Martin Ssempa
Martin Ssempa, né en 1968 à Nalusali (Ouganda), est un pasteur ougandais, fondateur de la Makerere Community Church. Il se présente depuis plus de 20 ans comme un activiste de la lutte contre le SIDA et a beaucoup d'influence dans la politique ougandaise sur ce sujet.
Ssempa rejette le principe de séparation de l'Église et de l'État, s'oppose à la lutte contre le sida par l'utilisation de préservatifs (il a notamment mis le feu à une boîte de préservatifs au nom de Jésus)[1], et prône l'abstinence et la fidélité comme moyens de combattre le VIH. Ssempa se dit meneur d'une croisade pour « exclure la sodomie de l'Ouganda, soutenir une législation en Ouganda qui rendrait l'homosexualité punissable de prison à vie, ou même, dans certains cas, de mort »[2].
Activisme
Ssempa soutien l'arrêt des rivalités et de la haine entre tribus en Ouganda.
Il soutient activement la proposition de loi anti-homosexualité ("qui peut mener à la condamnation à mort de gays et lesbiennes" selon ses dires). Pour soutenir cette loi, il montre des clips de pornographie gay dans son église, incluant de la coprophagie, laissant à penser que la coprophagie est une pratique typique et exclusive des homosexuels ; il évoque également la pratique du fist-fucking et la prise de drogues de type poppers. Ssempa a généré un mème sur Internet à la suite de la diffusion d'une vidéo où il suggère que les hommes homosexuels aiment « manger le caca »[3], suscitant de nombreuses parodies[4]. Il propage cette association homosexualité / scatophilie dans le but de répandre le sentiment anti-homosexuels. Ce comportement a été largement critiqué par la communauté internationale, certains ont même demandé son arrestation[5]. Le président américain Barack Obama a qualifié de « détestable » la proposition de loi[6].
En , lors d'un envoyé spécial du Petit Journal en Ouganda concernant les lois anti-homosexuelles, il accepte de donner une interview à deux de leurs journalistes, Martin Weill et Félix Séger. Après s'être montré pacifiste, il « pète les plombs », les agresse avec l'aide de son entourage, détruit leur bande vidéo contenant l'interview, et les traite d' « homosexualistes ». Les journalistes ne parviennent à conserver qu'une bande vidéo saccagée où on l'entend demander de « saisir leur caméra » et de les « empêcher de partir » ; les journalistes passeront 6h de garde à vue[7].