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Marie MĂ©trailler

Marie Métrailler, née en 1901 à Evolène dans le Val d'Hérens en Valais, est une tisserande suisse.

Marie Metrailler
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Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité

Elle ouvre en 1938 son atelier de tissage[1] - [2] - [3] dans son village d'Evolène et est connue pour sa promotion de l'artisanat local de filage et de tissage. Autodidacte, elle développe un esprit indépendant et critique à l'égard de la religion catholique et de la condition des femmes[4]. Dans son autobiographie La Poudre de sourire[5] publiée en 1980 par la journaliste Marie-Magdeleine Brumagne qui a recueilli ses souvenirs, Marie Métrailler livre un témoignage sur la vie de paysanne et de tisserande dans le Valais du début du XXe siècle.

Biographie

Marie MĂ©trailler est l’aĂ®nĂ©e d’une famille de six enfants dont les parents, Jean MĂ©trailler et Catherine MĂ©trailler nĂ©e AnzĂ©vui sont tous deux maĂ®tres d’école. Elle a trois frères et deux sĹ“urs dont l’une dĂ©cède Ă  deux ans en 1909. Petite fille, Marie MĂ©trailler participe aux tâches de la maison et aux corvĂ©es de la ferme car la subsistance de la famille provient Ă©galement des travaux de la campagne, le mĂ©tier d’instituteur n’étant exercĂ© que six mois par an.

Une enfance difficile

Soumise Ă  l’autoritĂ© familiale et aux codes de la sociĂ©tĂ© patriarcale et religieuse du Valais du dĂ©but du XXe siècle, elle vit une enfance solitaire et se rĂ©fugie dans la lecture et le monde imaginaire[1]. Elle apprend Ă  lire Ă  l’âge de 5 ans, entre Ă  l’école Ă  6 ans et achève sa scolaritĂ© Ă  15 ans.

À la fin de sa scolarité, Marie Métrailler refuse d’intégrer l’École normale qu’elle pressent être une étape vers le couvent. Entre sa mère obnubilée par la religion et l’alcoolisme de son père, elle connaît une enfance difficile[1]. Les circonstances familiales l’obligent à assumer le rôle de cheffe de famille dès l’âge de vingt ans[5].

Le tissage

Contrainte de gagner de l’argent pour Ă©ponger des dettes familiales, Marie MĂ©trailler se lance dans l’artisanat. En 1925, elle ouvre une première boutique oĂą elle vend la dentelle de Venise fabriquĂ©e par les paysannes de la rĂ©gion mais cette entreprise ne s’avère pas rentable. Comme elle connaĂ®t la technique du tissage, elle dĂ©cide alors de se consacrer Ă  cette activitĂ© traditionnelle d'Evolène et de tisser des draps, rideaux et tissus en chanvre et en coton de la vallĂ©e. Elle les vend aux touristes, puis embauche des tisserandes Ă  domicile pour rĂ©pondre aux commandes. En 1938, elle ouvre Ă  Evolène un atelier de tissage qui compte jusqu’à 250 ouvrières pendant la guerre[6] puis elle achète une boutique. Elle y travaille jusqu’à l'âge de 74 ans et y fait de nombreuses rencontres. 

Un an avant de mourir elle témoigne de sa vie de paysanne dans un film documentaire[7].

Marie MĂ©trailler meurt en 1979.

La Poudre de sourire

En 1980, une année après sa mort, paraît La Poudre de sourire, le témoignage de Marie Métrailler sur sa vie de paysanne et de tisserande recueilli et publié par la journaliste et écrivaine Marie-Magdeleine Brumagne. Marie Métrailler y évoque notamment son enfance, les contes et légendes de la région, la condition des femmes dans le val d'Hérens[8], le travail du tissage ainsi que sa propre quête spirituelle.

Hommage

Afin de conserver l'esprit de Marie Métrailler et pour honorer sa mémoire, une fondation « Atelier de Marie Métrailler » est créée en Valais en 2017 avec pour objectif de sauvegarder son héritage[9].

Références

  1. « Journal de Genève - 01.07.1980 - Pages 10/11 », sur www.letempsarchives.ch (consulté le )
  2. [PDF] Mémoire de licence en sociologie sous la direction de Bernard Crettaz, Eléonore Joos
  3. « Marie Métrailler », Association Plans Fixes,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Lettre à Marie Métrailler par Anne Troillet-Boven dans Le Nouvelliste », sur newspaper.archives.rero.ch, (consulté le )
  5. Marie-Magdeleine Brumagne, La Poudre de sourire, Lausanne, Éditions Clin d'Oeil, , 223 p.
  6. Claude Evelyne, « Marie Métrailler », rts.ch,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Films Plans-Fixes, « PF1007 R Marie Metrailler - Tisserande d'Evolène », (consulté le )
  8. Anne-Lise Bezençon Sierro, La vie des femmes du Val d'Hérens (Valais) et leurs rôles au sein de leur communauté villageoise (1900-1950), Genève, Mémoire, (doc.rero.ch/record/29248?ln=fr)
  9. Noémie Fournier, « Raviver l'esprit et l'atelier de Marie Métrailler », Le Nouvelliste,‎ , p. 7 (www.lenouvelliste.ch)

Article connexe

Liens externes

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