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Lucy Stone

Lucy Stone, née le à West Brookfield dans le Massachusetts et morte le à Boston , est une féministe et abolitionniste américaine. En 1839, elle est la première femme du Massachusetts à obtenir un grade universitaire. Elle est en outre la première femme américaine à conserver son nom de naissance après son mariage.

Lucy Stone
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nationalité
Formation
Oberlin College
Mount Holyoke College
Wilbraham & Monson Academy (en)
Activités
Journaliste, abolitionniste, suffragiste, Ă©ditrice, militante pour les droits des femmes, Ă©crivaine
Fratrie
William B. Stone (d)
Conjoint
Henry Browne Blackwell (de Ă  )
Enfant
Autres informations
Distinction

Biographie

Enfance

Lucy Stone est née le dans la ferme familiale, située à West Brookfield dans le Massachusetts. Huitième d’une famille de neuf enfants, elle grandit dans une exploitation modeste, sur laquelle régnait d’une main de fer son père, Francis Stone, un homme au tempérament colérique, qui abusait fréquemment du cidre[1]. Les enfants de la famille participèrent très tôt à l’économie familiale.

La famille tirait un revenu modeste mais régulier de la vente de fromages et de chaussures. Le père de Lucy tenait cependant fermement liés les cordons de la bourse familiale, ce qui obligeait régulièrement sa femme Hannah à le supplier pour qu'il daigne donner l'argent nécessaire aux dépenses quotidiennes de la famille. La mainmise du maître de maison sur les ressources familiales l’amenait parfois à voler quelques pièces ou à vendre un fromage hors de sa vue. Lucy n’était pas sans souffrir de voir le subterfuge nécessaire à sa mère pour entretenir son foyer[1].

Étudiante et institutrice

À l’âge de seize ans, Stone commença à enseigner dans le village voisin de New Braintree afin d'augmenter les revenus de sa famille. En 1837, elle remplaça un professeur masculin à Paxton mais fut payée moins de la moitié du salaire de l’ancien titulaire. Elle protesta et obtint finalement la somme de 16 $ par mois, soit plus que le revenu moyen d’une femme mais toujours moins qu’un homme remplissant la même tâche[2].

Au début de l’année 1838, Stone choisit de suivre les cours du Mount Holyoke Female Seminary, tenu par Mary Lyon à South Hadley. Elle paya non seulement les frais de scolarité et de pension, mais elle fut également contrainte par son père de signer un billet à ordre la contraignant à le dédommager du revenu qu’elle aurait rapporté à sa famille si elle avait continué à enseigner. À Mount Holyoke, Stone étudia l’algèbre, la logique, la géographie, la littérature, les bonnes manières ; en revanche, l’école n’offrait pas de cours de latin ou de grec. C’est à cette période que ses frères aînés lui firent découvrir le Liberator, le journal abolitionniste de William Lloyd Garrison. La publication, qui défendait une abolition immédiate et sans condition de l'esclavage, était loin de faire l’unanimité parmi la population et Mary Lyon la tança pour en avoir déposé un exemplaire sur la table du salon du séminaire : « l’esclavage est une question d’une grande importance », lui dit-elle, « et une question sur laquelle les meilleurs esprits sont divisés »[3].

La parole publique des femmes

Stone ne frĂ©quenta pas très longtemps les salles de cours de Mary Lyon. En , elle fut rappelĂ©e Ă  la maison pour assister aux funĂ©railles de sa sĹ“ur Eliza, morte dans sa vingt-neuvième annĂ©e. DĂ©daignant reprendre le chemin de l’école, elle s’installa dans la maison de sa sĹ“ur dĂ©funte pour prendre soin de ses deux petites nièces. Ă€ l’étĂ© 1838, elle prit un poste de professeur, remboursa son père et suivit des cours de latin, de grammaire et de mathĂ©matiques dispensĂ©s par Alfred Bartlett, un Ă©tudiant en thĂ©ologie, admirateurs des sĹ“urs Angelina et Sarah GrimkĂ©, deux abolitionnistes venues du Sud qui avaient fait scandale en s’exprimant en public malgrĂ© l’interdit tacite qui tenait les femmes Ă©loignĂ©es des estrades au nom du respect des convenances. Stone lut les discours prononcĂ©s par les deux sĹ“urs dans lesquels elles comparaient la situation des femmes avec le sort rĂ©servĂ© aux esclaves et prit la rĂ©solution de ne jamais appeler un homme du nom de « maĂ®tre Â»[4].

