Maria Teresa Cybo-Malaspina
Marie-Thérèse Cybo Malaspina née le à Novellara et morte le à Reggio d'Émilie fut la souveraine du duché de Massa et de la principauté de Carrare pendant près de soixante ans. Aînée des enfants d'Alderano I Cybo-Malaspina (it), duc de Massa et Carrare, et de Ricciarda Gonzague (it) (dernière descendante de la maison de Gonzague de Novellara et Bagnolo), elle était l'épouse d'Hercule III, duc de Modène.
Marie-Thérèse Cibo Malaspina | |
Marie-Thérèse Cybo Malaspina. | |
Titre | |
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Duchesse de Massa et Princesse de Carrare | |
– (59 ans, 4 mois et 11 jours) |
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Prédécesseur | Alderano I Cybo-Malaspina (it) |
Successeur | Marie-BĂ©atrice d'Este |
Duchesse consort de Modène | |
– (10 ans, 10 mois et 7 jours) |
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Prédécesseur | Charlotte-Aglaé d'Orléans |
Successeur | Marie-BĂ©atrice de Savoie |
Biographie | |
Dynastie | Famille Cybo-Malaspina |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Novellara |
Date de décès | |
Lieu de décès | Reggio d'Émilie |
Père | Alderano I Cybo-Malaspina (it) |
Mère | Ricciarda Gonzague (it) de Novellara et Bagnolo |
Conjoint | Hercule III de Modène |
Enfants | Marie-BĂ©atrice d'Este |
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Biographie
Marie-Thérèse Cybo Malaspina est née dans la ville de Novellara, qui est située aujourd'hui dans la province de Reggio Emilia, mais qui à l'époque faisait partie du comté souverain de Novellara et Bagnolo appartenant à une branche cadette des Gonzagas. Sa mère Ricciarda était la dernière descendante de cette lignée familiale, mais, en raison de la loi salique, elle n'avait pas le droit de succéder au trône. En 1728, à la mort de son frère Philippe Alphonse (it), qui n'avait pas d'héritier mâle, le comté devint par conséquent un fief impérial vacant, et passa en 1737 à Renaud III d'Este, duc de Modène et de Reggio, qui en fut investi par l'empereur Charles VI.
Entre-temps, le 18 août 1731, à la mort de son père, Marie-Thérèse lui avait succédé à l'âge de six ans comme duchesse de Massa et Carrare, grâce au fait que la loi salique ne s'appliquait pas dans les deux États toscans[1]. La régence avait été attribuée à sa mère, qui administrait alors également le comté de ses ancêtres, en attendant les décisions impériales.
En 1734, la jeune duchesse fut mariée par procuration à Eugène-Jean-François de Savoie-Carignan, comte de Soissons. Le fiancé était un petit-fils du prince Louis-Thomas de Savoie-Carignan. Cependant, les jeunes époux ne se seront jamais rencontrés, le jeune prince mourut prématurément treize jours après la signature du contrat à l'âge de 20 ans[2].
La jeune « veuve » épousa en 1741 à l'âge de 16 ans Hercule, duc héritier de Modène et de Reggio, petit-fils dudit Renaid III et dernier descendant mâle légitime de le Maison d'Este. Le couple, très dépareillé et malheureux, n'aura que deux enfants avant de se séparer irrémédiablement :
- Marie-Béatrice Richarde d'Este ( – ) ;
- Renaud François d'Este ( - ).
En 1744, la jeune duchesse atteignit l'âge de la majorité et la duchesse douairière lui remit les rênes du pouvoir. La jeune souveraine réforma le code de lois, construit un hôpital et promut l'art, la culture et l'architecture en favorisant la création de l'Académies des Arts de Carrare[3] - [4].
Son deuxième fils étant mort au berceau, sa fille aînée Marie-Béatrice demeurait l'héritière du duché de Massa et Carrare, mais pas de celui de Modène et Reggio, où la loi salique était en vigueur et la succession des femmes au trône était donc interdite. Divers projets de mariage furent envisagés notamment avec Ferdinand, duc héritier de Parme, Plaisance et Guastalla. Une telle alliance avec le petit-fils des rois de France et d'Espagne aurait très hypothétiquement permis la constitution d'un état indépendant d'une certaine importance au cœur de la péninsule italienne. Il y eut également des contacts infructueux avec la cour royale de Londres.
