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Marie Rouault

Marie Rouault (né le à Rennes et mort le à Rennes) est un paléontologue français. Il est le premier directeur du musée géologique de Rennes.

Marie Rouault
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  68 ans)
Rennes
Nationalité
Activités

Biographie

Origine

Mathurin-Marie Rouault[1] est né à Rennes en 1813. À la suite de la disette de 1823, il est retiré de l’école des Frères ignorantins. Il est alors gagé comme pâtre[2]. Rapidement congédié par le fermier, il devient « garçon à tout faire » chez son oncle, perruquier. Apprenti par la suite, il effectue un tour de France.

Perruquier

Revenu à Rennes en 1831, il est coiffeur, et commence à suivre les cours du soir. Il attira ainsi l’attention de divers professeurs de la ville[3]. Refusant une proposition de poste aux Ponts et Chaussées, il hérite à la mort de sa grand-mère d'une boutique de barbier, rue du Champ-Dolent.

Paléontologue

Il décide en 1836, de faire un séjour à Paris comme perruquier. Il fréquente surtout le Jardin des Plantes et l'École des mines de Paris[4]. Rappelé d’urgence par une lettre de sa mère, il retrouve ses affaires en mauvais état. Il redresse sa boutique tout en continuant à étudier le sous-sol du département, et augmenter sa collection[5].

En 1840, la création de la faculté des sciences de Rennes attire plusieurs professeurs qui accueillent Rouault avec bienveillance[6]. La renommée de Rouault s'étend et les visites plus ou moins désintéressées de sa collection augmente[7].

À partir de la fin de 1845 la situation se dégrade. Il tombe malade. Les exploitants des carrières qu’il avait explorées lui apprennent que les visites se font de plus en plus fréquentes et que certaines personnes sont sur les traces de ses découvertes. Rouault rédige alors un mémoire adressé à Félix Dujardin. Il est communiqué à la Société philomatique de Paris, qui en publie quelques extraits. Néanmoins, la Société géologique de France, à laquelle le mémoire avait été soumis, conseille à Rouault de se dessaisir de la propriété de ses découvertes au profit de personnes aptes à les utiliser.

Notoriété

En 1846, il est aidé par le général de Tournemine, alors en garnison à Rennes. En quelques mois, il va passer du statut de barbier jusqu'à l'Institut de France. En 1847, Rouault rejoint Paris où le général le conduit dans tous les endroits qui comptent[8]. Il rencontre aussi François Arago[9]. Via son protecteur, Rouault est inscrit à l’ordre du jour des séances de l’Académie. Le , il lit son mémoire dans la salle des séances de l’Institut de France. Peu de temps après, il est reçu par acclamations à la Société géologique de France.

Rouault atteint alors une renommée internationale, mais il est ruiné financièrement[10]. Les problèmes matériels sont partiellement réglés en 1847, quand il devient pensionnaire de la ville de Rennes[11].

Il reste alors quatre ans à Paris. En 1848, Rouault publie un second mémoire consacré à l’étude de Ogygia Brongniarti[12]. À plusieurs reprises, de 1846 à 1848, la valeur de ses travaux est reconnue par l'Académie des sciences[13].

Musée géologique de Rennes

En , il fait don de ses collections à la ville de Rennes[14]. En , le Musée géologique de Rennes est créé[15]. Rouault en est le directeur[16].

À partir de 1853, ses publications se font de plus en plus rares. En 1855, l'Académie des sciences lui attribue une subvention de 2000 francs[17]. Il entre en conflit avec la ville de Rennes à partir de 1875 sur sa gestion du Musée géologique de Rennes.

Malgré ses problèmes locaux, sa renommée internationale reste intacte. En , à l’issue du Congrès international de géologie de Paris, un document[18], signé par trente géologues[19] demande que des moyens soient dégagés pour permettre au conservateur et fondateur du Musée géologique de la ville de Rennes de poursuivre ses recherches.

Marie Rouault tombe malade en 1879, et meurt en 1881.

Une rue porte son nom à Rennes[20]. Une des salles de géologie de l'Université de Rennes porte son nom.