Elle aussi inspirĂ©e par les sĹ“urs GrimkĂ©, Abby Kelley s’essaya aux harangues publiques contre l’esclavage, notamment auprès des communautĂ©s religieuses protestantes. En rĂ©ponse, des responsables de l’Église congrĂ©gationaliste publièrent une lettre pastorale qui interdisait l’usage de la chaire pour les discours abolitionnistes, en particulier les discours dĂ©livrĂ©s par les femmes. Le document concernait au premier chef Stone qui Ă©tait alors membre de l'Église congrĂ©gationaliste de West Brookfield. Il produisit cependant l’effet inverse sur la jeune fille, qui se montra au contraire dĂ©terminĂ©e Ă  exprimer ce qu’elle avait Ă  dire en public, « et d'autant plus en raison de cette lettre pastorale Â»[5]. Elle eut peu de temps Ă  attendre avant de pouvoir mettre sa rĂ©solution en pratique.

En violation de la lettre pastorale, un jeune diacre de l'Église invita Abby Kelley Ă  s’adresser Ă  la congrĂ©gation au sujet de l’esclavage. Parmi l’assistance nombreuse qu’avait attirĂ©e la venue de l’oratrice controversĂ©e figurait la famille Stone au complet. Une rĂ©union des membres de l’église fut appelĂ©e peu après pour juger du comportement du diacre rebelle ; Ă  cette occasion, Stone leva la main pour voter contre toute punition. Le pasteur dĂ©compta cependant son vote, en dĂ©clarant que, si Stone Ă©tait bien membre de l’église, elle n’en Ă©tait un membre « votant Â». Cet Ă©pisode rendit Stone furieuse et aiguisa encore son intĂ©rĂŞt pour la cause du droit de vote des femmes[6].

Préparation pour l'Oberlin College

De Ă  , Stone continua Ă  enseigner et, quand son travail lui en laissait le loisir, Ă  Ă©tudier dans les Ă©coles privĂ©es comme le sĂ©minaire Quaboag et l’acadĂ©mie Wilbraham. Un nouveau dĂ©cès, celui de sa sĹ“ur Rhoda en , la tint près de sa mère en deuil. Pendant cette pĂ©riode, la lecture rĂ©gulière du Liberator de Garrison lui permit de constater la division croissance de l’American anti-slavery society entre les partisans d’une participation accrue des femmes dans l'organisation et ceux qui entendaient y mettre un frein. En 1840, au plus fort de la polĂ©mique qui allait entraĂ®ner la scission du mouvement abolitionniste, elle Ă©crivit Ă  son frère qu’une nouvelle faction espĂ©rait « Ă©craser William Lloyd Garrison et les femmes. Alors qu’ils « prĂ©tendent Â» s’efforcer de supprimer le joug de la servitude basĂ©e sur la couleur, ils rassemblent en rĂ©alitĂ© toutes les Ă©nergies pour river de plus en plus fermement les chaĂ®nes qui ont toujours Ă©tĂ© attachĂ©es au cou de la femme Â»[7].

Stone Ă©tudia la grammaire grecque et latine et lut Virgile et Sophocle Ă  Quaboag en 1842. Elle Ă©conomisa de l’argent et se prĂ©para pour les examens d’entrĂ©e de l'Oberlin College, le premier Ă©tablissement d’enseignement supĂ©rieur amĂ©ricain Ă  avoir admis des Afro-AmĂ©ricains (1835) et des femmes (1837) ; le voyage vers l’Ouest Ă©tait dĂ©jĂ  une Ă©preuve pour la jeune fille qui n’était jamais Ă©loignĂ©e Ă  plus de 32 kilomètres de chez elle[8].

