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Martyrs d'Otrante

Les saints martyrs d'Otrante ou saints martyrs otrantins (appelés Antonio Primaldo et ses compagnons lors de la canonisation) sont environ 800 habitants (le chiffre de 813[1] est souvent évoqué mais les textes du Saint-Siège sur la canonisation donnent « environ 800 ») de cette ville du Salento tués le par les Turcs conduits par Gedik Ahmed Pacha pour avoir refusé de se convertir à l'islam après la chute de leur ville. Leur canonisation a eu lieu le place Saint-Pierre. Elle a été prononcée par le pape François.

Saints Antonio Primaldo et ses compagnons
Image illustrative de l’article Martyrs d'Otrante
Reliques des martyrs
dans la cathédrale d'Otrante
Saints martyrs
Décès †
Otrante, Italie
Nationalité Italiens
Vénéré à la Cathédrale d'Otrante
BĂ©atification Rome
par le pape Clément XIV
Canonisation Rome
par le pape François
Vénéré par l'Église catholique
Fête 14 août

Histoire

Le , une armĂ©e turque venant de Valona forte de 90 galères, 40 galiotes et 20 autres navires (18 000 soldats au total) se prĂ©senta sous les murs d'Otrante, ville sise au sud du royaume de Naples.

La ville rĂ©sista de toutes ses forces aux attaques, mais sa population, composĂ©e seulement de 6 000 habitants, ne put s'opposer longtemps au bombardement de l'artillerie turque. En dĂ©finitive, le 29 juillet la garnison et tous les habitants abandonnèrent le bourg aux mains des Turcs en se retirant dans la citadelle tandis que ceux-ci commencèrent leur razzia, mĂŞme dans les habitations avoisinantes.

Quand Gedik Ahmed Pacha demanda aux défenseurs de se rendre, ceux-ci refusèrent, et l'artillerie turque reprit le bombardement. Le 11 août, après quinze jours de siège, Gedik Ahmed Pacha donna l'ordre de l'assaut final et réussit à percer les défenses et à prendre le château.

Un terrible massacre s'ensuivit. Tous les hommes de plus de quinze ans furent tuĂ©s et les femmes et les enfants rĂ©duits en esclavage. Selon certains rapports historiques, les tuĂ©s furent au nombre de 12 000 et les personnes rĂ©duites en esclavage, 5 000, mais la taille de la ville ne semble pas confirmer ces estimations.

Les rescapés et le clergé s'étaient réfugiés à l'intérieur de la cathédrale afin de prier avec l'archevêque Stefano Agricoli. Gedik Ahmed Pacha leur ordonna de renier leur foi chrétienne. Recevant un refus net, il pénétra avec ses hommes dans la cathédrale et les fit prisonniers. Ils furent tous tués et l'église fut transformée en étable à chevaux.

L'assassinat du vieil archevêque Stefano Agricoli fut particulièrement barbare : alors qu'il incitait les mourants à s'en remettre à Dieu, il fut décapité, dépecé à coups de cimeterres, sa tête fut embrochée sur une pique et portée par les rues de la ville. Le commandant de la garnison Francesco Largo fut scié vivant. L'un des premiers à être exécuté fut le tailleur Antonio Pezzulla, dit le Primaldo qui, à la tête des Otrantins, le , avait refusé la conversion à l'islam. Le 14 août Ahmed fit attacher le reste des survivants et les fit traîner au col de la Minerva. Là il en fit décapiter au moins 800 en obligeant leurs proches à assister à l'exécution.

Les chroniques rapportent que pendant le massacre, un Turc nommé Bersabei, impressionné par la façon dont les Otrantins mouraient pour leur foi, se convertit à la religion chrétienne et il fut empalé par ses compagnons d'armes.

Toutes les personnes massacrées furent reconnues martyrs de l'Église et vénérés comme bienheureux martyrs d'Otrante. La plus grande partie de leurs ossements se trouve dans sept grandes armoires en bois dans la chapelle des Martyrs bâtie dans l'abside droite de la cathédrale d'Otrante. Sur le col de la Minerve fut construite une petite église qui leur fut dédiée, Sainte Marie des Martyrs.

Treize mois après, Otrante fut reconquise par les Aragonais.

Reliques

Le , les corps des Otrantins massacrés furent trouvés indemnes par Alphonse d'Aragon et furent transférés à la Cathédrale des Bienheureux Martyrs d'Otrante.

À partir de 1485, une partie des restes des martyrs fut transférée à Naples et repose désormais dans l'église Sainte-Catherine de Formiello. Ils furent d'abord déposés sous l'autel de la Madone du Rosaire (qui commémore la victoire définitive des troupes chrétiennes sur les Ottomans à la bataille de Lépante en 1571). Par la suite, les restes furent déposés dans la chapelle des reliques, consacrée par le pape Benoît XIII. Depuis 1901, ils se trouvent sous l'autel de la chapelle des Martyrs d'Otrante (anciennement de la Visitation). Une reconnaissance canonique effectuée entre 2002 et 2003, en a confirmé l'authenticité.

Les reliques des martyrs sont vénérées dans de nombreux lieux des Pouilles, à Venise et en Espagne.

Canonisation

Un procès en canonisation commencé en 1539 se termina le , quand le pape Clément XIV déclara bienheureux les 800 victimes du col de la Minerve et en autorisa le culte. Depuis ils sont les protecteurs d'Otrante.

En vue d'une possible canonisation à la demande du diocèse d'Otrante, le procès a été récemment rouvert et a confirmé les conclusions du précédent. Le , le pape Benoît XVI publie un décret dans lequel il reconnaît le martyre d'Antonio Primaldo et de ses concitoyens tués pour haine envers la foi. Il en annonce la canonisation en consistoire le [1].

Ils sont canonisés le par le pape François sur la Place Saint-Pierre à Rome[2] - [3].

Source

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • HervĂ© Roullet, Les martyrs d'Otrante. Entre histoire et prophĂ©tie, Paris, HervĂ© Roullet, Dif. AVM Diffusion, Paray-le-Monial, , 160 p. (ISBN 978-2-9563137-2-4).

Liens externes

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