Cependant, le beau-père de Marie-Thérèse, le duc François III, semblait avant tout soucieux d'empêcher que, lors de l'extinction de la lignée mâle des Este, son duché ne soit sic et simpliciter réabsorbé par le Saint-Empire en tant que fief impérial vacant, tout comme, près de deux siècles plus tôt, Ferrare, fief du pape, avait été incorporée aux États pontificaux. En 1753, il conclut donc un accord avec la maison d'Autriche (qui détenait le sceptre impérial), par lequel la petite Marie-Béatrice fut promise à l'archiduc Pierre-Léopold, tandis que le duc d'Este, de son côté, désignait ce dernier comme successeur au moment de l'épuisement de la lignée masculine des Este, et assumait entre-temps la charge intérimaire de gouverneur de Milan à qui l'archiduc était destiné en tant que troisième héritier mâle du couple impérial. En 1761, pourtant, en raison du décès de son frère aîné, Pierre-Léopold devint l'héritier du Grand-Duché de Toscane : c'était-là une « secundogeniture », ce qui signifiait que cet état revenait de droit, en vertu des accords conclus avec les Médicis, au deuxième-né des Habsbourg-Lorraine et à ses descendants, sans jamais pouvoir être incorporé, en tant que province, aux domaines appartenant au premier-né, ou être administré à distance. Ayant été promu au deuxième poste, pour le très jeune Pierre-Léopold on dut renoncer aux aspirations modénaises antérieures qui revenaient au troisième héritier mâle, y compris la fiancée[5]. L'accord de dix ans plus tôt fut donc mis à jour en 1763 en remplaçant le nom de Pierre-Léopold par celui de son frère cadet l'archiduc Ferdinand, quatre ans plus jeune que sa fiancée. En janvier 1771, la Diète perpétuelle d'Empire ratifia la future investiture de Ferdinand comme duc de Modène et de Reggio et en octobre le couple se maria, donnant naissance à la nouvelle maison de Habsbourg-Este. François III restitue alors à Ferdinand son poste de gouverneur de Milan, où la nouvelle famille s'installe et où naissent coup sur coup les dix enfants du couple.
Marie-Thérèse Cybo Malaspina est morte en 1790 à Reggio d'Émilie[6], où elle s'était retirée de plus en plus après la séparation définitive d'avec son mari à l'époque de la naissance et de la mort au berceau de son deuxième enfant, près de quarante ans plus tôt. Elle est ensevelie dans la Basilique Notre-Dame de la Ghiara. Ses titres vont à sa fille.
Ascendance
16. Carlo Cybo-Malaspina | |||||||||||||||||||
8. Alberico Cybo-Malaspina | |||||||||||||||||||
17. Brigida Spinola | |||||||||||||||||||
4. Carlo Cybo-Malaspina | |||||||||||||||||||
18. Alessandro Pico de Mirandola | |||||||||||||||||||
9. Fulvia Pico de Mirandole | |||||||||||||||||||
19. Maria Laura d'Este | |||||||||||||||||||
2. Alderano Cybo-Malaspina | |||||||||||||||||||
20. Pamfilo Pamphili | |||||||||||||||||||
10. Camillo Francesco Maria Pamphilj | |||||||||||||||||||
21. Olimpia Maidalchini | |||||||||||||||||||
5. Teresa Pamphili | |||||||||||||||||||
22. Giovanni Giorgio Aldobrandini | |||||||||||||||||||
11. Olimpia Aldobrandini | |||||||||||||||||||
23. Ippolita Ludovisi | |||||||||||||||||||
1. Marie-Thérèse Cibo Malaspina | |||||||||||||||||||
24. Camillo Gonzaga | |||||||||||||||||||
12. Alfonso Gonzaga | |||||||||||||||||||
25. Maria Caterina d'Avalos | |||||||||||||||||||
6. Camillo Gonzaga | |||||||||||||||||||
26=16. Carlo Cybo-Malaspina | |||||||||||||||||||
13. Ricciarda Cybo-Malaspina | |||||||||||||||||||
27=17. Brigida Spinola | |||||||||||||||||||
3. Ricciarda Gonzaga di Novellara | |||||||||||||||||||
28. Filippo II Francesco d'Este | |||||||||||||||||||
14. Sigismondo III d'Este | |||||||||||||||||||
29. Marguerite de Savoie | |||||||||||||||||||
7. Matilde d'Este | |||||||||||||||||||
30. Hercule Grimaldi | |||||||||||||||||||
15. Teresa Maria Grimaldi | |||||||||||||||||||
31. Maria Aurelia Spinola | |||||||||||||||||||
Titres
- – : Dona Marie-Thérèse
- – : Souveraine Duchesse de Massa et Princesse de Carrara
- – : Duchesse héritière consort de Modène et Reggio
- – : Duchesse consort de Modène et Reggio
Articles connexes
Références
- Par acte du 16 juillet 1529, l'empereur Charles Quint avait investi l'ancêtre de Marie-Thérèse, Richarde Malaspina (it), suo jure, du marquisat de Massa et de la seigneurie de Carrare, Lavenza et Moneta, avec le droit de transmettre le titre à ses descendants mâles légitimes, ou, à défaut, également à ses descendants féminins, en respectant toujours l'ordre de primogéniture. Voir: (it) Stefano Calonaci, « MALASPINA, Ricciarda », dans Enciclopedia Treccani, vol. 67 : Dizionario Biografico degli Italiani, Rome, Istituto dell'Enciclopedia Italiana, (lire en ligne).
- Olga Raffo, p. 3
- Olga Raffo, p. 6
- (it)Treccani.it
- Pierre-Léopold n'eut cependant pas à se plaindre car en même temps on lui transféra l'ex-fiancée de son frère aîné décédé, l'infante Marie-Louise d'Espagne, qui avait un rang encore plus élevé et qui deviendra son épouse en 1765.
- Chiappini,, p. 70
Bibliographie
- (it) Luciano Chiappini, Gli Estensi, Milan, Dall'Oglio, 1967,
- (it) Olga Raffo, Maria Teresa Cybo-Malaspina d'Este : sovrana illuminata, donna triste, dans Il tempo delle donne, le donne del tempo, Lucques, Pacini Fazi editore, 2003.
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- « Cybo 2 », sur genealogy.euweb.cz (consulté le ).