Études universitaires

Au début du mois d', alors qu'elle était sur le point d'avoir vingt-cinq ans, Stone intégra l'Oberlin College. Elle y entrait convaincue que les femmes devaient pouvoir voter, s'exprimer librement en public, occuper toutes les professions au même titre que les hommes et assumer des fonctions politiques. Bien que d'orientation progressiste, l'Oberlin College ne partageait pas ses opinions[9]. Pendant sa première année à Oberlin, Stone souffrit de maux de tête sévères, bien qu'elle fût par ailleurs en excellente santé. Lorsqu'elle se mit à enlever son chapeau pour soulager sa douleur lors des sermons dominicaux, elle fut priée de s'asseoir au dernier rang afin que personne ne puisse voir sa tête nue, ce qui était considéré comme indécent dans une église[10].

Dans sa troisième année à Oberlin, Stone se lia d'amitié avec Antoinette Brown, une abolitionniste et suffragiste qui avait intégré Oberlin en 1845 pour devenir pasteur, une fonction dont les femmes était jusqu'alors écartées[11]. Stone et Brown épousèrent deux frères abolitionnistes et devinrent ainsi belles-sœurs.

Stone et Brown assistaient toutes deux aux cours de rhĂ©torique dispensĂ©s par le college, mais les femmes n'Ă©tant pas autorisĂ©es Ă  parler en public, sous prĂ©texte de passages de la Bible qui l'interdisaient, Ă©tudier la rhĂ©torique se limitait pour elles Ă  Ă©couter les hommes dĂ©battre entre eux. Stone connaissait suffisamment l'hĂ©breu et le grec pour lire la Bible dans une forme plus ancienne que celle qui Ă©tait enseignĂ©e en langue anglaise et en avait conclu que la Bible Ă©tait «favorable aux femmes Â» (friendly to women)[12]. Stone et Brown avaient l'intention de parler en public après l'obtention de leur diplĂ´me, et parvinrent Ă  convaincre le professeur James A. Thome, le chef du dĂ©partement des Ă©tudes, un libĂ©ral qui avait libĂ©rĂ© ses esclaves, de les laisser dĂ©battre l'une avec l'autre[13]. La session connut un grand succès public et le dĂ©bat fut jugĂ© « exceptionnellement brillant Â»[14] mais provoqua la rĂ©action du Ladies' Board of Managers, l'autoritĂ© chargĂ©e du contrĂ´le des activitĂ©s des Ă©tudiantes qui Ă©tait composĂ©e des femmes des professeurs. Ă€ sa demande, le college mit fin Ă  toute expĂ©rimentation de ce genre. Stone et Brown persĂ©vèrent toutefois en crĂ©ant une sociĂ©tĂ© de dĂ©bats pour les femmes qui se rĂ©unissait clandestinement dans les bois des environs, en postant des sentinelles pour monter la garde. Hannah Tracy Cutler, une Ă©tudiante qui prenait part Ă  ses joutes verbales clandestines, se lia durablement avec Stone.

Le premier discours public de Stone fut donné à l'invitation d'une société abolitionniste locale en célébration de l'anniversaire de l'abolition de l'esclavage dans les colonies britanniques[15]. Pendant trois semaines, Stone prépara son intervention, tout en souffrant de sévères migraines. Le , elle prit place parmi les hommes sur l'estrade et s'exprima avec vigueur[16]. Sa prestation ne passa pas inaperçue et lui valut d'être convoquée devant le Ladies' Board pour avoir violé le principe selon lequel une femme ne devait pas d'exprimer devant un auditoire mixte. Elle se défendit en affirmant que les femmes ne devait pas agir de manière timorée ou se comporter comme des ladies (ladylike) au risque d'accréditer l'idée que les femmes ne voulaient pas parler en public alors qu'en vérité elles en étaient empêchées par les hommes[17].

