Marguerite de Gourbillon
Jeanne-Marguerite de Gourbillon, née Gallois (1737-1817), était une dame française. Elle était la favorite de la comtesse de Provence, Marie-Joséphine de Savoie, épouse du futur roi Louis XVIII qu'elle suivit en émigration à travers l'Europe.
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Biographie
Née en 1737 à Gray en Franche Comté, elle est issue d'une famille bourgeoise du nom de Gallois. Elle se marie en 1763 à Charles-Florent de Gourbillon, directeur de la poste de Lille dont elle a au moins un fils. Charles-Florent de Gourbillon devient quelques années plus tard intendant de Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence, et son épouse entre au service de cette dernière[2].
En 1774, Louis XV meurt, l'avènement de son petit-fils Louis XVI fait de Marie-Joséphine la seconde dame de France après la reine et son mari devient héritier du trône. Épouse du premier Prince du sang, le protocole exige qu'elle soit désormais appelée "Madame" et son mari "Monsieur", afin de souligner publiquement leur proximité avec le trône. Cependant le couple n'a pas d'enfant et ne se fréquente guère tout en maintenant les formes de la courtoisie mondaine. Marie-Joséphine, qui ne possède pas le "bel esprit" et la manière de briller à la cour est isolée au sein d'un monde brillant mais mesquin. En 1785, son mari lui ayant acheté une charge de lectrice, Jeanne-Marguerite entre au service de "Madame". De plus en plus seule, la princesse donne toute son affection à sa lectrice qui a 16 ans de plus qu'elle. La proximité visible de la princesse avec sa lectrice est attestée dans les mémoires de l'époque[2], et fait jaser.
Désirant éviter un scandale et à la demande de son frère, Louis XVI éloigne madame de Gourbillon de la Cour en 1789 prétextant qu'elle encourage le penchant de sa belle-sœur à la boisson en la lui livrant en cachette. "Madame" ne supporte pas cet éloignement, et réclame sans cesse sa présence. Les deux femmes réussissent à correspondre en secret.
La révolution gronde et Jeanne Marguerite est rappelée en 1791 par le comte de Provence, époux de Marie-Joséphine pour organiser sa fuite hors de France, lui-même désirant partir seul[3] - [4] - [5] - [6] - [7].
Elles émigrent toutes deux en 1791, en Allemagne puis dans plusieurs pays d'Europe. Elles restent 8 ans ensemble à parcourir le continent. en 1795 l'annonce de la mort en prison du fils du défunt roi Louis XVI âgé de 10 ans, Louis XVII pour les royalistes, permet au comte de Provence de se proclamer roi sous le nom de Louis XVIII. Pour ses partisans, il est le légitime roi de France dont Marie-Joséphine est la reine.
Marie-Joséphine est toujours attachée à sa lectrice mais les deux femmes sont séparées en , à l'occasion du mariage de ses neveux qui doit se dérouler en Russie où le roi vit en exil. Marie-Thérèse de France, fille de Louis XVI épouse son cousin Louis-Antoine de France, fils du Comte d'Artois et de Marie-Thérèse de Savoie. Le Tsar, à la demande de son "cousin", le roi de France, interdit l'entrée du territoire russe à madame de Gourbillon. Marie-Joséphine en fait une crise d'hystérie mais impose sa lectrice.
Marie-Joséphine meurt en 1810 en Angleterre. La monarchie est rétablie en France en 1814. Jeanne-Marguerite de Gourbillon retrouve sa Franche-Comté natale. Elle meurt en 1817, à Gray à l'âge de 80 ans. Sur ordre de Louis XVIII, la police confisque la correspondance de la défunte.
Références
- Notice de la BnF
- Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun, Souvenirs, 1755-1842, Éditions Honoré Champion, (lire en ligne), p. 456
- « Gourbillon, Marguerite de », sur thesaurus.cerl.org (consulté le )
- « Sa Rustique Majesté », LExpress.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Marguerite de Gourbillon (1737-1817) - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le )
- Marquis de Bombelles, Journal, Librairie Droz, (ISBN 978-2-600-03588-0, lire en ligne)
- (en) Susan Nagel, Marie-Therese : The Fate of Marie Antoinette's Daughter, Bloomsbury, , 448 p. (ISBN 978-0-7475-9666-0, lire en ligne)