Sources

  • Henri Milne Edwards, (1847). Rapport sur des recherches palĂ©ontologiques faites en Bretagne et dans l’Anjou par M. Marie Rouault. Comptes rendus des sĂ©ances de l’AcadĂ©mie des Sciences, XXIV, sĂ©ance du , 4 p.
  • Henri Milne Edwards,. (1848). Rapport sur un mĂ©moire relatif aux Trilobites de la Bretagne par M. Marie Rouault. Comptes rendus des sĂ©ances de l’AcadĂ©mie des Sciences, XXVII, sĂ©ance du , 3 p.
  • Charles BĂ©nĂ©zit. (1850). Marie Rouault. Extrait du journal La VĂ©ritĂ© (livraisons des 4 et ). Imprimerie F. PĂ©alat, Rennes, in-8, 15 p.
  • P. Delabigne-Villeneuve, (1853). Marie Rouault, directeur conservateur du MusĂ©e gĂ©ologique de Rennes, ancien pensionnaire scientifique de cette ville. Journal de Rennes (livraison du ). Extraits : 1853, Dinan, Imprimerie J. Bazouge, 12 p. ; 1853 (?), Imprimerie E. Baraise, Rennes, in-8, 11 p. ; 1855, Imprimerie Ch. Catel, Rennes, in-8, 8 p.
  • A. Le Blanc, (1853). Fondation d’un MusĂ©e gĂ©ologique Ă  Rennes ou Essai sur l’importance des travaux de Marie Rouault, pensionnaire scientifique de cette ville. Le Progrès (livraisons des 5 et ). Extrait : 1855, Imprimerie F. de FollignĂ©, Rennes, in-8, 15 p.
  • G. Lejean, (1854). Notice biographique sur Marie Rouault. Extrait du Voleur, cabinet de lecture (livraison du ), Imprimerie F. PĂ©alat, Rennes, in-8, 8 p.
  • Le Journal de Rennes. Livraison du .
  • Guyot de Fere, (1856). Rouault, directeur du MusĂ©e gĂ©ologique de Rennes. Journal des arts, des sciences et des lettres (livraison du ).
  • L’Union malouine et dinannaise. Livraison du .
  • J. Kergomard. (1861). Essai biographique sur Marie Rouault, directeur du MusĂ©e gĂ©ologique de Rennes. Extrait de La Sylphide (livraison du ), Imprimerie E. Baraise, Rennes, in-8, 27 p.
  • Affaire Ville de Rennes contre M. Rouault. Jugement du Tribunal civil de Rennes du . Extrait des Minutes du Greffe du Tribunal de première instance de l’arrondissement de Rennes, dĂ©partement d’Ille-et-Vilaine, Imprimerie E. Baraise, Rennes, in-8, 17 p.
  • J. Bois-Greffier. (1881). Notice biographique – Marie Rouault. 8 p.
  • Paul Lebesconte. (1883). PrĂ©sentation des Ĺ“uvres posthumes de Marie Rouault, suivie d’une note sur les Cruziana et les Rysophycus. Bulletin de la SociĂ©tĂ© gĂ©ologique de France, (3), XI, p. 466-472.
  • Paul Lebesconte. (1883). Ĺ’uvres posthumes de Marie Rouault – Vingt planches, suivies de Les Cruziana et Ryzophycus, connus sous le nom gĂ©nĂ©ral de Bilobites, sont-ils des vĂ©gĂ©taux ou des traces d’animaux ? par P. Lebesconte – Deux planches. Rennes – Imprimerie Oberthur, Paris, 73 p., 22 planches.
  • Adolphe Orain, (1891). Marie Rouault, membre de la sociĂ©tĂ© gĂ©ologique de France, ancien pensionnaire de la Ville de Rennes, directeur du MusĂ©e gĂ©ologique de Rennes. Extrait de la Revue des sciences naturelles de l’Ouest, 2, 1891, Imprimerie P. Bousrez, Tours, in-8, 7 p.
  • Louis Joubin. (1900). La FacultĂ© des sciences de Rennes. Imprimerie Simon, Rennes, 178 p.
  • M. Bigot. (1920). Vieilles choses vieilles gens – Le Pèlerinage. La Vie rennaise (livraison du ).
  • Constant Houlbert, (1933). Guide et catalogue du MusĂ©e d’Histoire Naturelle de la Ville de Rennes. Imprimerie Oberthur, Rennes, 242 p.