Au cours de l'automne et l'hiver de 1846-1847, Stone rĂ©vĂ©la par courrier Ă  sa famille son intention de mener une vie de confĂ©rencière. Tous tentèrent de l'en dissuader, et l'incitèrent Ă  poursuivre sa voie dans l'enseignement ; si elle devait persĂ©vĂ©rer, tous souhaitaient qu'elles s'Ă©loignent loin du Massachusetts[18]. Stone dĂ©fendit ses choix en ces termes dans une lettre adressĂ©e Ă  sa mère en : « Je ne deviendrais sĂ»rement pas oratrice si je cherchais une vie facile... Je ne veux pas plaider seulement pour les esclaves, mais pour l'humanitĂ© qui souffre oĂą qu'elle soit. Avant toute chose, je veux travailler pour l'Ă©lĂ©vation de mon sexe Â»[19].

En , après avoir passé quatre ans au collège Oberlin, tout en enseignant, reprisant des vêtements et nettoyant des maisons pour payer les frais de scolarité et de logement, Lucy Stone fut diplômée avec les honneurs.

Militantisme

Après avoir reçu son diplĂ´me, Stone rentra dans le Massachusetts oĂą elle reprit l'enseignement afin de rembourser plusieurs prĂŞts. En , elle s'exprima Ă  l’invitation de son frère, Bowman Stone, dans son Ă©glise et donna Ă  cette occasion son premier discours public sur le sujet des droits des femmes, « The Province of Women Â»[20].

Son Ă©loquence en faveur de l’abolition de l'esclavage fut remarquĂ©e au dĂ©but de l’annĂ©e 1847 par William Lloyd Garrison qui lui proposa peu après de devenir un agent de l’American anti-slavery society. Elle accepta et fut embauchĂ©e au dĂ©but de 1848 au salaire de 6 dollars par semaine par Garrison et Wendell Phillips comme confĂ©rencière et organisatrice de la principale sociĂ©tĂ© abolitionniste amĂ©ricaine[21]. En 1848, alors qu’elle marchait dans le Boston Common, Stone s’arrĂŞta pour admirer L'Esclave grecque, une statue d'Hiram Powers et fondit en larmes, Ă©mue par le symbole de l’oppression des femmes qu'incarnait pour elle la statue. Ă€ compter de ce jour, elle inclut dans ses discours la question des droits des femmes, provoquant la rĂ©probation de ses employeurs. Lorsque Samuel Joseph May (en)lui demanda d’arrĂŞter de mĂŞler les revendications en faveur des femmes Ă  ses interventions publiques, elle prit le temps de rĂ©flĂ©chir avant de conclure qu’il Ă©tait prĂ©fĂ©rable qu’elle quitte la SociĂ©tĂ© au motif qu’elle Ă©tait « une femme avant d’être une abolitionniste Â» et qu’elle se sentait le devoir de « parler pour les femmes Â» [22]. RĂ©pugnant Ă  perdre une oratrice de talent, May lui offrit 4 dollars pour parler d’abolition le week-end, ce qui lui permettrait de parler librement des droits des femmes pendant la semaine. Elle accepta le compromis.

RĂ©formes vestimentaires

À l’été 1852, Stone se rendit au domicile d’Elizabeth Cady Stanton à Seneca Falls, qui faisait figure, à la suite de la convention de Seneca Falls, d'épicentre du mouvement pour le droit des femmes ; c’est à cette occasion qu’elle rencontra pour la première fois Stanton, Susan B. Anthony et Amelia Bloomer. Lors de cette réunion, organisée sous les auspices d'Horace Greeley, Stone put admirer le bloomer, la culotte bouffante dont Bloomer s'était faite l'avocate depuis 1850 en vantant la liberté de mouvement nouvelle qu'elle offrait aux femmes et ses avantages en matière d'hygiène. Le vêtement permettait aux femmes de travailler plus librement, et notamment de porter des objets dans les escaliers plutôt que d'utiliser leurs deux mains pour soulever leurs robes. De retour chez elle, Stone acheta de la soie noire et tailla son propre bloomer, délaissant toute parure féminine telle que la dentelle.

