Marie de Saint-Juan
Marie de Saint-Juan (nom complet : Marie-Françoise Desbiez de Saint-Juan) est une écrivaine française, née le à Beaune et morte le au château de Salans, auteur d'ouvrages de piété, d'éducation, de littérature et d'un livre de cuisine "Les secrets de la cuisine d'amateur" publié en 1890 aux Éditions Hetzel qui connurent un certain succès[1]. Amie et correspondante de Charles de Montalembert et du père dominicain Henri Lacordaire, elle fut la créatrice en son château de Salans d'un salon littéraire. Elle contribua à la création et fut la secrétaire du comité de patronage de l'ordre des dominicaines de Béthanie, fondé en 1866 par le père dominicain Jean-Joseph Lataste.
Naissance | |
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Décès |
(à 68 ans) Château de Salans |
Nom de naissance |
Marie Desbiez de Saint-Juan |
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Biographie
Jeunesse
Née en 1822 dans une famille de la noblesse de Franche-Comté[2], elle est la fille du baron Charles de Saint-Juan[3] (1785-1862), conseiller général du Doubs[4] - [5] et de Zoé Gravier de la Gelière, d'une famille noble de Bourgogne dont le père était maire de Beaune[6]. Sœur cadette du poète Alexandre de Saint-Juan (1820-1863), par sa mère, elle se trouve être la cousine germaine de Marguerite de Blic.
Elle est dès son enfance au contact des arts et de la littérature[1], son père le baron Charles de Saint-Juan, membre de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon et de Franche-Comté et cofondateur du journal Le Francs-Comtois[7], recevant volontiers les artistes et les hommes de lettres (dont Charles Nodier et Charles Weiss) en son hôtel particulier de Besançon et en son château de Salans (Jura)[8] - [9] - [10].
Créatrice d'un salon littéraire et musical au château de Salans
Tenant une place d'élite dans la société franc-comtoise par ses travaux littéraire[11], Marie de Saint-Juan était d'une érudition aussi variée qu'étendue. Auteur de plusieurs ouvrages fort estimés[1], elle fut notamment l'amie et la correspondante régulière de Charles de Montalembert et du père dominicain Henri Lacordaire[12], de Charles Weiss et d'Auguste Castan avec qui elle entretint pendant des années et jusqu'à sa mort une correspondance amicale. Elle créa un salon littéraire et musical en son château de Salans, où elle reçut de nombreuses personnalités, ce qui la fit surnommer la Madame de Sévigné franc-comtoise[9].
« Ses connaissances variées, sa vive intelligence, son esprit pétillant de saillies et surtout ses lettres familières qui sont de purs chefs-d'œuvre de bonne humeur et d'exquise malice, l'eussent fait briller partout si son amour pour son pays natal ne l'avait en quelque sorte confinée dans sa chère Franche-Comté »[13].
- Château de Salans vers 1900
- Marie de Saint-Juan entourée de ses neveux et nièces devant le château de Salans (Jura) en 1886.
Engagement religieux dans l'ordre des dominicaines de BĂ©thanie
Tertiaire des Fraternités laïques dominicaines[11] comme sa cousine germaine Marguerite de Blic avec laquelle elle était très proche, Marie de Saint-Juan participa activement à la création de l'ordre des dominicaines de Béthanie dont elle fut la secrétaire du comité de patronage[14], fondé en 1866 par le prêtre dominicain Jean-Joseph Lataste, qui a pour vocation d’accueillir des femmes à leur sortie de prison et de leur permettre de devenir religieuses, sans distinction entre elles et les autres sœurs.
Elle fut la donatrice des vierges de Salans et de Durnes[7].
Marie de Saint-Juan mourut le en son château de Salans, elle fut enterrée au cimetière des Chaprais à Besançon.
Ĺ’uvres
Il lui arrivait de collaborer quelquefois avec son frère le poète Alexandre de Saint-Juan[15].
Elle fut l'auteur d'ouvrages de piété, d'éducation, de littérature qui connurent un certain succès[1] :
- La Source des seuls biens véritables, recueil de prières et d'instructions pieuses à l'usage du chrétien Prosper Diard, Paris (1852).
- La Source du vrai bonheur, recueil de lectures et de prières à l'usage des âmes pieuese Prosper Diard, Paris (1854).
- Conversations littéraires avec les jeunes personnes, ouvrage composé selon les principes chrétiens, Auguste Vaton, libraire-éditeur, Paris (1859)
- La lumière des jeunes âmes Ch. Douniol, Paris (1864)[16]
ainsi que d'un livre de cuisine publiée aux Éditions Hetzel :
Bibliographie
- Mademoiselle Marie de Saint-Juan, Annales franc-comtoises, 1890, mai-juin, p. 230-232.
- Estignard, Portrait Franc-comtois, Alexandre de Saint-Juan, tome II, Paris Champion, 1887, pages 67 Ă 101.
- François Louis Besson in Annales Franc-Comtoises, Volume 13, Imprimerie Paul Jacquin, 1901, pages 256-258..
Notes et références
- Alexandre Estignard, Portrait Franc-comtois, tome II, Paris Champion, 1887, pages 67 Ă 101.
- Roger de Lurion, Nobiliaire de Franche-Comté, 1890.
- Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon, 1862.
- André Jean Tudesq, "Les Conseillers généraux en France au temps de Guizot", page 170, Fondation nationale des sciences politiques, 1967
- Almanach de la noblesse du royaume de France 1846, page 171.
- Geneviève Tassin de Montaigu « Les Gravier De Vergennes, leurs alliances et descendances en Bourgogne et Bourbonnais. Une famille de robe » Paris, 1995.
- Émile Fourquet, Les Hommes célèbres de Franche-Comté, éd. Lafitte Reprints, 1993.
- Max Roche - Michel Vernus « Dictionnaire biographique du Département du Doubs » Edit. Arts Et Littérature, 1997.
- Annie Gay, Châteaux et demeures du Jura, Page 133,Cabeditan 1998.
- Auguste Castan, Besançon et ses environs, Édit C. Marion, Morel et Cie, Besançon, page 280.
- L'année dominicaine, 1890, page 241.
- Correspondance inédite du P. Lacordaire : lettres à sa famille et à des amis, V. Palmé (Paris), 1870, page 559.
- Annales franc-comtoises, Volume 2, 1890 page 230.
- Claude-Isabelle Brelot, La noblesse réinventée, 1992, page 665.
- Nicolas François Louis Besson, Annales Franc-Comtoises, Volume 13, 1901, page 257.
- Annales Franc-Comtoises, Volume 1, 1864, page 254.