Publications

Marie Rouault est l'auteur de :

  • MĂ©moire sur les Trilobites du dĂ©partement d’Ille-et-Vilaine. Paris, in-8, 1846.
  • Sur les Trilobites des schistes de la Bretagne. Comptes rendus des sĂ©ances de l’AcadĂ©mie des Sciences, XXIII, sĂ©ance du , p. 1150-1151.
  • Extrait du mĂ©moire sur les Trilobites du dĂ©partement d’Ille-et-Vilaine. Bulletin de la SociĂ©tĂ© gĂ©ologique de France, (2), IV, p. 309-319., 1846
  • Catalogue des fossiles du terrain palĂ©ozoĂŻque des environs de Rennes. Bulletin de la SociĂ©tĂ© gĂ©ologique de France, (2), IV, p. 320-328., 1846
  • Sur les fossiles recueillis dans les terrains de transition des environs de Rennes. L’Institut, p. 68. 1846.
  • MĂ©moire. 1° sur la composition du test des Trilobites ; 2° sur les changements de formes dus Ă  des causes accidentelles, ce qui a pu permettre de confondre des espèces diffĂ©rentes. Bulletin de la SociĂ©tĂ© gĂ©ologique de France, (2), VI, p. 67-89. 1848
  • MĂ©moire sur l’organisation des Trilobites. Comptes rendus des sĂ©ances de l’AcadĂ©mie des sciences, XXVII, p. 81. 1848
  • MĂ©moire sur l’organisation des Trilobites. L’Institut, p. 224. 1848.
  • MĂ©moire sur l’organisation des Trilobites. Quarterly Journal of the Geological Society of London, p. 35. 1848.
  • Note sur des recherches faites Ă  Rennes, Ă  l’effet d’y trouver des eaux jaillissantes. Comptes rendus des sĂ©ances de l’AcadĂ©mie des sciences, XXVIII, sĂ©ance du , 1 p.
  • Notes sur de nouvelles espèces de fossiles dĂ©couvertes en Bretagne. Bulletin de la SociĂ©tĂ© gĂ©ologique de France, (2), VI, p. 377-381. 1849.
  • Notes sur de nouvelles espèces de fossiles dĂ©couvertes en Bretagne. Comptes rendus des sĂ©ances de l’AcadĂ©mie des sciences, XXVIII, sĂ©ance du , 2 p. 1849.
  • Observations sur une note communiquĂ©e par M. J. Durocher dans la sĂ©ance du , sur l’organisation des Trilobites. Bulletin de la SociĂ©tĂ© gĂ©ologique de France, (2), VII, p. 322-327.
  • Notice sur les causes auxquelles on peut attribuer les divers Ă©tats sous lesquels se prĂ©sentent les fossiles du schiste ardoisier de Bretagne. Bulletin de la SociĂ©tĂ© gĂ©ologique de France, (2), VII, p. 370-384. 1850.
  • Note prĂ©liminaire sur une nouvelle formation (Ă©tage du grès armoricain) dĂ©couverte dans le terrain silurien infĂ©rieur de la Bretagne. Bulletin de la SociĂ©tĂ© gĂ©ologique de France, (2), VII, p. 724-744. 1850.
  • Observations faites Ă  l’occasion d’une note de M. Durocher sur le tĂ©gument des Trilobites. Bulletin de la SociĂ©tĂ© gĂ©ologique de France, (2), VIII, p. 166-168. 1851.
  • MĂ©moire sur le terrain palĂ©ozoĂŻque des environs de Rennes. Bulletin de la SociĂ©tĂ© gĂ©ologique de France, (2), VIII, p. 358-399. 1851.
  • Notice sur quelques espèces de fossiles du terrain dĂ©vonien du nord du dĂ©partement de la Manche. Bulletin de la SociĂ©tĂ© gĂ©ologique de France, (2), XII, p. 1040-1045. 1855.
  • Sur les VertĂ©brĂ©s fossiles des terrains sĂ©dimentaires de l’ouest de la France. Comptes rendus des sĂ©ances de l’AcadĂ©mie des Sciences, XLVII, sĂ©ance du , 5 p. 1858.
  • Notice prĂ©liminaire sur les Amorphozoaires du terrain silurien de la Bretagne. Imprimerie E. Baraise, Rennes, in-8, 48 p. 1878.
  • Sur les Amorphozoaires du Silurien infĂ©rieur. Compte rendu du Congrès international de gĂ©ologie, Paris, 1878, 7 p. 1880
  • Notice prĂ©liminaire sur les Amorphozoaires du terrain silurien de la Bretagne. In P. Lebesconte, Ĺ’uvres posthumes de Marie Rouault. Imprimerie Oberthur, Rennes-Paris, p. 17-37. 1883.
  • Sur les Amorphozoaires du Silurien infĂ©rieur. Extrait du Compte rendu stĂ©nographique du Congrès international de gĂ©ologie. Paris, au . In P. Lebesconte, Ĺ’uvres posthumes de Marie Rouault. Imprimerie Oberthur, Rennes-Paris, p. 39-44. 1883.
  • Note sur le Grès armoricain. Essai historique et gĂ©ologique sur Vexillum Desglandei, espèce caractĂ©risant la partie infĂ©rieure de l’étage du Grès armoricain, lĂ  oĂą ce grès a pour base le schiste rouge. In P. Lebesconte, Ĺ’uvres posthumes de Marie Rouault. Imprimerie Oberthur, Rennes-Paris, p. 45-57. 1883.