Pour de nombreux leaders abolitionnistes, les bloomers portés par Stone focalisaient l'attention au détriment de la lutte contre l'esclavage, et certains d'entre eux étaient tentés de lui imposer d'abandonner ce nouveau vêtement. Wendell Phillips prit toutefois sa défense et Stone put continuer à porter le bloomer. Bientôt imitée par Anthony, la jeune femme rompit encore un peu plus avec les normes de genre de son époque en se faisant couper les cheveux au carré[23]. On estime à une centaine environ le nombre de femmes à avoir adopté la mode du bloomer[24]. Une pression sociale intense s'exerçait contre ces audacieuses. Les hommes et les jeunes garçons suivaient ainsi Stone dans la rue, s'installaient près d'elle quand elle s'asseyait et l'insultaient ou l'assaillaient de plaisanteries grossières. Stone disait ainsi qu'elle n'avait jamais connu de plus grand confort physique mais aussi de plus grand inconfort moral que lorsqu'elle portait un bloomer[25].

Mouvement de tempérance

Stone s’engagea dans le mouvement pour la tempérance qui réunissait alors une large partie des partisans d’une réforme morale de la société. Pour Stone, la tempérance était un tremplin qui devait permettre de conquérir de nouveaux droits pour les femmes. Elle défendait notamment l’idée que les femmes devraient pouvoir demander le divorce si leur mari était un alcoolique. Sur ce point, Stone se montrait plus radicale que Susan B. Anthony qui proposait seulement qu’une séparation légale provisoire puisse être prononcée entre un mari alcoolique et ses femmes et enfants, afin de permettre au mari de faire amende honorable et de se rétablir[26].

Stone Ă©tait invitĂ©e Ă  prendre la parole dans les meetings de promotion de la tempĂ©rance parce que Stanton et Anthony Ă©taient Ă©galement impliquĂ©es dans le mouvement et que sa meilleure amie « Nettie » Brown, nommĂ©e pasteur au printemps 1853, prĂŞchait contre l’abus d’alcool. Cependant beaucoup des activistes masculins pour la tempĂ©rance n'Ă©taient pas disposĂ©s Ă  permettre aux militants des droits des femmes de prendre la parole lors de leurs rĂ©unions, au prĂ©texte qu’elles Ă©taient « lĂ  tout exprès pour dĂ©ranger Â»[27].

Le conflit latent éclata lors de la World's Temperance Convention, organisée à New York en . La convention achoppe sur la question de la représentation des femmes au sein du Business Committee, sorte de comité directeur de la manifestation : le nom de Lucy Stone est avancé avec celui d’Anthony pour en faire partie. Devant le refus du président de la réunion d’accéder à cette demande, Thomas Wentworth Higginson provoque la scission des supporters des femmes qui se réunissent finalement à quelques rues de là, dans l’institut de cure thermale du docteur Trall.

Des accrochages encore plus virulents étaient attendus lors de la convention régionale des droits de la femme qui suivit au milieu du mois de . Stone participa à son organisation et à sa promotion. Elle devait y intervenir en compagnie de plusieurs autres militants. Trois mille personnes s’acquittèrent des douze cents et demi pour entrer dans l’église située à Broadway qui accueillait l’événement. Des groupes d’hommes hostiles aux droits de la femme entretenaient un vacarme permanent qui rendait impossible toute intervention. Malgré les demandes d’ajournement en provenance de certaines militantes, la présidente Lucretia Mott refusa toute annulation. Stone monta sur l’estrade, le silence se faisant au fur et à mesure qu’elle parlait. Pour désarmer les critiques, elle commença par vanter les qualités domestiques des femmes. Elle continua par une description des qualités similaires des femmes qui entraient dans des professions autrefois exclusivement masculines[28]. Après son discours, la foule reprit ses hurlements et aucune autre intervention ne put être entendue[29].

