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Marcus Livius Drusus (tribun de la plèbe en -91)

Marcus Livius Drusus fut tribun de la plèbe à Rome en 91 av. J.-C. durant la fin de la République romaine. Ses propositions d’accorder la citoyenneté aux Italiens[Note 1] furent repoussées par le Sénat romain, et lui-même fut assassiné[3].

Marcus Livius Drusus
Biographie
Naissance
Décès
Époque
Activité
Famille
Livii Drusi (d)
Père
Mère
Cornelia (d)
Fratrie
Conjoint
Servilia (en)
Enfants
Gens
Statut

Biographie

M. Livius Drusus était d’une famille noble et riche, descendant des Scipion par sa mère Cornelia. Il suivit le même plan de conduite que son père Marcus Livius Drusus, et chercha à rattacher le peuple au sénat par des largesses et des lois populaires.

Il prit le parti des populares et se fit élire tribun de la plèbe en 91 av. J.-C. Il continua les mesures de ses prédécesseurs, les Gracques et Saturninus, en faisant voter une nouvelle loi frumentaire abaissant encore le prix du blé distribué aux citoyens pauvres[4].

Il présenta ensuite un projet de création de nouvelles colonies en Sicile et en Italie, sur des terres publiques romaines concédées aux peuples alliés de Rome. En compensation, les peuples italiens se voyaient accorder la citoyenneté romaine. Ce projet fut soutenu avec vigueur par les Marses, peuple voisin de Rome, qui marchèrent par milliers vers Rome, menaçant de la mettre à sac si le projet n’était pas voté. On put convaincre ces manifestants de rebrousser chemin.

C'est sur ces entrefaites que Drusus fut assassiné chez lui, à l'été 91 av. J.-C. Le Sénat profita de sa disparition pour rejeter le projet de création de colonies, en octobre , et abroger toutes les mesures prises par le défunt, y compris sa loi frumentaire. Le crime ne fut pas vraiment élucidé mais il est probable qu'il ait été le fait des opposants de Drusus au Sénat, peut-être des Optimates qui étaient contre l'idée de donner la citoyenneté romaine aux Socii. Cela engendra une certaine indignation qui dégénéra en révolte chez les Marses, la rébellion gagna ensuite les Samnites puis toute l’Italie du centre et du sud. Ce fut l’origine de la sanglante Guerre sociale[5] - [6].

Source

Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Marcus Livius Drusus » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)

Notes et références

Notes

  1. Lesquelles propositions deviendront la future lex lulia, autrement dit le droit juridique de la citoyenneté romaine accordé à tous les peuples d'Italie. Cette loi sera finalement introduite et prorogée en 90 av. J.-C. au sénat romain, grâce au consul Lucius Juilius César III[1] - [2].

Références

  1. (en) Michael C. J. Putnam, Artifices of Eternity : Horace's Fourth Book of Odes, Cornell University Press, , 352 p. (lire en ligne), page 280.
  2. Janine Cels Saint-Hilaire, La République romaine : 133-44 av. J.-C., Armand Colin, , 256 p. (lire en ligne), "Novi cives libertinique, autrement dit les nouveaux citoyens libertini" et 7.1.1 : "loi de concession de la ctoyenneté romaine".
  3. Catherine Sensal, « Le discours sur la guerre sociale dans la Rhétorique à Herennius et chez Cicéron », dans Catherine Sensal, Discours politique et Histoire dans l’Antiquité, vol. Supplément n°8, Dialogues d'histoire ancienne, (lire en ligne), p. 397-409.
  4. Gérard Chouquer et François Favory, « De arte mensoria, « Du métier d'arpenteur » : Arpentage et arpenteurs au service de Rome », dans Chouquer Gérard et Favory François, Histoire & Mesure : La mesure de la terre, vol. 8, (DOI 10.3406/hism.1993.1595, lire en ligne), pages 267 à 269.
  5. Jean-Michel David, « Rome et l’Italie de la guerre sociale à la mort de César : une nouvelle citoyenneté. État de la recherche », Pallas, vol. 96,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Michel Kaplan (dir.) et Maria Bots, « Rome de la fin de la deuxième guerre punique à la mort de César », dans Michel Kaplan, Maria Bots, Michel Cristol et al., Le monde romain, Editions Bréal, , 384 p. (lire en ligne), pages 91 à 94.

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