Sources

Notes et références

  1. Il est le fils de Pierre Rouault, savetier et de Louise-Pauline Le Nuée. Le couple a 13 enfants dont la plupart meurent en bas âge du fait de la misère.
  2. Ferme du Rouveray, en Châtillon-sur-Seiche.
  3. En particulier celle de Duval, directeur de l'École de médecine de Rennes, qui lui donna accès à sa bibliothèque.
  4. Il y découvre que l'Ille-et-Vilaine est très peu représenté dans les collections, malgré la richesse de son sous-sol
  5. Elle atteint, vers 1845, 117 000 pièces (Lejean, 1854)
  6. François-Auguste Morren, professeur de physique et Félix Dujardin, professeur de zoologie.
  7. En 1845, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, de passage à Rennes, entra dans la boutique ; après avoir admiré la multitude d’objets et la méthode instinctive utilisée pour le classement, il déclara à François-Auguste Morren : M. Rouault a de bien belles collections (Kergomard, 1861).
  8. Les Tuileries où il est confié aux bons soins de l’aide de camp du roi, au ministère de l’Instruction publique où il rencontre le ministre de Salvandy, à l’Académie, à la Société géologique de France.
  9. Dans le mémoire adressé au maire de Rennes en 1853, on trouve la relation cette rencontre. Je tremblais à l’idée de me trouver en présence de cette renommée si grande qu’elle remplit tout l’univers, et pourtant que n’aurais-je pas donné pour pouvoir dire : j’ai vu M. Arago ! Je lui ai parlé !
  10. Malgré un secours de 300 francs accordé par le roi Louis-Philippe Ier sur sa cassette.
  11. Le Conseil municipal de Rennes décide le 20 août 1847 de lui accorder une subvention annuelle de 800 francs.
  12. Une pièce unique conservée dans les galeries du Jardin des Plantes.
  13. Milne Edwards, 1847, 1848.
  14. En réservant l’entière disposition jusqu’à l’achèvement de ses travaux, de la collection qu’il donnait. La collection est d'ailleurs stockée provisoirement à l'Hôtel de ville.
  15. Il s'agit du premier de ce type en France.
  16. Arrêtés municipaux des 1er et 2 mars 1853. lui donnant la mission de classer, conserver et accroître les collections confiées à ses soins [et fixant] à 2000 fr. son traitement et à 600 fr. le chiffre de l’allocation annuelle qui lui était attribué pour faire des voyages d’exploration, dont les résultats viendraient de droit enrichir la collection.
  17. Il l'utilise pour acheter une maison sur les bords de l'Ille, au 4, faubourg de Brest.
  18. Ĺ“uvres posthumes de Marie Rouault.
  19. Joachim Barrande, Hall, Albert de Lapparent, Charles Barrois, etc.

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