Associations pour le droit de vote des femmes

Lucy Stone et Abby Kelley ont dirigé la New England Woman Suffrage Association, qui était basée sur l'argument des droits naturels utilisé par des abolitionnistes, avec le soutien de Julia Ward Howe, Louisa May Alcott, Thomas Wentworth Higginson et William Lloyd Garrison. Le groupe s'est élargi pour devenir l'American Woman Suffrage Association, et après une vingtaine d'années d'activités parallèle à celles de la National Woman Suffrage Association de Susan B. Anthony et Elizabeth Cady Stanton, dont l'action reposait sur la supposition d'un patriarcat social, les deux organisations ont fusionné dans les années 1890[30].

Hommages

Références

  1. Andrea Moore Kerr, Lucy Stone: Speaking Out for Equality. New Jersey : Rutgers University Press, 1992, p. 12–16.
  2. Kerr (1992), p. 23.
  3. Kerr (1992), p. 25–26.
  4. Kerr (1992), p. 26.
  5. Kerr (1992), p. 24.
  6. Kerr (1992), p. 25.
  7. Kerr (1992), p. 27.
  8. Kerr (1992) p. 28.
  9. Suzanne O'Dea Schenken, From Suffrage to the Senate. Santa Barbar a: ABC-CLIO, 1999, p. 644.
  10. Elinor Rice Hays, Morning Star : A Biography of Lucy Stone 1818–1893. Harcourt, Brace & World, 1961, p. 46.
  11. Oberlin College. Electronic Oberlin Group. Oberlin: Yesterday, Today, Tomorrow... Chapter 10. Oberlin Women.
  12. Alice Stone Blackwell. Lucy Stone: Pioneer of Woman's Rights. Charlottesville et Londres : University Press of Virginia, 2001, p. 59.
  13. Blackwell (2001), p. 60.
  14. Dale Spender .Women of Ideas and what Men Have Done to Them. Ark Paperbacks, Routledge & Kegan Paul, London, 1982, p. 350.
  15. Spender (1982), p. 350–351.
  16. Kerr, 1992, p. 37–38.
  17. Spender (1982), p. 351.
  18. Kerr (1992), p. 42.
  19. Kerr (1992), p. 43.
  20. Emerson, Dorothy May; Edwards, June; Knox, Helene. Standing Before Us, Skinner House Books, 2000, p. 32.
  21. Elinor Rice Hays.Morning Star : A Biography of Lucy Stone 1818–1893. Harcourt, Brace & World, 1961, p. 69.
  22. Hays (1961), p. 74–75.
  23. Hays (1961), p. 94.
  24. Sherr (1995), p. 189.
  25. Hays (1961), p. 95.
  26. (en) Holly Berkley Fletcher, Gender and the American temperance movement of the nineteenth century, New York, Routledge, , 1re Ă©d., 189 p. (ISBN 978-0-415-96312-1, LCCN 2007029538, lire en ligne), p. 43
  27. Buhle (1978), p. 143.
  28. Kerr (1992), p. 72.
  29. Blackwell (1930), p. 121.
  30. Mayer, Henry. All On Fire; William Lloyd Garrison and the abolition of slavery. New York; W. W. Norton & Company, 1998, p. 612.
  31. « Compte-rendu du Conseil municipal de Nantes du 7 octobre 2016 »

Voir aussi

Bibliographie

  • Elinor Rice Hays, Morning Star: A Biography of Lucy Stone 1818–1893, Harcourt, Brace & World, 1961 (ISBN 978-1179374819).
  • Andrea Moore Kerr, Lucy Stone: Speaking Out for Equality. New Jersey: Rutgers University Press, 1992 (ISBN 0-8135-1860-1)
  • Carol Lasser, « Stone, Lucy (13 August 1818–18 October 1893) », dans American National Biography, (lire en ligne).
  • Joelle Million, Woman's Voice, Woman's Place: Lucy Stone and the Birth of the Women's Rights Movement, Praeger, 2003 (ISBN 0-275-97877-X)

Liens externes

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