chase, Mary Agnes (1869-1963) », sur Global Plants JSTOR (consulté le )
  6. (en) Millspaugh, Charles Frederick, Plantae Utowanae, Chicago, Field Columbian Museum, (OCLC 81635904)
  7. (en) Milspaugh, Charles Frederick, Plantae Yucatanae, Chicago, Field Columbian Museum, (OCLC 165891529)
  8. (en) Carol Hurd Green, Notable American women: The modern period: A biographical dictionary, Harvard University Press, , pp. 146-148
  9. (en) A S Hitchcock; Agnes Chase, The North American species of Panicum, Washington, Washington, Govt. Print. Off., (OCLC 3764987)
  10. (en) Leslie Madsen-Brooks, restricted access Challenging Science as Usual: Women's Participation in American Natural History Museum Work, 1870–1950, vol. Volume 21, Number 2, Johns Hopkins University Press, , pp. 11-38
  11. « Notable American women: a biographical dictionary completing the twentieth century », Choice Reviews Online, vol. 42, no 11,‎ , p. 42–6204-42-6204 (ISSN 0009-4978 et 1523-8253, DOI 10.5860/choice.42-6204, lire en ligne, consulté le )
  12. (en) « "President Ignores Suffrage Pickets" », New York Times,‎
  13. (en) The Biographical Dictionary of Women in Science, Vol. 1, Routledge, , pp. 246-247
  14. Novon 3(3): 306 (1993). (IK)

Notes

Liens externes

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